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Manifeste ~ Mon engagement au présent

Manifeste ~ Mon engagement au présent

Publicado el 17, feb., 2021 Actualizado 21, sept., 2021 Emprendimiento
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Manifeste ~ Mon engagement au présent

Pourquoi je suis un électron libre, créateur de récits, ecoworker, et inspirateur opale.

La civilisation thermo-industrielle producto-consumériste s’écroule. C’est inquiétant, angoissant même.

Comment faire ma part ?

Injonction : Tu ne peux rien faire… Ce n’est pas toi qui feras une différence, les autres ne font pas d’effort, à commencer par l’État et les multinationales. Pourquoi sacrifier ton confort dans une vie déjà stressante ?

C’est vrai que je suis fatigué... Dommage, quand j’étais petit je rêvais de nettoyer la planète. Maintenant, j’ai envie d’écrire, mais je n’ai pas la charge mentale pour faire ça après le boulot.

Injonction : Sois réaliste ! Les rêves c’est pas concret, c’est pour les bisounours. Tu as de la chance d’avoir fait une école d’ingénieur et d’avoir un bon travail. Pense à ceux qui aimeraient être à ta place. Tu dois gagner ta vie, tu vas avoir de l’argent, ça te rendra heureux ne t’inquiète pas. Pense aussi à préparer ta retraite, signe un PERP, tu auras tout le temps de nettoyer la planète et d’écrire quand tu auras la force de l’âge.

C’est vrai que je suis un privilégié… J’aimerais bien quand même utiliser mon temps libre pour refaire le monde avec mes amis.

Injonction : il y a une super série à propos de la collapsologie sur Netflix. Regarde là puis partage là sur les réseaux sociaux, c’est déjà pas mal comme acte de résistance. Et ce serait bête de perdre l’amour de tes amis avec tes idées farfelues.

NOOOON ! Fini les injonctions, je veux être libre.

La Terre brûle, le vivant meurt, nous savons ce qu’il y a à faire. Et pourtant, qui peut accepter des mesures privatives de libertés au nom de l’environnement, sans perspectives autres que la peur liée à la perte de nos habitudes ? Peu de monde. Mais où sont les utopistes ? Debout !

Mise en perspective : pour certaines personnes, le travail est une valeur morale. Qu’en est-il ? L’activité de travail est-elle une fin en soi ? Met-elle en mouvement d’elle-même, ou bien est-ce un moyen de développer des vertus sociales, d’avoir une vie meilleure ou un sentiment d’accomplissement de soi ? Je fais partie de ceux qui affirment que le travail est une valeur marchande, un moyen d’obtenir autre chose et non une fin en soi. Je souhaite accomplir un travail épanouissant, tout en gardant à l’esprit ce après quoi je cours réellement. Attention aux discours politiques. Quels intérêts servent-ils lorsqu’ils érigent le travail au rang de valeur morale ?

On entend de plus en plus parler de sens au travail. Je propose la formulation : travailler pour du sens. Autrement, pourquoi chercher un sens à son travail si c’est le travail lui-même qui motive l’action ? Dans cette configuration, il incarnerait le sens de lui-même et il n’y aurait aucune raison de choisir tel emploi plutôt qu’un autre, tant que l’on peut travailler.

Je plaide pour que chaque personne mène une vie authentique, sans distinction professionnelle ou personnelle, alignée à ses convictions et ses valeurs. Travailler 15 h ou 70 h par semaine, pourquoi pas, tant que c’est juste pour chacune et chacun d’entre nous, que ce n’est pas le résultat d’une pression sociale non questionnée, fragilisant l’intégrité personnelle dans un statu quo déprimant.

Je souhaite que nous rêvions ensemble de futurs sereins pour les voir advenir, au moins pour les futurs locataires de la planète Terre, les prochaines générations humaines et non humaines. J’ai la conviction que le travail et les organisations, en tant que moyens, ont un grand rôle à jouer dans ce changement de paradigme. Nos pas à toutes et tous comptent, quel que soit l’avenir.

Des croyances nous enferment dans une routine ou un confort matériel relatif, un mode de vie qui nous mène à des catastrophes écologiques et sociales, tout en nous faisant accepter d’être une pâle version de nous-mêmes, isolés de notre raison d’être, de nos talents et de nos passions. Utiles par le passé, ces croyances destructrices ont fait leur temps. J’ai rejoint la guerre déclarée contre ces croyances, pour bâtir collectivement un monde meilleur.

