Réapprendre à écrire
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Réapprendre à écrire
Il m'est difficile de savoir depuis combien de temps j'écris - mais aussi depuis combien de temps je n'écris plus vraiment. Il y a toujours eu une évidente intention d'éviscération dans l'acte d'écriture. Même lorsque j'étais créatrice de contenu (qui appelait forcément à produire - quand même un peu - du contenu mainstream), je ne pouvais simplement pas m'empêcher d'enfoncer ma plume dans l'encre visqueuse de mes artères. D'ailleurs, dès que je vais bien, la source s'assèche à mesure que je reprends vie.
Pour autant, l'écriture de soi est-elle maudite ? N'existe-t-elle qu'au travers de la souffrance ? Ne connaît-elle de passion que lorsqu'elle boit à même la gorge, puis, honteuse d'avoir tant remué la masse difforme de nos intérieurs, se replie dès lors que le calme revient ?
Pardon, je m'égare, en réalité j'avais envie de réapprendre à écrire et je m'interroge déjà sur ce que ça implique pour moi. Spoiler alert : je ne vais pas bien en ce moment et j'hésite à vendre un rein pour me payer une thérapie, mais je crois que je vais plutôt écrire et démêler ce qui m'empêtre (on nage en plein paradoxe, je suis quand même étudiante en psychologie).
Voyons combien de temps je tiens, mais j'avais surtout envie de sortir d'Instagram où je n'arrive plus rien à « produire » depuis des lustres.
Collage numérique à partir d'images générées par IA (Canva)
Je sens que j'ai besoin de laisser les fissures s'étendre, courir sous ma peau sèche d'hiver pour laisser apparaître un peu de la lumière qui me fait défaut, peut-être juste parce qu'elle est dans mon dos et que je ne vois, pour l'instant, que l'ombre grossir. Comme souvent, j'ai besoin de créer une impression sensorielle, un peu brute, pour illustrer mes sensations. Parfois, c'est une playlist impromptue, une méditation qui part dans tous les sens ou, comme ici, un collage.
Ha oui, je termine sur une note d'inspiration. Hier soir, alors que le souffle rauque de mon bébé de sept mois, endormi sur ma poitrine, la faisait vibrer, je me suis remise à la lecture, après des mois d'arrêt. Entre les mains, un récit de deux jeunes sœurs coincées dans une forêt, sorte de geôlière nourricière, qui tentent de garder espoir face à un monde qui part en lambeaux. Alors, ça paraît pas gai comme ça, mais le récit (du peu que j'en ai lu pour le moment) est emprunt de moments empruntés au présent, descriptifs, lents, poétiques qui font beaucoup de bien. Je vous donnerais le titre dans une prochaine publication, tout simplement parce que le livre est dans ma chambre, que je suis dans le salon et que je n'ai pas l'intention de me lever d'ici la prochaine heure.
Bye.