20 novembre 2013...

Devant un jury composé du Pr Michel, pédiatre, du Pr Parola, infectiologue, du Pr, santé publique, et de mon cher Gaetan Gentile, médecin généraliste, je présente le fruit de mon travail d'enquête sur la transmission de la mère à l'enfant du VIH, au sein du centre de traitement du VIH de la Croix Rouge à Brazzaville, Congo, dans lequel j'ai effectué mon stage précédent celui de Corse.

Oui la Corse est belle, magnifique même, et je vous en ai montré les plus beaux atours ; mais ces 6 mois furent aussi de dur labeur, partagé entre mon activité dans les cabinets de médecine générale et la rédaction de ma thèse, avec tous les questionnements, les incertitudes, les difficultés, les angoisses, la solitude, majorés par le fait d'être éloigné de la Faculté de Marseille où je dois remonter plusieurs fois pour y trouver les appuis et la guidance nécessaires.

Mais le travail d'analyse statistique (sur plus de 700 dossiers de patientes analysés !) puis de rédaction suit son chemin, et je suis le premier de ma bande d'internes à me présenter devant le Grand Oral.

Je maîtrise bien le sujet, je connais bien la prise en charge du VIH dans ce contexte particulier, je suis très fier des résultats retrouvés, témoignant de la qualité du travail effectué là bas. Je fais défiler le Power Point.

Le jury se retire pour délibérer. Il revient tout juste 15 min plus tard.

le Pr Michel, président de jury, qui m'avait accueilli de manière très suspecte et réservée quand j'étais venu le solliciter, prend la parole : "quand vous êtes venu me trouver, j'étais, je dois bien l'avouer, assez réticent, très interpellé par ce travail d'enquête que vous aviez mené dans votre coin et déjà bien avancé. A la lecture et à la présentation de votre travail, je dois bien avouer que je suis bluffé. Votre travail est d'une très grande qualité, et mériterait d'être proposé à la publication" 

Mention Très bien.

Félicitations du Jury.

Proposition au prix de Thèse.

Le combo complet. Rien que ça !

Oui, je peux le dire et me l'avouer, ce qui n'est pas quelque chose d'aisé pour moi : Je suis fier.

Je suis fier de l'aboutissement de ce long douloureux et sinueux parcours que j'ai mené dans ces études.

Je suis fier de pouvoir montrer à ma famille et à mes proches qu'ils ont eu raison de me faire confiance et de croire en moi.

Je suis fier pour toute l'equipe de Brazzaville de la qualité du travail que nous avons mené ensemble pendant 6 mois.

Je suis soulagé de me dire qu'après 13 longues années d'études, je touche enfin à la fin et vais pouvoir commencer ma vraie vie professionnelle.

Je suis fier de me dire que désormais, on va pouvoir m'appeler : Docteur !!!

Quand vient le temps du serment d'Hippocrate, devant l'effigie d'Hippocrate, je prends ma statue de bois d'une mère et de son enfant offerte par mes collègues de Brazza, je lève la main droite, et je récite ce serment que j'ai appris par coeur la veille. Pour la beauté de la forme.

Ma famille, mes amis et mes pairs applaudissent. Instant Emotion.

Nous ferons la fête ensuite toute la nuit, avec réception initiale sur les toits du CHU de la Timone.

Je vais partir dans quelques jours en République Dominicaine, être témoin de mariage de mon meilleur ami pour 15 jours.

Puis je repartirai directement au Congo, retrouver mes collègues et mes amis, et leur présenter avec cette fierté le résultat de ce travail désormais accompli.