The Colorist Orchestra and Howe Gelb - 2021 - Fièvre languide d'une soirée d'été.
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The Colorist Orchestra and Howe Gelb - 2021 - Fièvre languide d'une soirée d'été.
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Howe Gelb ne m'a jamais déçu. Giant Sand possédait la plus belle rythmique du monde du côté de Tucson, Arizona, avec les Calexico, Joey Burns et John Convertino, là on était dans le bonheur absolu. Les zébrures folles venaient lacérer tout cela avec en toile de fond la voix grave d'Howe et ses chansons énervées. La tempête dans le désert...
Howe Gelb, c'est un pan de musique américaine désormais, il a planté ses jalons. Offert beaucoup car c'est un musicien généreux.
The Colorist Orchestra
comme son nom l'indique offre de belles couleurs soyeuses à la palette d'Howe. Cela donne des chamarrures, des soieries en laquelle la voix rauque mais apaisée d'Howe se love avec une langueur indicible.
Et puis survient Sometimes I Wish et la voix de Pieta Brown
qui s'emmêle à celle d'Howe, si sensuelle, elle tremble presque... Et les sons délicieux l'enveloppent et la cajolent, là-dessus, Howe s'enfièvre légèrement mais pas trop. Et chaque morceau est égal en hauteur à ceux qui le précédèrent. Affutés et fébriles, la fièvre du Sud, mélancolique et trouble à souhait, c'est de tout cela qu'ils témoignent.
Feutrée, à pas de velours, la voix captive l'auditeur dans ces emmêlements de sons abstraits, pointillistes, par petites touches, oui, en parcelles, qui s'éclatent sur le chemin, laissant de petits cailloux blancs sur le chemin.
Là, ce sont les violons qui accompagnent Howe sur Thyne Eyes, avec une délicatesse rare et sa voix s'y dépose, tranquille.
Puis Pieta revient avec Sweet Surrender puis Ruin Everything et c'est un régal que l'on savoure pleinement.
Tarantula étend ses longs fils de soie, avec cette joie languide et tendre jusqu'à son extinction. Des sonorités latines surviennent alors, mais avec toujours cette finesse sensible où la voix de Pieta et de Howe s'accouple avec légèreté.
Cet album est une vrai beauté, on ne le trouvera pas sur une carte, effectivement, car il fait perdre le nord à chacun, mais nous fait retrouver ce sud d'un Arizona si fiévreux, nous offrant une pause douce, où la nuit s'engouffre et où l'on peut enfin souffler après avoir subi l'aridité d'une journée épuisante, avec toujours ce mystère si particulier que toute l’œuvre d'Howe apporte à chaque opus qu'il dépose depuis si longtemps...
Et le charme de ce dernier album, grâce notamment à The Colorist Orchestra, qui tend ses toiles tout le long de l'album, opère intensément, lacérant les nuages bas et gris qui trainent devant la fenêtre de notre chambre, laissant entrer peu à peu les rayons salvateurs d'un soleil doux.