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Quand draguer au bord de la piscine devient un acte philosophique

Quand draguer au bord de la piscine devient un acte philosophique

Publicado el 19, oct., 2024 Actualizado 19, oct., 2024 Cultura
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Quand draguer au bord de la piscine devient un acte philosophique

Avez-vous vraiment lu Épicure ?

S’il y a bien un terme qui m’agace, c’est le mot « épicurien ». Ou plutôt, l’usage galvaudé qu’on en fait.

Je me souviens de ce voyage au soleil, offert il y a longtemps par une grande entreprise.

En récompense de je ne sais plus quoi, nous étions une quarantaine à profiter de quatre jours grand luxe, dans un club ultra-chic.

Et il y avait ce type qui passait son temps entre le buffet et le bar, à manger et boire goulûment, comme si sa vie en dépendait…

… Quand il ne retirait pas subrepticement son alliance, pour aller draguer au bord de la piscine.

Une de ses collègues l’ayant rembarré sèchement, il a contre-attaqué avec cette phrase, sortie de vraiment nulle part :

« Relis Épicure ma grande, pour apprendre à profiter un peu de ta vie ! »

Ce gentleman connaissait donc Épicure. Du moins de nom. Et il se pensait épicurien.

Mais à l’évidence, il n’avait pas lu un traître mot des textes de ce philosophe.

De nos jours, on croirait qu’être épicurien signifie être un jouisseur invétéré, avide de plaisirs sans limites.

Alors qu’il n’en est rien.

Vous l’avez deviné, aujourd’hui, je vais vous parler d’Épicure ou plutôt, de sa philosophie du bonheur, plus que jamais d’actualité.

Et à la fin de cet article, vous pourrez aussi lire un extrait de sa Lettre à Ménécée 😊.

Autant l’admettre…

L'épicurisme est une philosophie bien mal comprise

Beaucoup croient que l’épicurisme encourage la quête effrénée des plaisirs de la vie, tels que la gourmandise, l'alcool ou le sexe.

Pour justifier leurs excès en tous genres, d’aucuns s'autoproclament "épicuriens".

Pourtant, quand Épicure parle du bonheur, il explique que ce dernier ne peut pas être atteint par l'excès.

Il nous rappelle que l’être humain est fait de chair et navigue en permanence entre le plaisir et la douleur.

Par nature, nous recherchons le plaisir et essayons, autant que possible, d’éviter la douleur.

Mais la recherche du plaisir peut elle-même mener à la douleur. Comme le fait de boire et manger sans retenue, peut procurer du plaisir sur le moment. Mais entraîner ensuite un mal-être, voire de sérieux problèmes de santé.

Épicure met en garde contre cette poursuite irréfléchie du plaisir, susceptible de mal finir.

Et pour atteindre le bonheur, il propose non pas de rechercher aveuglément le plaisir, mais de modérer ses désirs.

Épicure nous enseigne que le bonheur repose sur la modération et l’ataraxie

Si nous consacrons notre vie à rechercher le plaisir, nous ne faisons que nous rendre esclaves de nos désirs.

La sagesse consiste à profiter de ces plaisirs avec mesure, de sorte qu’ils n’entraînent ni addiction, ni conséquence négative.

Le bonheur résulte donc d'un comportement pondéré et aligné avec nos vrais besoins.

Voilà pourquoi Épicure prônait la modération dans tous les plaisirs physiques.

Mais aussi la maîtrise des désirs, pour atteindre cette tranquillité de l'âme qu'il appelait l'ataraxie.

D’ailleurs, Épicure distinguait trois types de désirs :

  • Les désirs naturels et nécessaires, correspondant à nos besoins vitaux. Comme manger, boire et dormir.
  • Les désirs naturels mais non nécessaires. C’est à-dire non indispensables à la survie. Comme le désir de déguster des plats et des boissons raffinés, ou le désir charnel. Ces désirs sont naturels car ils correspondent à nos désirs biologiques, mais selon le philosophe, ils ne sont pas essentiels pour vivre une vie heureuse et équilibrée.
  • Les désirs non naturels et non nécessaires. Des désirs artificiels résultant de motivations futiles ; comme par exemple, vouloir vivre constamment dans le luxe et l’opulence.

Si Épicure reconnaît l’importance du plaisir, il recommande de l’aborder avec modération et maîtrise de soi.

En somme, l'épicurisme s’apparente à une philosophie de la frugalité *

(* Aujourd’hui, on parlerait davantage de simplicité, mais l’idée est la même)

Frugalité qui ouvre un chemin vers le bonheur. Et le véritable bonheur réside dans la satisfaction des désirs nécessaires, tels que manger, boire et dormir.

