Episode 7 – Trahison.
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Episode 7 – Trahison.
Amélia écoutait les mots barbares, qu’elle trouva fort jolis dans la bouche de la petite fourmi car elle n’en comprenait presque aucun. Elle appela près d’elle un jeune homme brun à l’air triste, dont les yeux fins semblaient ceux d’une femme. Il portait un arc dans son dos, et un glaive au flanc. C’était un traducteur récemment recruté par l’empire – avant la guerre, il n’avait jamais tué.
« Que dit-elle ? demanda la centuria dans sa langue.
– Elle s’est perdue après être partie chercher son père emprisonné.
– Un rebelle Nordien ?
– Je ne sais. »
Un silence tomba ; on n’entendait plus que le bruissement des feuilles agitées par le vent tiède.
« Avançons ! Hilos, dis-lui de quitter la région ; qu’elle reparte vers l’Ouest. Dans les montagnes, elle mourra. »
Une voix, celle du soldat qui s’était avancé pour tuer la Soletalienne, retentit :
« Tu comptes donc la laisser vivre ?
– Tu comptes donc contester mes ordres ? »
Amélia avait parlé d’une voix basse et grave, pareille au grognement d’une chienne agressive. Son épée tremblait subrepticement dans sa main. L’autre reprit :
« C’est une espionne ! mais va ! rends-la à ses hommes : demain ils viendront nous attaquer en nombre, et nous mourrons par ta faute.
– Imbécile ! regarde-la ! Elle porte l’armure du Nord, elle n’appartient pas à leurs rangs !
– Crois-tu que l’Empire cessera la guerre après avoir pris le Sud de la Solétalia ? Elle est notre ennemie, comme les autres !
– Je n’ai pas reçu l’ordre d’abattre les Nordiens. Réponds encore, et je te tue. »
D’autres Prohéliens commencèrent à parler avec véhémence. Ils pointaient du doigt la fillette et s’indignaient de toutes les façons. Un soldat quitta les rangs et se rangea aux côtés de sa cheffe.
« Chiens ! Taisez-vous ! » grognait-il.
Il se tenait droit sur sa monture, l’air hardi et pimpant. Ses longs cheveux lui tombaient en cascade noire sur le dos avec les plumes rouges de son casque. C’était le second d’Amélia, combattant d’exception et ami d’enfance de la centuria.
Le soldat rebelle eut un rire méchant ; levant le menton, il s’écria :
« Les voici donc, les braves soldats de Prohélie ! Lâches, faibles, traîtres à leur nation et dirigés par une catin qui a visité toutes les couches du Palais de la Guerre pour recevoir son grade ! Eh bien, centuria : qu’en dit ton père, le général ? »
Le combat fut bref : Amélia se jeta sur son soldat ; ils échangèrent trois coups. L’instant d’après, une tête roulait dans son casque sur le sol poussiéreux et tâché de points rouges.
« Qui d’autre ? » vociféra-t-elle tout en frappant son bouclier de sa lame gorgée de sang, haletante, furieuse.
Une clameur abominable s’éleva de la centurie. La moitié des soldats hurlaient, tiraient leurs armes avec de grands gestes, jetaient des insultes en préparant leurs chevaux à foncer sur Amélia pour la tuer avec ses deux alliés et la chevaleresse. La cheffe de guerre, portée par sa colère et son dédain, cracha sur la tête coupée et fit tourner son épée tout en les fixant.
« Nombreux sont ceux qui veulent ta mort, fille de Dhiban ! dit un Prohélien. Ne sais-tu pas qu’on t’a envoyée ici avec l’espoir que tu n’en reviendrais pas ? Ils parlaient de te faire assassiner sur les terres ennemies, car tu fais déshonneur à l'Empire. Les femmes de la capitale ne parlent que de toi, et les généraux du Palais ont honte de te voir marcher dans leur ombre ! Et voilà qu'aujourd'hui tu assassines les hommes que tu ne sais commander ; nous ne prendrons plus d'ordre de toi, ni des faibles qui te soutiennent ! »
Les quelques hommes encore prêts à obéir à leur centuria fondirent sur les rebelles. La mutinerie devint aussitôt massacre.