L'inspiration teinte
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L'inspiration teinte
Actuellement, je suis en train d'écrire un livre.
De quoi ?
Cette question est intéressante. Je ne saurais pas vraiment quoi répondre…
Une biographie, peut-être : en effet, j’écris sur mon arrière-grand-mère paternelle. Une femme métisse née en 1903 à Montevideo, en Uruguay. Mais…
C’est peut-être plutôt un roman : la biographie n’est pas très documentée. Je l’écris avec les données que j’ai, mais aussi avec beaucoup de présomptions. Je consulte mon inconscient à travers le test musculaire de la kinésiologie. Alors, on pourrait dire que j’invente son histoire… n’est-ce pas ?
Le fait est que j’écris cette histoire parce que ma famille a été marquée par des maladies psychiatriques, de la violence, et des relations toxiques. Et je voudrais nous libérer de tout ça. Un peu comme quand on fait des constellations familiales ou qu’on travaille sur la mémoire génétique ou familiale de notre esprit.
Malheureusement, je me retrouve dans une impasse. J’ai beaucoup de matière, le squelette de l’histoire est écrit, et une grande partie des deux premières parties a été rédigée. Mais je suis coincée.
Non par manque d’inspiration, mais parce que je ressens de fortes réticences à écrire tout cela. Il y a quelque chose en moi qui n’est pas prêt à en finir.
Explication
Si je devais donner une raison à cette réticence, il faudrait raconter mon histoire. Et c'est promis, je vais le faire, à un moment donné.
Je viens de loin et je me suis lancée dans l'aventure des profondeurs de mon inconscient meurtri.
Pourtant, je suis arrivée si loin, et je ne comprends pas pourquoi je veux tout abandonner maintenant.
Si je devais travailler avec cet obstacle, je commencerais par me demander : quelle émotion prédomine quand le moment d'écrire ce livre arrive ?
Qu'est-ce que je ressens au moment de m'asseoir ?
Je réponds : la flemme, un ennui énorme, puissant, un ennui mortel.
Cela ne m'avance pas plus. L'ennui est-il une véritable émotion ? Quel est le fond de cet état ?
Je réfléchis et je pense à la peur.
Qu'est-ce que je ferai une fois le livre terminé ? Et si, à la fin, je ne libère rien du tout ? Ai-je mis trop d'attentes, d'exigences ?
Quand je pense à tout ça, je me sens dans la merde. Un merdier que j'ai moi-même créé, et la première chose que j'ai envie de faire, c'est d'abandonner tout tracas, toute pression, et de fuir. Loin. Sur une autre planète.
Si c'est la peur qui se cache derrière cet ennui, je me demanderais ensuite : quel serait le pire qui pourrait m'arriver si je terminais ce livre ?
Et là, la réponse est simple, claire et nette : je vais devoir entreprendre des démarches pour le publier.
Putain, je n'ai vraiment pas envie de passer par là.
- Passer des coups de fil : j'en ai horreur.
- Parler avec des gens qui vont juger mon "œuvre", qui n'est finalement qu'un travail psychologique personnel à deux balles. La poisse.
Je pourrais aussi décider de passer par la case auto-publication.
Mais c'est encore pire, un boulot de malade que je refuse de faire une fois de plus.
Ou alors, ne pas publier.
Mais la libération, je le crains, ne se fera pas vraiment. Le monde doit savoir. C'est une intuition que j'ai depuis longtemps.
J'ai tout abandonné : la musique, l'entrepreneuriat. Et tout me ramène encore à ça : m'exposer, pour de vrai.
Je n'en ai pas envie. Mais la boucle doit être rompue.
Quoi
Je dois aller plus profondément dans mon travail de deblocage. Il le faut, pour le bien de... quelqu'un? Ceux qui m'entourent?
Qu'est-ce que serait le pire de publier?
Je pense au jugement, en premier abord. Mais, en vrai je m'en fou, car, ce n'est qu'un processus. Alors, quel est le problème?
Que cela reste dans le temps et que je doive gérer les réactions de manière durable.
Cela m'effraie à un point.
Même les commentaires que je fais sur Instagram m'horrorisent car j'ai des réactions qui perdurent, parfois, alors que j'ai commenté avec une opinion d'un instant. Je ne cherchais absolument pas la bagarre ou le conflit ou qu'on me remplissent de commentaires négatifs. Un écrit, ce n'est que ça finalement. Je ne veux pas de gloire ni d'acclamation. Je veux juste arriver à la fin de quelque chose pour me libérer.
C'est difficile, finalement, de vouloir s'exprimer, sans s'exposer à la haine des autres.
La haine.
C'est peut-être ça le véritable fond de tout ça...
Je vais laisser ça pour plus tard...
La visite arrive chez moi.
Gand Laetitia 4 months ago
Peu à peu, les réponses viendront à vos questionnements
Eirene Paz Wilson 4 months ago
Merci! Je l'espère...
Gand Laetitia 4 months ago
Je vous le souhaite sincèrement mais croyez-y au plus profond de vous