Je réserve à PanOdyssey la révélation de l’identité d’un pseudonyme totalement inconnu.

Photo bout Inscription EricTROLL-EditionsdelaBonnEtoile

Suite à une sollicitation de la DRAC Occitanie qui envisage de recenser les œuvres des artistes concernés par le 1 % artistique du siècle dernier, j’ai été contacté début avril 2022 pour fournir des informations sur mon père.

J’ai du faire des recherches dans les quelques dossiers de mon père que j’avais la chance d’avoir conservé et que je n’avais pas encore dépouillés comme un vrai archiviste.

J’ai trouvé qu’en septembre 1951, il avait créé une société « Editions de la bonne étoile » inscrite à la Chambre des Métiers de Toulouse. Dans le dossier d’inscription, il est stipulé que le pseudonyme sera Eric Troll. Cette « entreprise » n’a duré que quelques mois. Mais ce pseudonyme n’était pas une lubie.

Photo entière Inscription EditionsdelaBonnEtoile

Jean Druille utilisait déjà ce pseudonyme en 1946, et faisait des expositions de ses tableaux et sculptures conjointement avec Eric Troll.

Je défie quiconque de trouver une photo physique de ce Eric Troll, ou même ses coordonnées dans un article de journal, et encore plus un article de critique d’art qui aurait interviewé Eric Troll lors d’un vernissage d’une exposition où il y aurait aussi Jean Druille en personne. J’ai trouvé une coupure de presse d’un tel article qui stipule que Jean Druille expose les œuvres d’Eric Troll qui serait un de ses élèves (photo article La nouvelle république des Pyrénées du 13/8/1948).

4 photos (Titre et date du journal ; article en 3 morceaux)

J’ai trouvé aussi plusieurs cartons où Jean Druille listait les œuvres exposées et celles vendues. Et sur ce carton ci-dessous, il semble que les tableaux d’Eric TROLL se vendaient plus facilement que ceux en son nom propre. Il jouait sur la diversité, et sur la possibilité de créer avec plus de liberté, ne pas être cantonné à un seul style.

Photos carton catalogue exposition annoté des œuvres vendues ventesEricTROLL (exposition au casino de Cauterets en août 1946)

(à Périgueux en juin 1948, vendu 1 Troll).

J’ai même trouvé des échanges de courriers entre mon père et de très bons amis (ils avaient été ses élèves aux Beaux-Arts à Toulouse) habitant Paris, et ils s’étonnaient de ne pas connaître cet artiste Eric Troll qui exposait ses peintures à côté de celles de Jean Druille, et ils se demandaient si un jour ils auraient l’occasion de le rencontrer en chair et en os.

Photolettre16aout1946 (texte :...Eric Troll était-il au vernissage ….?)

J’ai trouvé ces jours-ci dans un catalogue d’une étude de vente aux enchères le 29 juillet 2020, une série de petites sculptures attribuées à l’artiste Eric TROLL (KA-MONDO – Drouot.com).

Et suivant les cartons de diverses ventes suite à des expositions, annotés par mon père, je peux considérer qu’au moins une vingtaine de tableaux signés Eric TROLL ont été achetés. Je suggère aux commissaires priseurs des sociétés de ventes aux enchères de notifier au plus vite que les ventes d’œuvres qu’ils pourraient préparer et qui contiendraient des peintures ou des sculptures signées de l’artiste Eric TROLL seraient en fait à attribuer à Jean DRUILLE. La côte pourrait s’avérer bien différente.

Il me faudra bien de la chance pour savoir un jour comment et pourquoi mon père aurait décidé de prendre un pseudonyme et pourquoi celui-ci spécifiquement. Peut-être cela vient-il de son épouse de cette époque, Isadora Rochange (j’ai leur contrat de mariage en 1938, et ils ont divorcé en 1950) qui se faisait appeler Claude Estadas de Ripouilh.

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