Je rêve d’accomplir la volution proposée par Alain Damasio dans « La zone du dehors » : « une révolution sans ressentiment, délivrée de la rancœur ordinaire du militantisme revanchard et piégé, une révolution qui invente, alterne, offre ». L’imaginaire est une arme à notre portée, les récits sont nos munitions. Parmi les différentes formes d’art, j’apprécie particulièrement la fiction, car elle permet de fantasmer, de décoller les étiquettes et rendre ainsi le réel plus poétique.

Imaginons de nouvelles utopies pour réaliser avec détermination des projets concrets, vers un futur serein. J’ai envie de suivre les femmes et les hommes qui entreprennent à leur manière, façonnant le monde d’après, en incarnant des valeurs de liberté, de responsabilité, d’authenticité, de créativité, d’harmonie avec le vivant, d’entraide et de réalisation de soi. Ce sont les valeurs que je veux porter à travers mon engagement d’écrivain, d’inspirateur et d’accompagnateur de collectifs.

Spinoza est mon plus grand influenceur parmi les philosophes. Ce déviant de son époque nous invite à vivre selon notre propre nature, à réaliser activement notre puissance en comprenant nos désirs et nos émotions. Quand on les accueille en conscience, ces dernières sont des indicateurs fabuleux sur l’état de satisfaction de nos besoins et sur notre degré d’intégrité. Sans cette compréhension, nous sommes passifs, conditionnés à réagir aux événements extérieurs avec une illusion de liberté, fruits de l'ignorance de la cause de nos pensées et de nos actes.

Ne pas railler, ne pas déplorer, ne pas maudire, mais comprendre. Spinoza

Après l’avoir longtemps refoulée, j’ai découvert une fabuleuse énergie dans la colère, dès lors que je l’ai mise au service d’une recherche d’alignement, plutôt qu’à l’utiliser pour me détruire. Trop souvent, j’observe des personnes qui agissent sous le joug de la peur, sous l’impulsion de la colère ou qui refusent de montrer leur chagrin alors que leur cœur crie pour du réconfort. Encore une fois, ce sont d’anciens récits qui viennent polluer nos rapports aux émotions : « un homme qui pleure c’est un faible », « les émotions n’ont pas leur place au travail », etc. Imaginons aussi une personne en colère qui crie sur une autre, cette dernière sera certainement plus disposée à crier sur une troisième. Pourquoi ne pas transformer le cercle vicieux du ressentiment en un cercle vertueux de la joie ? C’est le pari du Pay It Forward Festival organisé par la tribu des ecoworkers. Je souhaite mettre en récit cet événement pour servir ce cercle vertueux en le rendant plus désirable, en sublimant les personnes qui réalisent déjà les utopies de demain. C’est chouette la confiance.

Spinoza disait aussi que la joie augmente notre puissance quand la tristesse la diminue. Je veux cultiver la joie, sans occulter une dure réalité de la vie : la mort.

Mourir de vie, vivre de mort. Héraclite

Cette formule du philosophe Héraclite, reprise par Edgar Morin dans sa « Pensée complexe », nous rappelle que c’est la mort qui permet à la vie de se renouveler. Pensez aux cellules de nos corps qui s’auto-détruisent sans cesse, pour laisser place à de nouvelles, permettant ainsi à notre expérience de vie consciente de se poursuivre. Aucune d’entre elles ne vit du début à la fin de notre histoire corporelle. Pourquoi notre société occidentale cherche-t-elle à occulter voire transcender la mort à ce point ? La peur collective de la mort est mise en lumière par la gestion de la crise du COVID-19. Nous sacrifions beaucoup de potentiels pour sauver la vie de nos personnes âgées, alors même que notre culture s’était bien gardée de prendre soin d'elles jusqu’à lors, les oubliant, les cachant dans des EHPAD peu agréables. Paradoxal ? Nous vivons la mort d’une civilisation. Nous vivons une bascule. Nous vivons le démarrage d’un nouveau cycle. Autant planter les graines d’après et les arroser. Jardinons ensemble !

Si je parle de mort, ce n’est pas pour créer une atmosphère glauque, j’y vois une invitation à l’humilité. Ma propre expérience de la mort a été le tremplin vers une élévation de conscience, une libération créatrice. Je l’ai compris plus jeune, après une tentative de suicide, submergé par la pression de croyances m’appelant à être parfait, à rentrer dans les bonnes cases, enfermant mes potentialités multiples dans un parcours d’expertise. Je célèbre les circonstances qui m’ont donné un second souffle, l’amour de ma famille en premier lieu, mes amis, de nombreuses rencontres professionnelles par la suite. J’ai eu de la chance que les conditions soient réunies pour mon évolution, j’ai décidé de saisir cette chance. La vie est impermanente, elle est précieuse. D’une certaine manière, je crois à l’immortalité de l’âme. Tant qu’un fragment de notre histoire vit à travers la mémoire de quelqu’un, une part de nous est vivante. Ce principe s’applique aux collectifs, quelle que soit leur taille.

