C’est vrai cette fake news ? Vous reprendrez bien un peu d’algorithmes !
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C’est vrai cette fake news ? Vous reprendrez bien un peu d’algorithmes !
Orwellien vous-dis-je ! Les fake news sont lâchées... on les traque. Mais on devrait commencer par en traquer l’idée, car quand un concept s’invite dans la langue sur la base d’un anglicisme, il entre par effraction avec évidemment de mauvaises intentions, c’est clair dans ce cas où il s’agit d’un emprunt que rien ne justifie d’un point de vue linguistique car il vient remplacer un mot français de même sens. Un verre de snobisme anglomane fait mieux passer la pillule ! Donc les fake news sont maintenant convoquées, à en veux-tu en voilà, sans que la notion de vérité n’ai jamais été appelée à la barre. Inutile de chercher midi à quatorze n’est-ce pas ! Il faut conclure que nous avons affaire à des gens qui ont la science infuse et qui peuvent sans effort démêler le vrai du faux.
Or le citoyen de base n’a pas autant de talent. Il s’en aperçoit douloureusement quant il essaye de placer son épargne quelque part où elle ne serait pas trop malmenée. Il s’en aperçoit aussi quand d’aventure il se voit contraint d’aller en justice pour y faire reconnaître sa vérité. Et pour compléter le tout il s’aperçoit qu’il a au-dessus de lui des gens qui ne font ni une ni deux pour lui dire où est la vérité. Alors où se trouve-t-elle donc ? Eh bien c’est très simple, elle se trouve aux côtés du pouvoir. Est vrai, ce qui va dans le sens du pouvoir – est faux, ce qui va en sens contraire. Or quand la vérité n’est plus recherchée mais décrétée, elle prend toutes les qualités du mensonge “le mensonge c’est la vérité” – nous voilà arrivé tout droit dans le plus pur des monde orwellien. C’est en même temps un monde binaire, en noir et blanc, où l’unité de calcul est le bit et où les dialecticiens deviennent les ennemis des premiers de la classe en s’attaquant à la notion même d’erreur : Le contraire de toute vérité est aussi vrai que la vérité elle-même (Hermann Hesse, Siddhartha). Le faux est un moment du vrai. (Hegel, La Phénoménologie de l’Esprit). Dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux (Guy Debord, La Société du Spectacle).
Quand on se réveille soudain dans le monde orwellien on ne peut que demander des nouvelles de Big Brother. Comment va-t-il... où se trouve-t-il ? Mais nous savons qu’il ne va et ne se trouve nulle part puisque précisément il est partout, comme un pur esprit. Donc il ne peut être reconnu dans aucun de ceux que l’on peut identifier dans le paysage et qui ne sont que les cadres du parti ou des membres de la police de la pensée. Signe des temps et du monde binaire qui nous formate, Big Brother est dans le big data et par conséquent il ne peut être qu’un algorithme – pour employer le maître-mot de l’intelligence artificiellement binarisée, que tout le monde utilise et que personne ne comprend exactement. Même si l’on admet généralement qu’il dérive du nom du mathématicien perse du IXe siècle, Al-Khwârizmî.
Alors mettons les choses au clair ! A l’époque où je faisais mes études d’informatique et où le mot même était totalement inconnu sinon chez les gens de l’art, un de nos professeurs s’était hasardé à donner d’un algorithme la définition suivante : “c’est une petite bidouille qui va rendre ce que je suis en train de faire meilleur.” Bref ! de là à penser qu’il va dans la foulée rendre le monde meilleur, il n’y a qu’un pas... mais n’allons pas si vite en besogne. L’algorithme c’est pas le bon Dieu ! Mais quel est donc cet étrange animal ? Si vous demandez à quelque spécialiste de définir ce qu’est un algorithme et que vous ne récoltez pas une tartine de propos confus, vous verrez qu’elle sera en tout cas d’une longueur indigeste. Alors que nous à saga6t nous pouvons vous le définir en une simple phrase : “un algorithme c’est la division d’une opération en plusieurs opérations et, par extension, le résultat de cette division. Maintenant que vous avez tout compris, vous pouvez constater que le mot est utilisé dans la quasi-totalité des cas pour désigner le résultat. La division elle-même et sa dynamique, qui sont fondamentales, ont été passées à la trappe. De plus ce mot est devenu une façon pédante de désigner un programme informatique qui n'est qu'un algorithme écrit dans un langage spécifique en vue de son automatisation. Alors algorithme par ci, algorithme par là, l’algorithme est partout et sert à tout, comme un ordinateur désincarné. Il y a toujours un algorithme pour résoudre votre problème, veut-on vous faire croire.. Eh bien non pourtant, cette division n’est pas possible dans tous les cas ! Et quand algorithme il y a pour de bon, il peut bien vous posez plus de problèmes qu’il n’en résout.
Frédéric Sausse