À la jointure des souffles
À la jointure des souffles
Être là :
À la jointure des souffles, sur la crête nue où vacille la lumière,
je me tiens — non comme on habite un lieu,
mais comme on veille un passage.
Là, seuil d’ombre et d’origine, s’ouvre la chambre intacte du Silence,
et l’invisible y dilate ses poumons de feu.
Je suis — non par droit ni par mérite —
mais par frémissement du monde en moi,
par le sursaut d’un Verbe avant le Verbe,
par le battement d’un nom que nul encore ne prononce.
Et c’est l’instant suspendu :
la corde tendue entre le cri d’avant les astres
et le silence enroulé dans la paume du réel.
Là, l’espace se cambre, le temps s’efface,
et la poussière se fait chant.
Je suis là —
dans la demeure sans murs,
dans l’enceinte du possible,
à la lisière du trop-plein d’absence
où l’univers, retenant
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