La tendresse
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La tendresse
De la pulsation des étoiles à la vibration des molécules, des ondulations de la reproduction sexuée à la régularité des séquences ADN, des battements de nos cœurs aux crépitements de nos mitrailleuses, le monde n'est que rythmes. Dieu devait être un musicien. Batteur de jazz peut-être ? Entre grondement sourd de la grosse caisse et scintillement limpide des cymbales tout est cadencé, le vivant et le non-vivant. Mêmes les sentiments : les amours, les amitiés, les haines, si elles ne sont régulièrement entretenues finissent par dépérir, par faner et par mourir, telles des plantes d'intérieur.
Seule la tendresse échappe aux balanciers de nos horloges, à la récurrence de nos soins ou aux marées de nos désirs. S'il y a de grandes et de petites amours, de grandes et de petites amitiés, de grandes et de petites haines, il n'y a pas de grandes et de petites tendresses. Il y a la tendresse. Elle n'est ni effet, ni cause, ni contenu, ni contenant.
C'est comme du lait dans notre café. Elle éclaire sa noirceur et adoucit son amertume, et une fois versé on ne peut plus les séparer. Elle échappe à tous les modes et à tous les temps : « J'avais de la tendresse pour toi », c'est encore du présent. On ne prête pas serment sur elle. « Au nom de la tendresse que j'ai pour toi, je jure ... » Cette phrase n'a jamais été prononcée. La tendresse est le plus humble des sentiments. Elle est pourtant le seul qui ne passe pas. Elle est inaltérable et indestructible.
- Photo d’entête : Bożena Ziemniak
- site internet : jb-photographies.net