Clan Destin - Epilogue
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Clan Destin - Epilogue
J’avais fini depuis quelques jours la retranscription de cette épopée. J’en étais totalement imbibée, heureuse d’un travail accompli, ne comprenant pas comment ce manuscrit m’était parvenu. Je m’étais longtemps demandé quand cette histoire avait eu lieu. L’époque décrite me paraissait tellement récente qu’il me semblait improbable que ce récit ait été écrit plus de cinquante ans auparavant. Pourtant, la bergerie que j’habitais était celle de mes aïeux et il n’était pas possible que ceux-ci aient caché ce carnet sous quelque pierre. Puis l’écriture inconnue aujourd’hui me semblait provenir d’un temps révolu depuis des siècles !
Je retournai dans mon cellier et je souris en fixant l’endroit où j’avais découvert l’ouvrage, planant encore dans le récit. À quelques centimètres de là, un bout de ficelle attira mon attention. Je le tirai précautionneusement : la corde s’enfonçait dans la terre battue.
Je me précipitai dans la cuisine et revins tout aussi vite avec une cuillère et une fourchette. Petit à petit, je mis à jour un paquet que j’ouvris délicatement. Il s’agissait d’un second carnet. Mon cœur battait à tout rompre.
La feuille qui emballait le carnet était couverte d’une autre écriture, plus régulière, plus posée. Je traduisis :
“ Quand Félix et Zoé sont arrivés, je n’avais pas fini d’espérer.
Quand Félix m’a donné le carnet, j’ai su qu’Élias ne reviendrait pas. J’ai su aussi que je n’avais pas rêvé.
Nous sommes tous rassemblés sur la terrasse, un bouquet de violettes sur la table, avec deux marguerites. Les parents de Zoé et Manon sont là. Cela fait un an que nos enfants ont disparu, un an pour un deuil que je n’ai jamais entamé. C’est Bruno qui leur a demandé de venir, pour m’aider à quitter la bergerie. Nous avons lu le récit, je suis seule à comprendre la décision d’Élias et de Manon. Ils partiront encore plus chagrins ; je resterai le cœur léger.
Puisque Élias ne se sépare jamais d’un carnet de croquis et qu’il nous offre le sien, sur les flots de la rivière, j’ai déposé un drôle de radeau : emboîtées comme des poupées russes, trois boîtes en plastique hermétiques cachent un nouveau cahier de bord et des aquarelles."
Je ne pouvais savoir à l’époque que ce second carnet raconterait une aventure qui nous mènerait aux confins de l’humanité.
Garance.
J’éclatai de rire toute seule dans cette cave, heureuse de retrouver mes héros. Parallèlement au travail de traductrice que j’entamai sur-le-champ, je me découvris l’âme d’une archéologue pour dénicher des carnets supplémentaires. Je ne peux sur l’heure vous affirmer qu’il en existe d’autres