

Offre ton nom
En Panodyssey, puedes leer hasta 10 publicaciones al mes sin iniciar sesión. Disfruta de 5 articles más para descubrir este mes.
Para obtener acceso ilimitado, inicia sesión o crea una cuenta haciendo clic a continuación, ¡es gratis!
Inicar sesión
Offre ton nom
Ô ciel bleu grand ouvert je me fiche du rire
Absurde comme le sang de mes faux ancêtres : un Empire
De poètes caucasiens au rythme du vent
Chante le Dieu des dieux l’amour et l’enfant
Ha ! Bougre de ciel si la terre n’est pas grise
Et ton sang moins rouge que le tabac de Venise ;
Insensation extatique je tremble
Du membre noir au bras qui pleure et semble
Adorer la lumière océanique et qui perce
Le continent que je rêve et la grande Perse !
Caricatures de viandes hachées ô bruissement des bières et
Des monstrueuses bouches vertes qui mâchent le pâté !
Bis ! Le psittacisme ankylosé par l’abondance verbale ;
J’associe le monde au torrent bruyant de la brume
Le matin que je m’assois sur les bouts de pins qui fument !
Quelle lucidité ma rêverie glaciale m’a fait vouloir
La couleur des pirogues allumées le soir
D’une torche presque froide le noir des eaux cryptiques
Me brûle désormais d’un large sourire fantomatique
J’ai peur ô douleur et sauvez-moi de la naissance
Trop élargie trop vivante ramenez-moi sur l’eau rance
De ma préexistence je crains la mort elle vit
Trop fortement en moi elle ronge et volte et ravit
Tous les insectes qui composent la diversité de mon amour
Eh bien, Fantômas, dites-moi tout, vous voilà, soyez court :
« J’ai pris, Sire, le vin de Castille hier à la nuit
Qui coule toujours encore imperceptiblement
Buvant presque me souvenant de la Galicie
Assommé par la traversée du raisin que j’aime suffisamment
Pour nourrir la vacuité de mon éternelle hérésie !
- Bonne confession, Fantômas : tu n’es ni sage ni pur
Et presque vide, si tu n’avais point
De nom comme le passé d’une ville, Assur
Qui ne reçut du présent que trop peu de soin
Pour cheminer dans nos cœurs comme le latin !
Ah ! Sais-tu l’Aube, toi qui n’existes que de nom ?
Connais-tu la puissance du désir de l’antique Revanche ?
- La question me flatte, Sire, mais je ne puis dire que non.
- Ah ! Bougre, balivernes, 1923, la Ruhr !
La honte à moi trop souvent étanche,
J’ai brûlé comme la saloperie de Nippur !
J’ai aimé la douleur des cyniques cymbales
Que me prêtait Cybèle sur les cloches de Bales,
J’ai avalé des papillons de nuit dans un bruit de chaînes
Assourdissant de maux pandoriens qui vibraient de haine
Comme un séisme attachant les religions entre elles,
J’ai foudroyé l’amour et la question éternelle
De la naissance et d’une infime et continue mort
J’ai retourné le temps comme un ressort
(Je le ressens à jamais : se vide la lymphe et le sang,
Je meurs et je nais en même temps !
Vis donc, va, cour, vole et nous venge
Offre ton nom dans le Livre de l’ange ! »)

