Au bord du monde, au bord d’elle-même…
Au bord du monde, au bord d’elle-même…
♦ Souffle d’aube.
La mer s’avance depuis l’origine — peut-être avant même le temps — et son souffle patient glisse dans mes veines comme une mémoire que nul n’a choisie. Sous la lumière lente du matin, tout semble suspendu : le sable retient son élan, les pierres sommeillent encore, mais je sais leurs songes porter l’ombre des vagues. Derrière la ligne tremblée de l’horizon, un je-ne-sais-quoi sourd — attente sans nom. L’air s’épaissit, se gorge de sel et de promesses muettes.
Le silence se lève, prend forme entre deux éclats d’écume, et m’atteint sans bruit. C’est là que tout s’ouvre : la mer se dresse à peine, comme pour embrasser le monde, puis retombe, laissant sur ma peau un frisson d’aube — une caresse liquide, presque intime. La lumière se plie, m’enve
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