L'évasion
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L'évasion
Isolée dans le donjon Yseult rêve d’un ailleurs. Elle regarde autour d’elle le coffre sculpté par la main talentueuse de son père, les lourdes tentures aux couleurs sombres. Ses yeux se perdent dans les verts profonds des forêts où l’homme auquel elle s’est liée par le mariage s’en va pour de longues journées de chasse, solitaire comme un loup carnassier, arrogant comme un ours sanguinaire.
Elle imagine sortir un matin brumeux par une porte dérobée, habillée de haillons, son beau visage d’ange et ses longs bras laiteux maculés de suie, ses longs cheveux blond emmêlés et ramenés en un chignon imparfait sur sa nuque fragile, dissimulant dans un panier d’osier quelques vivres dérobées en cuisine et son chat noir, compagnon de son infortune.
Elle se voit traverser la cour où les serviteurs affairés aux besognes quotidiennes ne la remarquent pas. Tout au plus suivent-il sa silhouette mince en se demandant qui est cette nouvelle servante. Elle se dirige d’un pas décidé vers la petite porte dérobée, cachée par l’exubérance d’une glycine, sort une vieille clé ouvragée de son panier, ouvre et s’engage dans un souterrain.
Une odeur d’humus et de moisi l’agresse. Qu’importe ! Elle marche sur le sol irrégulier et humide, sans se retourner et soupire d’aise lorsque l’obscurité se fait moins dense, l’odeur moins suffocante.
Une grille, un tour de clé et dans un grincement lugubre, la dernière porte de sa prison bascule sur ses gonds rouillés. Yseult emplit ses poumons d’un air frais, ouvre les yeux sur un paysage baigné de soleil et sourit à la main bienveillante où l’attend une montgolfière.
Quel bonheur de courir jusqu’à ce projet qui va lui permettre de sortir de cette prison où elle s’était enfermée, de pouvoir s’élever au-dessus des gorges profondes du doute !
Image de Stephane Keller pour Pixabay
@ysaetsaplume