Découvrir Kyoto Autrement | 5 Lieux Atypiques
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Découvrir Kyoto Autrement | 5 Lieux Atypiques
Avant la crise sanitaire, Kyoto était le temple du tourisme de masse japonais. Elle accueillait chaque année des millions de visiteurs. La saison 2020-2021 a été assez calme, mais dès que les frontières vont rouvrir, les amoureux du pays nippon n’attendront pas bien longtemps pour sillonner ses rues bordées de machiya. Toutefois, les voyageurs non avertis font trop souvent l’erreur de suivre un programme de visite mainstream, et passent à côté des pépites d’authenticité dont regorge la « capitale des arts » japonaise. Comment découvrir Kyoto autrement en évitant la foule ? Réponse à travers ces 5 lieux méconnus des touristes.
Découvrir Kyoto Autrement : 5 lieux atypiques pour explorer la ville en dehors des sentiers battus
Murin-an : S’émerveiller sur la beauté du jardin japonais en sirotant un thé matcha
Source image :"Murin-an 無鄰菴 (2018)" by Patrick Vierthaler is licensed under CC BY-NC 2.0
Située dans le quartier animé de Okazaki, la villa Murin-An est un trésor de quiétude. À l’origine, la résidence servait de lieu de villégiature pour son propriétaire, Yamagata Arimoto. Ce militaire, aussi homme de lettres et amoureux des arts, a fait appel au célèbre architecte de l’époque Ogawa Jihei pour bâtir sa nouvelle propriété, aux abords du temple Nanzen-ji.
La luxueuse villa, typique de la période Meiji (1868-1912), a été achevée en 1898. Son complexe de 3 000 m2 regroupe une maison de thé, une demeure japonaise traditionnelle, un bâtiment de style occidental et un jardin orienté vers les montages de Higashiyama.
La famille Yamagata a fait don de la villa de Murin-an à la ville de Kyoto en 1951, qui l’a ouverte au public. Encore tenus à l’écart de la foule touristique, les lieux respirent la quiétude. Après une promenade dans le jardin, cette maison japonaise traditionnelle est l’endroit idéal pour s’arrêter et siroter un thé matcha à l’abri des bruits de la ville, tout en appréciant la sérénité du paysage.
Jojakko-ji : Se balader sous un feuillage vert rafraîchissant à deux pas d’Arashiyama
Source image : "Jojakko-ji, Niomon (Gate of Deva King) -1 (June 2017)" by Tetsuhiro Terada is licensed under CC BY 2.0
En dehors de la saison des couleurs d’automne, le temple Jojakko-ji est parfait pour faire une pause, et s’évader un instant de la foule d’Arashiyama. Installé au pied du mont Ogura, ce temple a été fondé au XVIe siècle par un moine de l’école bouddhique zen Nichiren.
La visite commence à l’entrée depuis la porte Niômon et son toit de chaume datant du XIVe siècle. Elle se poursuit à flanc de colline par des escaliers et sentiers escarpés qui mènent aux différents pavillons. Le point culminant de la promenade se trouve à la pagode Tohoto, offrant une vue dégagée sur la ville de Kyoto au loin.
Cette promenade vallonnée apporte au visiteur la quiétude et la sérénité, typique des temples kyotoites, mais sans la foule de touristes du Tenryuji voisin. Surtout connu pour son paysage d’automne aux couleurs rouges éblouissantes, le Jojakko-ji livre en été un spectacle tout aussi sublime. En effet, durant les mois chauds les Momiji (érables japonais) se parent de leur plus belle verdure rafraîchissante.
Hôsen-in : Se relaxer au pied du grand pin millénaire dans le village d’Ohara
Source image : "Hosen-in in Winter 宝泉院の冬景色" by Patrick Vierthaler is licensed under CC BY-NC 2.0
Facilement accessible directement en bus depuis la station de Demachiyanagi, la bourgade rurale d’Ohara est nichée dans les montagnes du nord de Kyoto. Techniquement toujours située dans les limites de la ville, elle est particulièrement populaire à la mi-novembre pour l’arrivée précoce des feuilles d’automne. Le reste de l’année, le village offre calme et sérénité aux quelques touristes de passage.
Le village de Ohara est surtout connu pour les temples Jakko-in et Sanzen-in, mais situé légèrement en retrait, le Hôsen-in est pourtant à ne pas manquer. L’édifice a été construit en 1013, à l’origine pour servir de quartier aux prêtres du Shôrin-in voisin. Bâtis suivant le style Muromachi de l’époque, les bâtiments actuels auraient été reconstruits durant la période Edo.
