Mon expérience des séances de réglages.

Les séances de réglages ont été une étape importante pour moi, car elles m’ont permis de profiter pleinement de mon appareil auditif. Au début, je n’étais pas très à l’aise, mais j’ai eu la chance d’être bien accompagnée et encouragée. Lors de ma première séance, je me concentrais de toutes mes forces pour répéter correctement les mots « Château », disait-elle doucement.

Mais je répondais « chapeau », ce qui provoquait un sourire bienveillant sur son visage. Elle m’encourageait avec des phrases comme : « C’est déjà très bien, on va recommencer. » Chaque séance était un petit défi, mais chaque progrès me donnait plus de confiance.

La première année, les séances de réglages étaient assez fréquentes, car je devais m’adapter à mon appareil et le personnaliser selon mes besoins. Par la suite, elles n’avaient lieu qu’une fois par an, pour vérifier que tout allait bien.

Je me demandais souvent comment fonctionnait le réglage et ce qu’il impliquait. L’audioprothésiste m’a expliqué : Lorsque j’ai reçu mon appareil auditif, il a évalué mon audition et ajusté les réglages selon mes préférences.

Le processus se faisait en face à face. Mon appareil était branché à son ordinateur, et il me faisait écouter différents sons, me demandant de décrire mes sensations à l’aide d’une fiche avec des smileys représentant des émotions. Lorsque l’audioprothésiste a ajusté mon appareil, le son est soudain devenu plus clair, presque lumineux. C’était comme si un voile avait été levé.

Je pouvais percevoir les petits détails dans sa voix : les légères intonations ou le frottement de ses vêtements.

C’était fascinant et déconcertant à la fois. Après chaque réglage, je comparais le son à celui d’avant. Parfois, il fallait ajuster encore et encore, mais l’audioprothésiste était toujours à l’écoute pour que je sois à l’aise.

En parallèle, je faisais des séances d’orthophonie avant et après les réglages pour évaluer ma compréhension des mots et des phrases, avec ou sans bruit de fond.

Ces exercices, bien qu’exigeants, étaient indispensables pour que mon cerveau s’habitue à ce nouvel univers sonore. L’appareillage auditif a été un véritable parcours du combattant pour moi.

Il m’a fallu apprendre à vivre avec, à adapter les programmes selon les contextes de ma vie quotidienne : écouter en classe, parler avec des amis, ou même marcher dans la rue.

Heureusement, j’ai pu compter sur le soutien de l’orthophoniste et de l’audioprothésiste. Grâce à eux, chaque étape me rapprochait un peu plus d’une écoute plus naturelle. Au bout de quatre ou cinq ans, j’ai pu bénéficier d’un nouvel appareil plus performant. À ce moment-là, j’ai pris pleinement conscience de tout ce que ces réglages, ces séances et ces efforts m’avaient apporté. Ils m’avaient permis de retrouver une part de moi-même que je croyais perdue à jamais.

Fin (7)