Il faut de tout pour faire un monde
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Il faut de tout pour faire un monde
La plupart des gens préfèrent être employés, bureaucrate, ouvriers ; La paye tous les mois, les fins de semaines, les anniversaires, les réunions de famille, les courses le samedi ou le dimanche matin, les matchs de foot ou de hockey à la télé, le samedi soir, les congés payés, à dates fixes, réservés assez tôt… S’il vous plaît ! Dans les villages vacances ou l'on retrouve les mêmes amis, les mêmes familles, les mêmes corniauds, chaque année, au même endroit, il ne faut surtout pas changer les bonnes habitudes, on les appelle les « métro, boulot, dodo », la routine quoi ! ...
Ils ont une opinion sur tout, même s’ils n’y connaissent rien et malgré tout râlent après chaque élection, cependant ils votent la plupart du temps pour les mêmes, par sécurité, par peur de l’inconnu. Bref ! Une vie bien réglée, comme une horloge, rassurante, ou seul le décès d'un membre de la famille ou d'un ami vient troubler l'ordre établi.
Ils ont souvent le regard neutre, voire presque triste et s'ils sont souriants, peut-être font-ils semblant ou alors après un repas bien arrosé...
À l’opposé, il y a ceux qui vivent leur vie comme un roman, ils sont avant tout, , prêts à prendre des risques pour ne pas vivre comme tout le monde, ne pas accepter « d’être sur les rails » de ceux qui vont parfois refuser le bonheur tranquille et qui fuit le « métro, boulot, dodo », la routine quoi ! …
Ce sont les pigistes, les saisonniers, les travailleurs autonomes, les consultants, les contractuels, les indépendants comme on les appelle, ceux-là se remettent en question tout le temps, ils aiment le changement, l'aventure, l'incertitude, c'est ce qui les fait avancer.
Ils ont le regard allumé, souriant, entreprenant, ils ont soif de vivre.
Ils peuvent paraître sûrs d'eux, autoritaires, parfois colériques, instables, mais heureux de vivre et d'aborder de nouveaux défis, si vous les contraignez, ils vont tout faire pour fuir, sinon ils vont s'étioler, pour eux il n'y a pas d'entre deux, vivre ou mourir...
Il y a aussi les anticonformistes, les marginaux, les rêveurs, les artistes, les idéalistes, les utopistes, ils font partie des minorités, beaucoup sourient en les voyant et les écoutent parce qu’ils les trouvent distrayant, sympathiques, ils représentent un peu ce qu’ils aimeraient être parfois peut-être parce qu’ils expriment tout haut ce qu’eux pensent tout bas, d’autres les ignorent et se disent qu’ils ne vivent pas sur la même planète qu'eux, mais comme ils ne font de mal à personne, pourquoi s’en soucier ?
Parmi les minorités, il y a les révoltés, les exclus, les sans permis, les briseurs du verbe, les chapardeurs, les frappadingues, ceux qui refusent de rentrer dans le moule, ceux qui rejette la société et tout ce qu’elle représente, ceux qui ne votent pas et qui s’en foutent, ceux qui sont en première ligne à chaque manifestation, quelle qu’elle soit, ceux qui dérangent et parlent haut et fort, ceux qui ne veulent pas faire la file, tous ceux-là font peur, troublent l’ordre public, remettent en cause les fondements de la société.
Ceux-là, on les parque dans les banlieues et on fait en sorte qu’ils y restent.
Et puis il y a tous les autres, les moutons, ceux qui ne savent pas, ce qui ne savent pas ce qu'ils veulent, qui ne savent pas où aller, qui ne savent pas quoi faire, pour qui voter, qui hésitent, qui font souvent ce qu'on leur propose, ce qu'on leur demande, qui n'ont pas d'opinion claire, qui ne savent s’ils ont une opinion, ils suivent le troupeau sans se poser de question.
C’est eux que l'on envoie au front et que l'on sacrifie pour la cause sans leur demander leur avis, de toute façon, ils n'en ont pas mais ils auront droit à la tombe du soldat inconnu...
Et vous ? Ou qui êtes-vous ?