Pour un changement profond
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Pour un changement profond
Le 4 mars j’évoquais l’idée de miracle pour indiquer la réalité d’un changement profond des mentalités qui permettrait l’accueil digne de migrants. Il demeure bon de relire cette page. Voir ici.
Heureux coronavirus qui nous contraint à vivre dans le repos, le loisir (otium), lieu de la pensée réfléchie, de l’accueil loin des affaires (negotium)
Aujourd’hui, j’estime que d’une certaine façon un miracle a eu lieu comme en témoigne l’inauguration à Lyon d’un village mobile par Habitat et Humanisme pour loger 80 réfugiés. Les organisateurs le reconnaissent, un container ce n’est pas parfait, c’est moins bien qu’une vraie maison ; mais c’est mieux que la rue : une suppléance à la carence de l’État qui devrait loger les demandeurs d’asile. Il faudrait que ces initiatives se multiplient pour répondre aux demandes de logements. Objectif : personne ne doit dormir dans la rue.
Ce à quoi je pense relève d’un miracle
Dans ma page intitulée : Agissons sur les causes du terrorisme, des États terroristes en contraignant massivement les décideurs à faire les choix humains qui conviennent j’évoquais très clairement l’idée de la nécessité d’un miracle. J’écrivais : Agissons sur les causes du terrorisme, des terroristes en contraignant massivement les États à faire les choix humains qui conviennent. Et je concluais : ce à quoi je pense relève d’un miracle : que tous les humains et ceux qui dirigent comprennent que les systèmes économiques, les frontières, les États sont au service de l’Homme en commençant par les démunis, les plus affligés.
Ma réflexion était dominée par ma présence, bien faible, auprès des personnes présentes à Lyon suite à une émigration problématique. Cette réflexion est identique dans les grandes lignes à celle qui se développe dans les secteurs de la vie économique, industrielle, urbaine ou rurale. Pour que les décideurs prennent les bonnes décisions, pour qu’ils sortent de leur bulle technicolibérale et financière, il faut, il faudrait un véritable miracle.
Ou, à défaut de miracle, une situation telle que toute vie économico-industrielle soit paralysée. N’est-ce pas ce que nous percevons avec le coronavirus ?
le bénéfice d’une pandémie
J’imagine qu’il serait utile de relire l’ouvrage de Camus, La peste.
Les actionnaires ont-ils tous les droits contre les salariés ? La fermeture d’une entreprise doit-elle être dirigée à leur seul bénéfice ? Le bien commun, le bien de l’homme, de tout homme ne doit-il pas être prioritairement envisagé ?
Assurément, nous répondons oui. L’homme est premier. De plus, croyant en la réalité de Dieu Créateur, nous affirmons que cet Homme n’est pas seul. Il ne peut se développer sainement dans l’oubli de Celui dont il dépend.
À l’inauguration du village mobile, j’ai pu converser quelques minutes avec Georges Képénékian
Nous nous étions déjà rencontrés pour l’ouverture d’une biennale d’art sacré actuel en l’église Saint-Polycarpe et avions pu échanger quelques avis sur la place des arts dans la Citée et dans l’Église. Habitat et Humanisme se situant clairement dans l’action caritative mène ses actions en dehors de toute prise de position politique. Les responsables de cette immense association précisent à tous ses bénévoles qu’en aucun cas il n’est opportun de constituer un groupe de pression pour obtenir des élus plus de moyens politiques dans la lutte contre l’exclusion.
Bref, en présence de Bernard Devert nous parlions du coronavirus.
Et j’ai développé l’avantage de cette situation. Il y a au moins un bénéfice que nous pouvons tirer de cette épidémie. C’est celui de prendre conscience, grâce à l’immobilisation des rouages habituels, que l’homme est premier en tout. Ce n’est pas l’économie, les banques (voir la chute du cap 40, plus de 12 %), les industries qui doivent nous diriger. Nous sommes de fait invités à comprendre qu’une vision mondiale n’est pas obligatoirement la bonne. Le local existe et se développe sans recourir aux transports aériens. Les systèmes industriels d’un libéralisme sans limites ne sont pas les meilleurs et ils sont néfastes quand ils deviennent obstacle à un accueil humain. La paralysie qui actuellement s’impose donne l’opportunité de penser au sens de la vie, à l’accueil du migrant par nécessité. Pour sortir de l’impasse présente, l’ouverture aux personnes sans logement, changer nos modes de vie est une nécessité. L’installation de ce village mobile est un exemple concret. Il est souhaitable que ce type de réalisations se multiplie, que d’autres occasions se présentent et soient portées par de nombreux citoyens. Je ne suis pas certain d’avoir communiqué tout cela avec grande clarté. Ce fut plutôt balbutié que clairement exposé. Le retour de G. Képénékian m’a prouvé qu’il fut compris. S’adressant à B. Devert : Il s’agirait, à l’intérieur d’Habitat et Humanisme de traduire cette prise de conscience en terme politique.
Et ce sera ma conclusion
Il n’y a pas de miracle proprement dit. Mais il y a un imprévu que l’on désigne désormais du mot de pandémie. Une invitation à rester le plus possible chez soi ; des fermetures d’usine, d’école, de lieux de spectacle. Une immobilisation de la vie de productive. Un temps pour réviser ses habitudes. Une sortie d’une marche commerciale sans frontière. Le crack de la bourse en est un signe. Le prix du pétrole un autre.
Le repos
Un temps pour réviser et réajuster nos modes de vie. De nombreux articles de journaux évoquent cette heureuse éventualité. Dans La Croix, Guillaume Goubert : "Pour les dirigeants de l’UE, la crise provoquée par le coronavirus marque une heure décisive, comme il ne s’en produit pas très souvent. Des décisions sont à prendre en urgence ». « Les États membres ont connu de telles situations lors de la crise financière de 2008 ou d’une autre manière, lors de l’afflux des réfugiés syriens en 2015.
De ces deux exemples, on peut tirer une leçon. En 2008, une action coordonnée a permis de conjurer le risque d’une panique bancaire. En 2015, l’absence de volonté commune au plus fort de la crise a engendré une discordance qui n’a jamais été surmontée. L’Europe n’a pas de politique de l’asile, comme on le constate ces jours-ci à la frontière gréco-turque. Il est donc capital que les Vingt-Sept sachent très vite trouver un langage commun face aux conséquences de ce qui est désormais une pandémie, selon l’OMS.
Changer de modes de vie ! Puisse cette décision s’appliquer dans tous les secteurs - du quotidien des familles - de la pratique des systèmes industriels et financiers afin de favoriser des situations d’accueil de tous à partir des plus pauvres, des plus démunis, des rejetés par les impératifs productifs. Une vie sobre et heureuse au lieu du toujours plus.