En pénétrant à l’intérieur des lieux se dessine la cime d’un grand pin, l’élément central du jardin. Le visiteur se voit offrir une sucrerie et un thé vert matcha, qu’il dégustera assis sur l’engawa (véranda japonaise qui courre le long du bâtiment principal). À proximité, la mélodie des perches de bambou qui s’entrechoquent dans le bassin d’eau perpétue ce délicieux moment de détente multisensorielle.
Shisen-dô : Découvrir l’ambiance bucolique d’un ermitage zen à l’Est de Kyoto
Source image : "Shisen-do Satsuki 2017 詩仙堂のサツキ" by Patrick Vierthaler is licensed under CC BY-NC 2.0
Le Shinsen-dô (ou Ôtsotsuka de son nom officiel) est situé à l’Est de Kyoto, au pied des montagnes de Higashiyama. Le quartier, un peu excentré du reste de la ville, a conservé une atmosphère de petit village. C’est à l’origine une villa de retraite pour son riche propriétaire, Ishikawa Jôzan (1583-1672).
Ce militaire, servant aux ordres de Tokugawa Ieyasu dès son plus jeune âge, l’accompagne sur de nombreux champs de bataille jusqu’à son ascension au titre de Shogun. Après le combat final du château d’Osaka, Jôzan (alors dans la trentaine) se retire de la vie militaire et se tourne vers les lettres. Passé de samurai à érudit, il devient au fil du temps reconnu comme un spécialiste de la littérature chinoise, mais aussi comme architecte paysagiste et calligraphe. Le Shisen-dô lui a servi de villa de retraite jusqu’à sa mort à l’âge de 90 ans.
Le charmant ermitage, appartenant au Eihei-ji, est aujourd’hui entretenu par des moines zen. Le propriétaire originel des lieux était un paysagiste réputé, son don transparaît dans sa villa. Depuis le hall principal, la vue s’ouvre sur des azalées satsuki, des buissons taillés en rond rappelant les montagnes alentour, et au milieu une pagode de pierre.
Le jardin de Shisen-dô est pris d’assaut fin mai lors de la floraison des azalées et à l’automne pour les feuilles d’érable. Pour espérer s’éloigner de l’agitation de la ville et de la foule de touristes, il est conseillé d’éviter ces deux périodes d’affluence. La villa est magnifique tout au long de l’année, mais encore plus lorsque le visiteur peut s’imprégner de l’aura de quiétude qui entoure cet ermitage zen.
Shimogamo-bettei : Explorer une villa bourgeoise de l’époque Taisho
Source image : photo personnelle de l’auteure
Shimogamo-bettei (aussi surnommé Old Mitsui Family Shimogamo Villa) est située aux abords du sanctuaire Shimogamo -jinja, au nord de Kyoto. La résidence a été commandée par Hachiro-emon Takamine, le dixième chef de la famille Mitsui Kita (une branche puissante du clan Mitsui). En 1925, il décide de déménager leur précédente demeure pour cette maison de repos, proche du sanctuaire shinto.
Le bâtiment principal a été déplacé tel quel depuis l’ancienne propriété de Kiyamachi. Le hall d’entrée en style shoin-zukuri a lui été ajouté après la relocalisation. Il mélange les genres avec ses meubles occidentaux contrastant avec le décor ambiant. La tour de guet du troisième étage offre une magnifique vue sur la rivière Kamogawa et la crête des montagnes de Higashiyama.
Sur le côté de la résidence se situent un jardin de mousse, et un petit étang en forme de gourde. En traversant le pont, le visiteur découvre des chemins de promenade incurvés bordés de collines artificielles et de lanternes en pierre. En face, la maison de thé est large et lumineuse. Sa salle principale de 4 tatamis et demi est juxtaposée d’une seconde salle de 3 tatamis. Cet agencement, peu commun, permet de s’adapter aussi bien au style de cérémonie du thé très codifié du Cha no yu (consommation de thé en poudre matcha) qu’à celle moins connue du Sencha (consommation de thé en feuilles).
De nombreux amateurs de culture japonaise cherchent à découvrir Kyoto autrement. Pour cela, il faut surtout passer l’écueil des « incontournables » de cette ville touristique du Kansai. La visite de ces bâtiments vous plongera dans la quiétude et l’authenticité de l’architecture traditionnelle. À travers l’exploration de ces cinq lieux méconnus, vous pourrez apprécier une autre facette de Kyoto : intimiste et à l’abri des agitations de la foule.