Évidemment, les désirs naturels non nécessaires doivent être satisfaits, mais avec mesure et sans chercher à en abuser.

Quant aux désirs non naturels et non nécessaires, ils sont vains et déraisonnables. Et mènent à des souffrances inutiles, dès lors qu’ils ne peuvent être satisfaits.

Pour Épicure, de tels désirs témoignent même d'une pathologie, car ils entraînent l'excès et l'addiction.

Ces désirs doivent donc être évités, car ils s'éloignent du naturel.

L’exemple pourrait être celui d’un millionnaire, cherchant coûte que coûte à devenir milliardaire. Et qui serait incapable de se contenter des quantités de millions qu'il possède déjà.

Vivons-nous dans une société d’hubris ?

Le marketing et l’hyperconsommation de masse nous encouragent à satisfaire nos désirs dans l’instant et sans limite.

Notre société actuelle nous pousse sans arrêt à désirer des choses.

Et même à vouloir ces choses, juste parce qu’à travers elles, on désire encore autre chose… Comme par exemple, se construire un statut ou une image sociale.

Cette incitation permanente à consommer et se conformer à des standards sociaux, finit par nous soumettre à nos désirs.

Ou pire, à des désirs que d’autres nous inspirent, mais qui ne correspondent en rien à nos désirs réels et profonds.

Épicure s’en retournerait sans sa tombe !

Les Grecs avaient un mot pour désigner cette forme d'excès, d'orgueil et de démesure : le mot hubris.

L’hubris évoque une personne dont le comportement outrepasse les limites de la modération, souvent par arrogance, avidité ou ambition excessive…

Et qui n’a aucune considération pour les conséquences négatives de son désir effréné de richesse, de pouvoir ou de reconnaissance.

Bref.

Tout ça pour vous dire que le gentleman de la piscine était plus un hubris qu’un Épicurien…

Et pour vous le prouver, je laisse la parole à Épicure lui-même.

Voici comme promis l’extrait de la Lettre à Ménécée.

Merci de m’avoir lue 😊

Maivan Lecoq

 

Épicure : le véritable contentement est dans la tempérance heureuse

« Quand l’abondance nous fait défaut, nous devons pouvoir nous contenter de peu.

Les mets les plus simples apportent autant de plaisir que la table la plus richement servie, quand la souffrance qui cause le besoin est absente.

Du pain et de l’eau procurent le plaisir le plus vif, quand on les mange après une longue privation.

L’habitude d’une vie simple et modeste est donc une bonne façon de soigner sa santé et donne à l’homme le courage nécessaire pour supporter les tâches qu’il doit accomplir dans la vie.

Elle lui permet de mieux encore goûter une vie opulente, à l’occasion, et l’endurcit contre les revers de la fortune.

Par conséquent, lorsque nous disons que le plaisir est le souverain bien, nous ne parlons pas des plaisirs des débauchés, ni des jouissances sensuelles, comme le prétendent quelques ignorants qui nous combattent et défigurent notre pensée.

Nous parlons de l’absence de souffrance physique et de l’absence de trouble moral.

Car ce ne sont ni les beuveries et les banquets continuels, ni la jouissance que l’on tire de la fréquentation des mignons et des femmes, ni la joie que donnent les poissons et les viandes dont on charge les tables somptueuses, qui procurent une vie heureuse.

Mais des habitudes raisonnables et sobres, une raison cherchant sans cesse des causes légitimes de choix ou d’aversion. Et rejetant les opinions susceptibles d’apporter à l’âme le plus grand trouble.

Le principe de tout cela et en même temps le plus grand bien, c’est donc la prudence.

Il faut l’estimer supérieure à la philosophie elle-même, puisqu’elle est la source de toutes les vertus, qui nous apprennent qu’on ne peut parvenir à la vie heureuse sans la prudence, l’honnêteté et la justice, et que prudence, honnêteté, justice ne peuvent s’obtenir sans le plaisir.

Les vertus, en effet, naissent d’une vie heureuse, laquelle à son tour est inséparable des vertus. »

Article publié dans L’Écho de la Source

© Maivan LECOQ - 2024 - Tous droits réservés – Reproduction même partielle interdite

 

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Comentario (2)

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Cedric Simon hace 1 mes

Epicure me montrait la voie.
Le stoïcisme m'est plus proche.
Il s'agit sans doute de mon âge...
Lorsque l'Hybris prend le pas, c'est la civilisation qui s'écroule.
Excellente soirée.

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Maivan hace 1 mes

Je trouve que l'épicurisme et le stoïcisme sont de force égale pour apaiser l'esprit et mener une vie plus consciente.

Belle soirée à vous aussi !

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