L'envie de cet article est tout d'abord venu pas la porte de l'harmonie. Je trouve ce mot très beau.

OTIUM..

L'assemblage de ces lettres; esthétique, posé comme comme un édifice, phonétiquement doux, réconfortant.

Et puis un livre: Travailler -La grande affaire de l'humanité - JAMES SUZMAN - Editions Flammarion

Il y évoque grandement ce point d'inflexion que nous approchons qui fera basculer nos sociétés laborieuses vers un nouveau paradigme que nous n'avons pas encore dessiné.

J'ai eu alors à coeur de partager avec vous les questions vers lesquelles me portent cette notion d'otium au temps donc du développement de l'IA et du repositionnement de l'humain dans cette nouvelle ère qui s'annonce. Une nouvelle ère où l'on nous invite beaucoup trop à la voir arriver par la fenêtre de la peur: "nos emplois vont disparaître, dans son sillage, ce qui constitue notre dignité va alors disparaître aussi".

Qu'allons-nous faire si notre vie ne se définit plus qu'à notre travail?

Autre question; amenée cette fois par l'explosion cognitive liée au bien-être, cette convocation gigantesque à vivre heureux.

Réhabilité l'otium ne serait-il pas alors l'opportunité d'organiser ces deux sujets? Nouveau design de nos existences autour de notre potentialisation

Mais qu'est ce que l'otium? Pour celles et ceux qui le découvrent, en voici une définition brève et la plus explicite qui soit. Dans la Grèce antique l'otium est un temps consacré, dédié à l'étude, la réfléxion et l'engagement pour la cité, il perdure jusqu'à la période de l'empire romain

Explorer cette valeur antique est une piste engageante. Engageante en partant du point de vue que notre monde peut désormais continuer à s'ériger dans le mouvement du "et" au lieu du "ou". Car jusqu'à aujourd'hui c'est ce que nous avons fait; et; évident est de constater; que le tout s'affaisse comme un soufflé devant lequel on aurait ouvert trop tôt la porte du four. Parce que tout de même constater que l'on a tout construit sur l'inverse de l'otium c'est questionnant. En effet "négoce" tire la même racine que lui avec le préfixe "neg"; neg-otium, nier l'otium. Ce qui veut dire que le négoce, business, monde des affaires, du quantifiable, à continuer de grandir sans sa complémentarité. Le déséquilibre auquel nous assitons viendrait-il de cette dissociation?

Le pas à franchir pour essayer de faire autrement n'est pas si grand. L'otium est d'ores et déjà parmi nous, il s'apelle coaching, développement personnel, CHO, Think-Thank...il est finalement dans chaque moment que nous consacrons à penser, nous améliorer et nous investir pour la collectivité. 

Puisqu'il est donc dans notre temps pourquoi ne pas l'institutionnaliser à nouveau? Sapiens ne croit qu'aux histoires qu'il écrit pas celles pour lesquelles il n'a pas donné de nom et qui demeure dans l'univers de l'abstrait.

L'otium pourrait alors retrouver un champs d'existence à l'école, les universités, les entreprises et collectivités qui ensemble consacreraientt du temps à des projets communs. 

Je rêve d'un jour où une phrase comme celle-ci pourrait être énoncée: "Depuis que l'otium est à nouveau dans nos écoles et au sein de nos activités, il n'y a plus de productions de richesse, on a découvert l'abondance, on ne travaille plus, on s'occupe de..."