17.
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17.
1er juillet 2009, château de Pourtalès, Strasbourg, 13h45
Sarah est stressée, elle n’a pas dormi de la nuit. Aujourd’hui c’est le grand jour, le jour qui s’apprête à être le plus beau de sa vie. Elle a passé la matinée à se faire pomponner, maquiller et habiller de la plus belle robe qu’elle ait vu dans sa vie. Elle se sent comme une princesse dans un château.
Ce midi, elle n’a presque pas mangé. Elle a juste avalé quelques chips et une compote de pomme. Elle ressent du stress, non pas un mauvais stress d’apréhension mais plus de l’excitation.
Elle est à présent prête. Elle se regarde dans le miroir et pour la première fois depuis bien longtemps elle se trouve jolie. Ses formes sont parfaites pour cette robe. Son visage est lumineux, ses cheveux brillants. Elle reste là, toute droite à s’observer, seule dans la chambre que ses parents vont occuper.
Elle songe à Max, elle se demande quel costume il a choisi, s’il va la trouver jolie lui aussi, s’il va sourire en la voyant arriver…
Plus que quarante-cinq minutes avant le début de la messe. L’église n’est pas très loin mais il faut prendre la voiture pour y aller. Elle, arrivera en dernier. Son père la tiendra par le bras et ils avanceront dans l’Eglise tous les deux. Elle a tellement hâte !
Toute sa famille et tous ses amis seront présents. Il y aura deux-cent personnes.
Voilà que le plus beau jour de sa vie est enfin là.
Enfin ça, c’est ce qu’elle croyait…
1er juillet 2018, commissariat central d'Ajaccio, 12h35
-Comment ça vous le l’avez pas trouvé ?! S’énerve l’inspecteur, à peine rentré d’île Rousse.
-Je vous assure Monsieur Barot, de nombreux moyens ont été mis en œuvre pendant votre absence, on a fouillé sa maison, on s’est rendu dans son entreprise, on l’a cherché de partout . Il est introuvable ! Il s’est volatilisé !
-A moins que… qu’il ait pris la fuite...
Continue l’inspecteur, dépité.
-Eh merde ! S’exclame-t-il, les mains sur les yeux, en tapant la table de la paume de sa main.
-Je le savais, continue-t-il, je le savais qu’on aurait dû le convoquer avant. Avec les médias, il a compris et il s’est barré !
Il se lève et se met à faire ses tours habituels autour de son bureau, les mains croisées derrière son dos, la tête en bas.
-On peut encore le retrouver, tente de la rassurer le commissaire divisionnaire, il n’a quand même pas pu aller si loin. À l’heure qu’il est il est peut être encore à l’aéroport.
L’inspecteur se redresse, regarde par la fenêtre et fixe un point à l’horizon.
-Très bien, je vais demander au procureur l’autorisation pour bloquer toutes les allées et venues sur l’île. Plus personne ne doit quitter cette île avant de l’avoir retrouvé ! Vérifiez tous les péages, toutes les caméras de surveillance près de chez lui. On doit retrouver Marcellin Fritini ! Cet homme est sûrement dangereux et qui sait ce qu’il peut advenir !
Au même moment, quelque part au large de la Corse.
Il a peur, il a le mal de mer. Où est sa maman ? Elle, elle lui aurait chanté une chanson pour qu'il pense à autre chose. Il n’arrête pas de pleurer et de crier que sa maman lui manque. Mais son tonton n'est pas gentil avec lui. Combien de temps cela fait qu’il est sur ce bateau. Il ne sait pas, mais ce temps lui paraît une éternité. Sa maman lui manque, son doudou lui manque, son papa aussi lui manque. Il a demandé à tonton quand est-ce qu’il pourra voir maman. Il lui a répondu qu’il ne pourra plus la revoir. Alors il n’a pas compris. Pourquoi maman ne lui a pas dit au revoir ? Il en est sûr, une fois arrivé au port, elle sera là et ce cauchemar sera fini.
Le bateau sur lequel ils sont penche beaucoup. Le vent est fort et les voiles battent et font beaucoup de bruit. Il a envie de vomir. Avec lui sur le bateau. Il y a son « tonton » assis en face de lui et un autre Monsieur qui pilote le bateau.
Au début il était content, il pensait qu’il allait faire une sortie bateau avec tonton et retrouverait sa maman juste après. Mais ça faut plusieurs nuits qu’il pense la revoir le lendemain mais ne la voit pas. Maman a disparu et lui se sent seul sur ce grand bateau.
Tonton Marcellin lui fait peur. Au début il rigolait avec lui et le trouvait gentil mais maintenant, il est bizarre. Il l’appelle « Noah » sans arrêt alors que maman l’a toujours appelé Ezéckiel. Parfois il lui faut des câlins et parfois il s’énerve contre lui.
Il a peur de lui. Une fois, il s'ést énervé et a dit :
-je m’appelle Ezécliel et je te déteste !
Alors tonton l’a frappé et il a eu mal pendant plusieurs heures. Le soir, tonton s’était calmé et lui avait lu une histoire avant qu’il s’endorme.
Parfois, il hurle sa colère, et réclame sa maman. Alors tonton s’énerve. Une fois la voisine est venu voir si tout allait bien, alors tonton s’est énervé et l’a enfermé dans un placard sombre pendant des heures.
