Colère
En Panodyssey, puedes leer hasta 10 publicaciones al mes sin iniciar sesión. Disfruta de 9 articles más para descubrir este mes.
Para obtener acceso ilimitado, inicia sesión o crea una cuenta haciendo clic a continuación, ¡es gratis!
Inicar sesión
Colère
Grise.
Sombre.
Noire.
Vide de sens et tellement sans vide de rien. Monte en moi, appelée par la rage, appelée par la désillusion de la vie, remplie par les désirs déchus. Colère brute, jamais affinée, jamais reposée, jamais réfléchie. Colère mauve du crépuscule de ma haine, sans but, sans fin, sans raisons. N’y a-t il pas une fin ? N’y a-t il pas un sacrifice à honorer pour la faire taire ? Quel chemins autres que la colère montante, malaisée, écrasée par les soleils noirs dardants leurs rayons ultra-violets sur mon âme brûlée ?
Frustrante, inutile, débauche d’énergie, à jamais gâchée, à jamais perdue qui consume de l’intérieur, dévore la projection fantasmatique du bonheur hors d’atteinte.
Nécessaire, exutoire, la marche des passions qui font battre la tempe est attisée, nourrie de ce cri interne, nourrie de cet appel qui se perd en échos dans le gouffre de mon spleen. Moteur de cette voie du non-renoncement, moteur de cette liquidation du passé, nécessaire au présent et à la possibilité d’un avenir.
Apprivoisée, restreinte au cercle de ses souvenirs indélébiles, maîtrisée ? L’esclave qui fantasme sa liberté n’est pas plus aveugle à la nuit tombée qu’en désillusion aux coups de fouets de l’aurore. Elle est en invocation cette colère, enfermée sans cage, libre en périmètre, elle ne peut détruire sans tuer, sans se tuer.
Abandonnée, est-elle pour autant sans danger ? Est-ce possible de l’ignorer ? De feindre son inexistence ? On ne peut ignorer ce qui est. On ne peut expliquer ce qui est inconnu, ce qui n’est pas étudié, rationalisé, pas compris. La colère victime de l’incompréhension d’aspirations elles-même inconnues ou sombres dans les attentes, les objectifs, les intentions.
Colère calme et sans fureur, presque sans conséquence. Je la laisse là, sans oser y toucher, sans oser l’expliquer, sans chercher sa genèse, sans y relier le passé. La colère est furie si on la laisse prendre la place du bonheur. Elle est juste à côté.
crédit photo : https://unsplash.com/@heathermedwards