La Violette (Viola odorata)
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La Violette (Viola odorata)
« Aimable fille du printemps,
Timide amante des bocages,
Ton doux parfum flatte nos sens,
Et tu sembles fuir nos hommages.(…) »
Violette / Constant Dubos (1768-1845)
Ainsi va la Violette dans nos souvenirs : celle que l’on grignote au hasard des cueillettes en espérant qu’elle finira candie dans la boite à bonbons…
Si frêle et si discrète, elle n’en reste pas moins parmi les plus célèbres des plantes printanières, portée au pinacle par les citoyens d’Athènes dont elle était devenue l’emblème, les nymphes ayant offert à Ion, son fondateur, un bouquet de Violettes.
D’un point de vue médicinal, elle entre dans la composition de la tisane pectorale (béchique) depuis le Moyen Age.
Mais c’est la célèbre abbesse bénédictine, Ste Hildegarde de Bingen[1], qui lui donne, dans ce domaine, ses lettres de noblesse : en onguent pour le soin des ulcères, avec du vinaigre en cas de fièvres tierces, ou encore macérer dans de l’huile d’olive pour éclaircir la vue :
« Faire bouillir de l’huile d’olive au soleil ou sur le feu, ajouter des violettes de façon à l’épaissir et conserver dans un récipient en verre. Pour la nuit, s’en frotter les yeux et les paupières sans toucher la partie interne des yeux, et on éclaircira ainsi la vue.»
Sans oublier le vin de Violettes que l’abbesse recommande pour lutter contre la mélancolie :
« Si on est lourdement écrasé par la mélancolie et que cela atteint le poumon, faire cuire des violettes dans du vin pur, filtrer avec un linge, ajouter du galanga et autant de réglisse[2] qu’on voudra. Faire ainsi une potion que l’on boira et qui apaisera la mélancolie, rendra le sujet joyeux et guérira ses poumons [3]»
Hildegarde nous proposerait elle ici un remède pour évacuer toute trace de dépression saisonnière ?
Pour ma part, je me plais à y croire…
Toujours est-il que trompant son monde par son apparente timidité, la Violette reste la reine incontestée du printemps, d’Athènes jusqu’à Toulouse, en passant par les vertes prairies et les tendres sous-bois de notre Normandie ![4]
Capucine Delacroix - Article paru dans Com sur un Plateau N° 19
Illustration : Mélanie Voituriez
[1] 1098- 1179
[2] Ne pas consommer en cas d’hypertension
[3] Hildegarde de Bingen - Physica Ch. CIII
[4] En aucun cas les informations proposés dans cet article sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un médecin, seul habilité à établir votre état de santé.
Patricia Gaillard 2 years ago
Oh comme j'aime la violette !! Son air, sa couleur, sa feuille, son odeur, tout, j'aime tout. J'aime aussi Hildegarde. Et vous vous appelez Capucine, un nom prémonitoire, pour une passionnée des plantes ! Belle fin d'après-midi. Patricia