Au final, c’est peut être mieux qu’il soit sur le bateau parce que quand ils étaient à la maison, tonton ne voulait pas qu'il sorte. Alors il passait ses journées à jouer dans une chambre qu’il ne connaissait pas et à porter des vêtements qui ne lui appartenaient pas. Il était tellement triste qu’à la fin il refusait de manger. Puis un jour, tonton lui a dit qu’ils pataient en croisière, alors les voilà sur ce bateau.
Tonton le regarde. Il sourit.
-Alors Noah tu vas être content. Là où on va tu vas pouvoir faire du vélo tu sais, tu adores ça !
Alors Ezéckiel se met à pleurer.
-Je veux ma maman. Dit-il.
1er juillet 2009, Château de Pourtales, Strasbourg, 14h30
Sarah est fin prête. Tout le monde est installé dans l’Eglise. Elle y est. Ils y sont. Le début de son rêve éveillé peut commencer. Elle attend devant l’Eglise avec son père. Elle a tellement hâte de voir arriver Max devant l’hôtel. Il la regardera, sourira, lui prendra les mains. Ils se diront leurs vœux puis s’embrasseront sous les yeux de toutes les personnes les plus chères de sa vie.
Ça y est, la musique démarre, elle va pouvoir rentrer. Cependant, un détail attire son regard. La mère de Max est au téléphone, là sur le côté de l’Eglise. Elle semble désorientée, angoissée même. A cette heure elle devrait être avec Max. Elle tente de se rassurer et avance, en tenant le bras de son père vers la porte d’entrée de l’Eglise.
Lorsqu’ils avancent au milieu des rangées de banc, son père lui sourit. Les larmes commencent à lui monter aux yeux. Elle est tellement heureuse. Les bancs sont décorées à chaque extrémité par un petit bouquet composé d’une rose et d’un brin de coton fleuri. Tout est tellement joli. Elle avance droit vers l’hôtel. Celui-ci est décoré d’un grand bouquet de lys, sa fleur préférée. Le père Julio est présent. Il est colombien. C’est lui qui l’ a vue grandir et c’est lui qui va la marier.
Elle arrive en bas de l’hôtel et maintenant c’est autour de Max d’arriver avec sa mère. Alors, elle l’attend, des étoiles dans les yeux. Trente secondes plus tard, la porte de l’Eglise ne laisse toujours voir personne. Alors, le père Julio pour détendre l’atmosphère lance une plaisanterie :
-Monsieur met du temps, il doit être encore plus coquet que sa future femme.
Certains rient dans l’assemblée.
Au bout d’une minute, toujours rien, alors le sourire de Sarah s’estompe.
Deux minutes plus tard, c’est la mère de Max qui entre seule dans l’église en panique. Alors, tout le monde comprend qu’il s'est produit quelque chose.
Plus elle s’approche, plus Sarah peut voir son teint pâle, ses yeux déformés par les pleurs.
Alors, elle s’approche du prête et s’exclame à haute voix :
-Je ne sais pas où il est, il ne me répond pas !
Alors Sarah manque de s’effondrer. Ses traits se resserrent.
-Comment-ça ? Demande-t-elle.
On peut entendre des débuts de pleurs dans sa voix.
A ce moment là, c’est le père de Max qui entre dans l’église et vient chercher Sarah pour la faire sortir. Il doit sois disant lui montrer quelque chose.
Alors, laissant les deux-cent personnes dans l’église derrière eux, ils se dirigent vers la voiture et retournent au château.
Sarah ne parvient pas à pleurer. Elle ne comprend pas la situation. Son cerveau est comme figé. Elle n’éprouve aucune émotion tant cette annonce a été un choc. Arrivés au château, le père de Max la conduit vers la grande table du salon. Au milieu à été déposée une enveloppe. Apparemment le père de Max l’a déjà ouverte.
Il la prend et la lui tend, les larmes aux yeux.
-Je suis tellement désolé, dit-il.
Alors elle ouvre l’enveloppe et lit…
Ma chère Sarah,
Si tu lis cette lettre c’est que c’est déjà trop tard. Je suis sincèrement désolé. Tout ce que je voulais éviter c’était te faire de la peine mais je n’ai pas pu… il y a quelques mois lorsque je t’ai demandé en mariage nous nous connaissions que très peu. Je me suis emballé, je n’ai pas réfléchi à ce à quoi je m’engageais. Tout était comme qui dirait, trop parfait. Cependant, lorsque tout est trop beau pour être vrai, cela cache souvent une dure réalité derrière. Cette réalité était que je ne me sentais pas à l’aise, j’étais comme un poids. J'ai laissé l’excitation du moment me guider. Je n’aurais pas dû. Je ne voulais pas te faire souffrir, alors je ne t’ai rien dit, je n’ai pas osé. Plus le mariage s’est approché, plus j’ai paniqué. Je me suis mis à boire, j’essayais de penser à autre chose. Je suis sûrement le pire des monstres à l’heure qu’il est, mais au moins tu n’auras pas à supporter ce monstre toute ta vie. Je préfère te faire souffrir maintenant sur une courte durée, plutôt que te faire souffrir le restant de tes jours. Je ne suis pas quelqu’un de bien. Je pense que tu ne me pardonneras jamais, mais j’espère au moins que tu comprendras un jour…
Cette relation m’a fait beaucoup de bien, car oui, je t’ai aimé plus que tout mais j’ai tout gâché.
J’espère que tu accepteras de ma part cette aide, c’est la moindre chose que je pouvais faire.
Sincèrement.
Max.
Sarah est décomposée. Derrière la lettre se trouve un chèque de dix miles euros. Alors, elle le prend, le déchire en mille morceaux et part en courant.