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En corps et en accord(s).

En corps et en accord(s).

Publicado el 30, abr., 2024 Actualizado 30, abr., 2024 Society
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En corps et en accord(s).

Quand mes enfants étaient plus petits, ils ont tous refusé pendant longtemps la tondeuse chez le coiffeur. Alors que bien sûr, cela aurait permis une coupe bien plus rapide. Je ne les ai jamais forcés parce que je comprenais. Mais j’étais mal à l’aise avec la pression du jugement dans les regards alentour, surtout une fois devenus « grands » et qu’ils continuaient à faire ce qui était pris pour un « caprice ». Je faisais alors reporter ce malaise sur eux, en soufflant : « Tu es sûr ? D’accord … Pfff . » Rien de glorieux en tant que maman...

Et pourtant, qu’est-ce que j’ai moi-même souffert des shampoings et des démêlages, petite ! Je ne « jouais » jamais à la bagarre, car pour moi, c’était inévitablement trop brutal et cela virait toujours au drame ! Même les chatouilles étaient une torture, car le plus souvent pas du tout ressenties comme amusantes mais acérées. Ou alors, j’étais en sur-stimulation et cela me rendait complètement din... agressive. ;-)
Plus tard, j’ai écopé avec mes intimes de multiples : 

«  Mais non, je ne t’ai pas fait mal ! », « Tu exagères ! », « On ne peut pas te toucher ! », « Tu NE VEUX PAS que je te touche ! ».

La semaine dernière, pour la première fois lors de mon cours de danse, nous avons fait un exercice qui m’a enfin donné, en toute simplicité, la légitimité de mes ressentis. J’ai débuté le West Coast Swing, une danse de couple, il y a 6 ans. Mais disons, qu’avec les interruptions liées au Covid, et à mes diverses péripéties de santé, cela fait quatre ans que mon corps l’assimile avec assiduité. C’est une danse très subtile et complexe. Lorsqu’on la débute, il faut être pugnace ! Mais très sincèrement, une fois qu’on y a goûté, il est très difficile de ( re )venir à d’autres danses. 

La semaine dernière donc, les followers ( les danseur.se.s guidé.e.s ) devaient se placer sur une ligne imaginaire, pour s’auto-évaluer dans leur connexion de légère à forte. Je savais que je « manquais de présence »  en contact avec autrui, alors je me suis placée non loin du point « léger ». 
J’ai commencé à me décomposer quand ce fut au tour des leaders d’émettre leur avis, et que l’un d’eux est venu me déplacer carrément en bout de ligne : sur le point final de la connexion légère. 

J’échange alors, tout en dansant avec mes partenaires, et plaisante quoique déconfite : «  Je savais que je ne donnais pas assez, mais là … » Tous me rassurent. Légèreté ne veut pas dire manque de connexion. Simplement pour parvenir à des contrastes dans la danse, je savais maintenant que je devais peser un peu plus dans leurs mains, leurs bras, pour me faire comprendre - car les followers peuvent aussi prendre le guidage par moment.

Je suis repartie très perplexe. En me demandant ce que cela faisait, tactilement, une connexion « très présente » et comment les followers parvenaient à autant de souplesse et de dextérité, tout en mettant autant de poigne. Tout à fait énigmatique pour moi...

Mais maintenant, j’ai acquis une certitude. Je comprends mon / ma leader, qui « reçoit » assez pour me guider. Ma connexion, à MA MESURE, celle de MON RESSENTI, est donc suffisante réciproquement. 
J’ai compris que depuis tout ce temps où je disais « Stop !», « Aïe ! », que je sursautais, que je me trouvais « trop » face aux reproches des autres qui estimaient mes réactions disproportionnées :  non, ce n’était pas des sur-réactions.  Ou si cela en était, que je n’y pouvais rien. C’est  " réellement trop " pour moi. 
Cette hypersensibilité tactile, je ne sais pas d’où elle vient, mais elle existe. Elle fait partie de moi.
Ma connexion « légère comme un nuage », m’a-t-on gentiment dit à ce cours,  et qui suffit pourtant à me faire danser avec qui que ce soit, en est la preuve. 