Ce principe hologrammatique me fascine dans les organisations humaines : entreprises, pays, courants idéologiques, religions, etc. Comment des histoires émergentes de l’expérience humaine peuvent-elles conditionner les comportements humains ? Je ne vais pas la détailler, mais la théorie intégrale de Ken Wilber explique ça très bien avec quatre quadrants : le je-intérieur, le je-extérieur, le nous-intérieur, le nous-extérieur. Tant que nous y sommes, je conseille d’étudier « Spiral Dynamics » de Clare Graves qui explique comment les humains s’organisent en fonction de leur niveau de conscience et des conditions de l’environnement dans lequel ils évoluent. Bref, c’est dense. S’il y a un seul livre à lire pour changer sa vision du monde du travail, je recommande celui de Frédéric Laloux « Reinventing Organization », il a changé ma vie.

J’ai conscience de m’exposer en me présentant en toute authenticité dans un réseau professionnel qui ne s’est pas encore défait de toutes ses croyances. Voici un exemple de ces codes robustes qui peuvent paraître banals, mais qui font parler les croyances derrière la conception d’un outil de réseautage professionnel : sur LinkedIn, les émoticônes permettent d’exprimer des sentiments de satisfaction, d’intérêt, de soutien, de félicitation. Je cherche encore les réactions rire, grogner et pleurer, à croire qu’elles ne sont toujours pas le bienvenu au travail. 😂😡😭

C’est comment pour vous de pleurer devant ses collègues ?

Qu’est-ce que je risque à être déviant ? Le banquier ne me prêtera plus d’argent ? Je n’aurai pas ce job dans une grosse multinationale ? Tant pis... Tant mieux peut-être. Je prends le risque. J’espère qu’au fond d’eux, ces gens qui pourraient avoir peur de mon authenticité admireront un certain courage, et que cela les incitera à sortir un peu de leur zone de confort pour réinventer le monde, un monde qu’ils s’autoriseront à rêver. Parce que oui, les solutions à une grande partie de nos problèmes sociétaux existent déjà, il ne manque plus qu’à rêver ensemble de comment les agencer. C’est comme un tas de briquettes de construction en somme. J’ai envie d’aider qui le voudra à assembler ces briquettes sous forme de fictions, véritables modes d’emploi que nous ne sommes pas obligés de suivre à la lettre, bien au contraire.

J’ai vu plusieurs entreprises et collectifs arborer le message de Gandhi « Sois le changement que tu veux voir dans le monde ». J’aime cette invitation. Du même personnage, je préfère encore celle-ci : 

Montrer l’exemple n’est pas le meilleur moyen de convaincre, c’est le seul. Gandhi

Ma résilience, ma volonté d’avancer et d’évoluer, je les tire des tribus qui me font vibrer, celle d’Open Opale et celle des ecoworkers. La membrane est si fine que je ne fais pas de différence entre les humanités qui les composent. Réinventer le futur de travail, à l’aide d’organisations autogérées, dont la raison d’être est évolutive, émergente des aspirations individuelles, où la sécurité psychologique est telle que chacun peut être authentique. Je garde à l’esprit que les personnes morales n’existent que dans l’acceptation partagée de ce concept, matérialisée dans des comportements institutionnels. C’est encore le principe hologrammatique, l’histoire partagée qui donne vie à une dynamique de groupe. En gros, si quelqu’un a déjà réussi à faire un câlin à une personne morale, il va falloir que je ravale ma salive.

Pour finir, je nous invite chacune et chacun à vivre ce qui nous appelle, à abandonner les désirs fabriqués par une société dont les derniers souffles approchent, même si c’est douloureux d’admettre de s’être fait bercer d’illusions. Il ne s’agit pas forcément de tout plaquer, ça commence par un rêve, puis un pas, après l’autre...

Je gravite de tribu en tribu comme un électron libre change d’atome, énergisant tour à tour les projets qui me tiennent à cœur, réalisant mes rêves. Interdépendant et libre dans un cadre de plus en plus grand, je fais confiance à la vie, aux humains et au travail comme moyen pour trouver du sens.

Merci 🙏

Adrien Tardif.

Ps : je vous partage une citation inspirante qu’on utilise beaucoup pour parler de la raison d’être avec Open Opale.

Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose... Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes le désir de la mer. Antoine de Saint-Exupéry

Ps2 : pour les p'tiots et les p'tiotes qui veulent reiveiller leur enfant dans leur for intérieur, j’ai des lyrics en stock.

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