Avec ses 4809 mètres, le mont Blanc est le plus haut sommet d'Europe de l'Ouest, situé sur la frontière franco-italienne dont le tracé sème souvent la discorde. Une querelle datant de plus d'un siècle et demie. Pour les Italiens, les communes de Chamonix et de Saint Gervais auraient "grappillé" une petite portion du versant italien du mont Blanc. D'où vient cette dispute territoriale ? 

Un peu d'histoire - un po'di storia

En 1713, Victor -Amédée III reçoit la couronne de Sicile qu'il échange avec la Sardaigne. A la suite de la prise du Piémont par Bonarparte et son armée d'Italie, le 15 mai 1796, la paix entre la Maison de Savoie et la Républqiue Française est définitivement obtenue par le traité de Paris. La France récupère le duché de Savoie, Tende et le comté de Nice. La Savoie sera finalemnet française en 1860 avec le traité de Turin. 

Deux tracés pour une frontière - Due percorsi per un bordo

Le tracé de la frontière française s'inspire du traité de Paris (1796). Mais les Italiens se basent sur le traité de Turin (1860). Côté français, la limite se situe un peu en contrebas, sur la ligne de rupture des plateaux et dôme neigeux, sous le refuge Torino. Ce dernier, propriété du Club Alpin Italien, est bâti à cheval entre les communes de Courmayeur en vallée d'Aoste et de Chamonix. Côté italien, la limitation territoriale passe au milieu du glacier, trois cent mètres plus haut. 

La pointe Helbronner du mont Blanc appartient-elle à l'Italie ou à la France ? Elle se situe sur la ligne de partage des eaux entre la Haute Savoie et la vallée d'Aoste. Son sommet est le point d'arrivée du téléphérique italien et celui de la télécabine panoramique du mont Blanc. Elle fait partie aussi de la querelle franco-italienne. 

On ne touche pas - Non si tocca

En 2015, le maire de Chamonix pour pallier un déficit de sécurité sur le glacier du Géant, installe des barrières, bloque l'accès par le refuge Torino, le considérant comme territoire français et réveille le conflit frontalier. Le maire de Courmayeur (Italie) réplique : " Il existe des frontières pour chaque état et ces frontières sont définies par des règles fixées par les états eux-mêmes, et il n'est pas possible qu'une autorité locale intervienne pour réglementer un territoire italien." La querelle franco-italienne se poursuit quatre ans plus tard. En 2019, Chamonix et Saint Gervais interdisent l'aterrissage des parapentes au sommet du mont Blanc et 600 mètres autour. Le quotidien italien "Il Giornale" rappelle aussitôt l'accord de 1860, spécifiant que l'Italie obtenait la souveraineté de la Pointe Helbronner. 

La toute dernière - L'ultima 

Un arrété préfectoral pris, au printemps 2020, par la Haute Savoie, afin de préserver les pentes du mont Blanc est contesté par les Italiens. Celui-ci définit un périmètre de plus de 3 000 hectares dans lequel certaines activités ne sont plus autorisées : la circulation en voiture, le camping, l'ascension du sommet sans protection. Un texte qui dérange. Ce territoire comprend les communes de Chamonix, les Houches, et Saitn Gervais, englobe également la pointe Helbronner et le refuge Torino. En octobre, Luigi di Maio, ministre italien des Affaires étangères transmet une note aux autorités françaises : " De telles mesures unilatérales ne sauraient être imposées sur le territoire italien, elles n'ont aucun effet et ne sont ps reconnues par l'Italie. "

Abbastanza per perdere il suo latino - De quoi en perdre son latin