Dans la semaine, par la suite, ma réflexion a mûri. Rien ne sert d’accuser à mon tour les autres.
J’ai songé qu’on ne nous apprend pas comment entrer en contact physique avec autrui. On estime que c’est inné, relève de la sphère privée, le tout entouré de pudibonderie.

Petit.e.s, on nous nomme les câlins et bisous que l’on reçoit, sans jamais nous demander si l'on est d’accord. Et cela donne toutes les dérives que l’on connaît. Le corps des enfants ne leur appartienne pas. Celui des petites filles, encore moins. 

« On ne fait pas mal ! », nous assène t-on. Moi, la première …  « D’accord, mais comment je fais moins mal », demande des yeux l’enfant qui voulait simplement jouer, avec un peu trop d’envie de fusion. 

D’ailleurs, enfant, quelque soit le contexte, on a plus tendance à exprimer « le mal » que « le bien » ressenti. On n'apprend pas à commenter nos sensations plaisantes, à part lorsque l'on goûte un plat. Que très longtemps, on nous forcera à manger, même lorsque l'on ne l'aime pas. 

Bien sûr, la chape de honte religieuse nous confine au silence face à ce qui serait une ébauche de "luxure". Que l'on soit croyant ou non, cet héritage prend beaucoup de place. 
Je passe sur l’éducation sexuelle qui rend les adultes frileux, ou qui est au mieux évoquée de manière succincte dans encore beaucoup de foyers, et même d’établissements scolaires, quoique cela soit obligatoire. 


Les « douillet.te.s » de manière générale sont humilié.e.s  - plus encore, lorsque l’on est garçon. 
Ou on ne les croit pas. Comme on a du mal à croire la douleur des malades ou des personnes âgées, qui ne se voit pas. Lors de ma période « capsulite », j’ai déjà entendu au tout début : «  C’est dans votre tête. La maladie : c’est fini - maintenant, il faut avancer ».

Plus tard, jeunes adultes, quand on reçoit des caresses donnéess avec une bonne intention, on n’ose pas dire si cela ne nous plaît pas. Surtout nous, les femmes. Pourquoi cela ne nous plairait-il pas, si on a la chance que ce soit fait avec amour ?  Il faut pour cela développer une belle complicité pour arriver à parler de nos envies. Mais il est toujours difficile de frustrer son.a partenaire qui y met tout son coeur... 

Quelque soit notre sexe, rien ne nous est enseigné sur la subjectivité corporelle de chacun.e. Et du coup, de la nécessité de vraiment communiquer. Et surtout de comprendre que l’on ne perçoit, reçoit pas pareil selon les individus.

Le problème tourne donc autour du défaut de parole, et le fait de faire tomber des tabous dans un quotidien anodin.  Parler du corps en termes de ressentis agréables, plaisirs, non, cela ne se fait pas ouvertement. Ou guère … 

Mais c’est pourtant par le corps que nous entrons en contact avec autrui : par les poignets de main  - aïheuuu ! - et les bises. Puis, que nous développons une relation intime, qu'elle soit amicale ou amoureuse. Combien je raffole des hugs avec mes proches ! Et moi, pour le coup, je le dis désormais haut et fort !

N’est-il pas dommage de passer une vie à côté de notre propre corps ? 
N’est-il pas temps de ne plus en perdre et de l’écouter, avant le début de sa dégénérescence qui ne nous laisse alors pas d’autres choix que de s'en occuper par des soins ? 
D’arrêter de prendre sur nous pour ménager les autres ? 
De nous éduquer à user d’un lexique et aussi d'apprendre à le recevoir, afin d'échanger tout haut pour S'ACCORDER ENSEMBLE dans la simplicité et la douceur ? 

Je vous « Hug ». :))

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