Euzhan Palcy : L'Étoile du cinéma noir qui a dompté Marlon Brando
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Euzhan Palcy : L'Étoile du cinéma noir qui a dompté Marlon Brando
L'univers d'Euzhan Palcy, cette réalisatrice, scénariste et productrice d'exception, est une véritable source d'inspiration et de détermination. Née le 13 janvier 1958 au Gros-Morne, en Martinique, elle découvre dès son plus jeune âge sa passion pour le cinéma, s'inspirant des maîtres du septième art tels que François Truffaut, Ousmane Sembène, Alfred Hitchcock et Costa-Gavras.
Une jeune réalisatrice qui trace son chemin
Sa percée précoce dans le monde du cinéma est marquée par la réalisation de son premier téléfilm, "La Messagère" diffusé par la télévision française de Martinique alors qu'elle n'avait que 17 ans. En 1975, guidée par son amour pour le cinéma et les conseils avisés de son père, elle prend son envol pour Paris, où elle décide de poursuivre ses études à l'université. Elle obtient ainsi un diplôme en Lettres et théâtre de la Sorbonne, tout en se spécialisant en tant que directrice de la photographie à l'école Louis-Lumière.
Cependant, Euzhan Palcy ne s'évade pas de la réalité. Bien au contraire, elle puise dans les problèmes sociaux de sa Martinique natale et dans les injustices subies par les acteurs noirs de l'industrie cinématographique une source d'inspiration inestimable. Ses œuvres sont des appels à la justice et à la sensibilisation. En 1983, avec le soutien de François Truffaut, elle adapte le roman de Joseph Zobel, "La Rue Cases-Nègres" un film émouvant qui touche le public et remporte dix-sept prix internationaux.
Son engagement, bien que discret, la propulse toujours plus haut. Elle devient ainsi la première réalisatrice noire à être produite par le géant hollywoodien Metro Goldwyn Mayer. En 1989, elle dirige un casting étoilé dans "Une saison blanche et sèche" un film qui met en lumière l'apartheid sud-africain et la ségrégation, même lorsque Nelson Mandela était encore en prison. Parallèlement, elle réalise un exploit hors du commun en mettant en scène l'ingérable Marlon Brando, une prouesse sans précédent dans l'histoire du cinéma. Seule femme réalisatrice à avoir reçu cet honneur, elle a démontré son grand talent et sa détermination indomptable.
La voix du cinéma antillais
Malgré son succès international, Euzhan Palcy n'oublie jamais ses racines, rendant hommage à Aimé Césaire, son mentor martiniquais. En 1994, elle capture le quotidien de cet homme dans une série documentaire émouvante, "Aimé Césaire, une voix pour l'histoire."
Euzhan Palcy est une cinéaste accomplie, ayant réalisé dix films et écrit six scénarios, alternant entre fictions et documentaires. Sa carrière a été couronnée de nombreux prix prestigieux, notamment le César de la meilleure première œuvre et le Lion d’Argent à la Mostra de Venise en 1984, ainsi que le prix Orson Welles à Los Angeles en 1989. En 2017, elle a été honorée de l'Ordre des Compagnons d'Oliver Reginald Tambo en Afrique du Sud. Plus récemment, en 2022, elle a reçu un Oscar d'honneur des mains de l'actrice américaine Viola Davis, en reconnaissance de l'ensemble de son travail, lors de la 13ème cérémonie des Governors Awards à Hollywood. En mai 2023, elle a également été honorée de la médaille de l'Assemblée nationale pour l'ensemble de son œuvre et sa contribution au rayonnement de la République française.
Fière de ses origines antillaises, Euzhan Palcy a également contribué à la correction de l'histoire en mettant en lumière les Antillais de la Seconde Guerre mondiale à travers le documentaire "Parcours de dissidents."
Euzhan Palcy est un modèle de détermination et de talent qui a brisé les barrières pour devenir une véritable icône du cinéma mondial.
Fait amusant : avant de s'envoler pour Paris afin de poursuivre ses études, son mentor Aimé Césaire lui a remis un chèque de 3000 francs en déclarant avec un sourire malicieux : « On n’a jamais trop d’argent à Paris, quand on est étudiant. » Peut-être ne se doutait-il pas que ce geste allait contribuer, en partie, à la finalisation du budget de "Rue Cases-Nègres" nous offrant ainsi ce bijou cinématographique.