Lumières d'hiver
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Lumières d'hiver
Dans la longue nuit de la forêt boréale, les hivers étaient rudes. Pas la moindre lumière pour éclairer les journées. Pas la moindre étincelle pour alléger l’humeur. Il n’y avait que l’espoir du retour du printemps et avec lui le soleil.
Aussi, dans les temps anciens, la petite Kira décida d’agir. C’était une petite fille Sami, qui vivait en Laponie avec sa famille. Ils élevaient des rennes, comme tous les lapons.
Kira était une petite fille curieuse et très courageuse.
Un jour, elle décida d’aller voir le Soleil pour lui prendre un peu de sa lumière pour éclairer la longue nuit. Le soleil étant là tout l’été, elle décida de le rencontrer lors du solstice d’été. C’est le jour le plus long de l’année. Le soleil est au plus haut, et en Laponie, il ne se couche pas de la journée.
Quelques jours avant le solstice, elle prépara un sac avec des vivres, puis elle enfourcha Valtteri son renne préféré pour galoper à travers les plaines en direction du mont Stortoppen. C’était une haute montagne, sombre et escarpée, dangereuse même en été. C’était un rude voyage et une périlleuse ascension. Mais je ne t’en parlerai pas aujourd’hui car le plus important était le but de ce voyage.
Arrivée au sommet, la petite Kira invoqua le soleil et lui adressa de nombreuses prières. Elle dansait encore et encore et entra dans un état de transe. À midi, quand le soleil fut au zénith, elle sortit une fiole de son sac et la leva haut au dessus de sa tête.
Ce n’était pas tous les jours qu’on s’adressait au soleil. Il en était sincèrement flatté. D’autant plus que Kira avait fait un réel effort pour l’approcher. l fut donc ému des suppliques de l’enfant. Mais il y avait un prix à payer. Aussi s’adressa t-il à elle.
Enfant, si je te donne de ma puissance pour éclairer ton peuple, tu devras me contempler et tu y perdras la vue. Tu ne pourras plus contempler la chevauchée des rennes. Jamais plus tu ne verras l’herbe tendre recouvrir la taïga en été. Plus jamais tes yeux se poseront sur les tenues éclatantes de ton peuple : les hommes fiers et les femmes riantes au soleil de minuit dans leur costume rouge sang et bleu comme un fjord dansant en été.
La petite Kira eut peur. Terriblement peur. Elle aimait regarder les jeunes rennes téter leur mère. Elle aimait contempler les prairies fleuries au soleil de minuit. Et l’hiver, elle plissait ses petits yeux pour admirer les broderies de sa mère à la lueur du feu. Non, ce renoncement ne serait pas facile. Mais elle était bien décidée à mettre de la lumière dans les cœurs et les jours de son peuple. Aussi, accepta t-elle de bon cœur.
Alors le soleil sembla prendre feu et il darda un rayon incandescent vers Kira au sommet de sa montagne. La lueur était aveuglante mais à tâtons, elle put refermer sa fiole qui contenait à présent un rayon de soleil.
Elle redescendit donc, tâtonnant, roulant, trébuchant, en suivant le sentier avec ses mains. Mais bientôt, elle put retrouver Valtteri, son renne qu’elle avait laissé un peu plus bas.
C’est grâce à lui qu’elle put rentrer chez elle.
Elle n’avait dit à personne qu’elle partait. Aussi sa famille fut soulagée de son retour et terrifiée de ce qu’elle avait fait.
Mais nul n’oublia son sacrifice lorsque l’hiver suivant, elle ouvrit sa fiole pour en libérer le rayon du soleil. Dans la nuit hivernale, il éclata dans le ciel en des centaines de nuées, bleues comme les yeux des Samis et vertes comme leur espoir. C’est ainsi que de nuits en nuits, d’hiver en hiver, le soleil se rappelle aux Samis. Tu peux aller voir ces nuages de feu froid, ces lumières hivernales. On les appelle, les aurores boréales.