J'étais celle que l'on pouvait abandonner

Car il était toujours possible de me retrouver

J'étais celle que l'on pouvait cacher

Car je savais ne pas me montrer

J'étais celle que l'on pouvait ne pas trop aimer

Car en tout, je ne savais pas encore ce que c'était

Il n'y avait que en corps qui me faisait espérer

Car je l'avais posé sur l'éternité

Ce, la seule, rimait avec linceul

La petite mort

Pas la grande

Pas de celle qui dans la paix vous acceuille

La seule au jupon froissé qui avait trop rêvé

A en perdre le sens de la réalité

A trop jouer avec la flamme

J'avais perdu le feu du foyer

La seule je ne l'étais

Que par mon nombre

Mon ombre si vaste

Que je m'y étais perdue parmi vous tous

Vautour ou condor

C'est l'aigle que j'allais chercher là-haut

Ces rapaces avaient mal compris mon prénom

Mon excès de politesse leur avait donné raison

En haut de la montagne j'étais certes affaiblie

Mais pas complètement finie

Ils avaient gagné la bataille du pied

Pas celle du coeur

La seule, c'est de moi ce que l'on avait fait

On m'avait appris à tisser mes liens sur des maux

Un jour je décidais de le faire avec des mots

La seule & La seule n'étaient alors les faces que d'une même pièce.