L’histoire de l’écriture japonaise
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L’histoire de l’écriture japonaise
Il existe une cinquantaine de systèmes d’écriture de différentes natures, mais celui du japonais reste un cas à part extrêmement intéressant. Pourquoi ? Parce qu’ils combinent 3 systèmes d’écriture en un ! Pour bien comprendre toute sa richesse, il faut se plonger dans l’histoire du pays à une époque où le Japon est fasciné par tout ce qui vient de Chine.
Le japonais, c’est du chinois !
Au VIe siècle, cette affirmation était étonnamment vraie : les Japonais écrivaient avec les sinogrammes venus de Chine. Le problème, c’est que les deux langues étaient très différentes et qu’il fallait des adaptations. Les Japonais ont procédé de deux manières :
1. Ils ont sélectionné des sinogrammes pour leur prononciation uniquement.
2. Ils ont sélectionné des sinogrammes pour leur sens.
Prenons par exemple ce caractère 波. En chinois, il se prononce « puâ » et il signifie “la vague”. D’une part, les Japonais ont décidé de l’utiliser pour retranscrire le son « ha » de leur langue et d’autre part, ils l’ont utilisé pour symboliser la vague. Comme en japonais, vague se dit “nami”, le caractère 波 se prononçait parfois « ha » et c’était alors simplement une “lettre” sans signification, parfois il se prononçait « nami » et signifiait alors « la vague ».
On comprend vite qu’écrire en japonais avec ces sinogrammes était réservé à une élite instruite. En passant dans la langue japonaise, ces signes chinois ont été appelés “kanji”, littéralement “lettres chinoises”.
Des kanji aux hiragana
Ce système d’écriture représentait déjà une avancée, mais il restait très lourd à utiliser. Petit à petit, une forme simplifiée a vu le jour : les hiragana.
Ce système est purement phonétique : un signe = un son. L’idée était de reprendre des sinogrammes et de les simplifier pour créer une nouvelle écriture plus accessible.
Par exemple pour le son “a”, le caractère chinois 安 est devenu l’hiragana あ.
Avec ce système, il était possible de retranscrire tous les sons du japonais et donc, des mots et des phrases.
On ne connait pas exactement la date de création des hiragana, on sait seulement qu’ils se sont développés durant l’époque Heian (794–1185). Ce qu’on connait bien en revanche, ce sont les conditions de leur création : les hiragana étaient avant tout utilisés par les femmes de la cour impériale pour tenir leurs journaux intimes et récits littéraires.
Pendant des siècles, les hiragana étaient donc surnommés “écriture de femme” et ils étaient loin d’avoir la prestance que conférait l’écriture chinoise.
Hiragana et katakana, même combat ?
Si les hiragana se développent à la cour impériale, dans les écoles bouddhistes un autre système voit le jour : les katakana.
Concrètement, c’est le même principe ! Les étudiants, qui sont alors exclusivement des hommes, développent les katakana pour annoter facilement les textes en chinois qu’ils doivent lire. Ils prennent donc des sinogrammes et les simplifient pour en faire un syllabaire : un katakana = un son de la langue japonaise.
Par opposition aux hiragana principalement utilisés par des femmes, les katakana étaient surnommés “écriture d’homme”. Tout en restant moins préstigieux que les signes chinois, les katakana ont progressivement été utilisés dans l'administration.
Aujourd’hui, quel système d’écriture utilisent les Japonais ?
Eh bien les Japonais ont gardé les trois systèmes d’écriture, ils ont simplement “distribué” les rôles. Une phrase en japonais pourra donc très bien contenir des kanji, des hiragana et des katakana !
Les kanji sont généralement la partie sémantique du mot, celle qui indique la signification.
Les hiragana servent pour tout ce qui est variable comme les terminaisons, mais aussi pour certains mots qui n’ont pas de kanji.
Les katakana s’utilisent pour retranscrire les mots étrangers, mais aussi pour mettre un mot en évidence ainsi que pour les noms scientifiques.
Prenons par exemple la phrase : フランスに行く (aller en France)
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フランス sont des katakana. Ils se lisent “fu ra n su” qui est la prononciation japonaise du mot étranger “France”.
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行 est le kanji du verbe “aller” qui se prononce “i”
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に (ni) et く (ku) sont des hiragana, ils représentent réciproquement la préposition “à” et la terminaison du présent pour le verbe aller.
Et voilà, une phrase, 3 systèmes d’écriture différents ! Cette particularité fait du japonais écrit un cas à part, à la fois complexe, logique et fascinant pour qui aime les langues. Et pour ceux qui préfèrent les chiffres, il faut savoir que les hiragana et les katakana comptent chacun 46 signes, alors que les kanji sont au nombre de… plusieurs milliers ! Le gouvernement japonais a établi une liste de 2136 kanji “courants” que les écoliers apprennent pendant la scolarité obligatoire.
Alors, envie d’apprendre le japonais ? ;)