Il était une fois... Samain
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Il était une fois... Samain
Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours adoré l’automne, c’est ma saison préférée.
J’ai grandi en Auvergne, au cœur des volcans, et j’ai aimé mon enfance.
Elle était douce et emplie de couleurs, de senteurs et de sensations.
De la beauté des bourgeons qui éclosent lentement aux premiers flocons sur le bout du nez, j’étais connectée à la nature et vibrais au rythme de sa mélodie.
Mais rien ne surpassait à mes yeux les couleurs de l’automne et la nostalgique féérie qui saupoudrait de poussière d’or tout mon décor.
J’ai grandi, quitté mes montagnes, vécu dans de nombreux endroits, avec dans mon cœur apatride le pouvoir, malgré tout de faire de chaque lieu dans lequel je posais mes valises et mon cocker anglais un cocon délicat.
Mes péripéties m’ont menée sur de nombreux sentiers, et puis je suis tombée amoureuse de la Bretagne, de ses légendes, de son caractère et de sa vibration. Ici règne l’énergie puissante et brute de l’océan qui se mêle à la terre et je m’y suis enracinée.
J’y ai puisé de la sève, y ai porté la vie, me suis empreinte de cette ancestrale magie, j’y ai aimé, y ai pleuré et puis, tout reconstruit.
Ici, un lien perdure à travers les âges, les histoires se mêlent aux vents irlandais et écossais en un seul esprit maître : celui des celtes.
Parce que je crois bien que mon âme est celte. Ce soir, l'automne est à ma porte et sur le bord de mes fenêtres j'ai disposé mes lampions, mes citrouilles, mes pommes de pins, quelques plumes et des cucurbitacées pour lui rendre hommage et célébrer son arrivée. Dans mon village mes petites manies font sourire certains et il est fort probable qu’en un autre temps, j’aurais fini au bûcher, mais je me moque du qu’en dira-t-on,voyez-vous, du moment que ce que je fais résonne en moi.
D’autres pensent que je prépare Halloween et, oui, bien sûr, le soir du 31, je me déguiserai et distribuerai les friandises et les sourires aux enfants, mais je célébrerai avant tout Samain. Parce que l’on raconte que c’est le moment dans l’année où le voile entre les vivants et les morts est plus fin et perméable, de sorte que les âmes peuvent revenir de l’au-delà - d’où Halloween, quoi.
Personnellement, je n'ai plus peur du Croquemitaine en revanche j'ai beaucoup de choses à raconter aux femmes de ma lignée.
Aujourd'hui malgré les tempêtes j'éprouve une infinie gratitude envers tous les êtres qui ont peuplé mon chemin et un immense espoir dans celui qui s’annonce.
Et à travers la flamme de mes chandelles je leur chuchoterai au prochain Samain...
XOXO
Juliette