Chapitre III : "Revendications Spectrales"
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Chapitre III : "Revendications Spectrales"
Après une journée de repos, nous nous regroupons afin de préparer un plan avec les informations en mains. C'est là l'avantage que nous avons par rapport aux évènements produits sur l'île : l'expérience.
- Bon, commençais-je, la situation est préoccupante, je le reconnais. Mais cette fois-ci, nous sommes au courant que c'est la merde.
- Rassurant, lâche Noémie. On va tous y passer.
- Iris, comment va ta main ?
- J-Je ne sais pas, je préfère ne pas regarder, réplique-t-elle en tremblant de la main.
- Surtout, Marie-Anne, il va falloir rester près d'Iris.
- Bien sûr, acquiesce-t-elle.
- Pour ce qui est de l'enquête, je pense pas que les médecins vont nous laisser revoir Fletcher après ce qu'il s'est passé, explique Théodore.
- Que s'est-il passé, d'ailleurs ? demande Noémie.
- Je n'en ai aucune idée, répliquais-je. J'ai essayé de lui parler, mais avec les tranquillisants...
- Et si. . . Et si les tranquillisants marchaient aussi sur le Fantôme ?
- Comment ça ?
- Et bien, Iris nous disait qu'elle s'affaiblissait elle-même afin de limiter les actions de son Démon. . . Pourquoi cela ne serait-il pas pareil avec le Fantôme ?
- L'hypothèse se tient, enchaine Iris. Si. . . Si elle est comme moi, elle doit avoir un lien avec le Fantôme. S'il avait voulu m'attaquer comme la dernière fois, il l'aurait fait. Les tranquillisants ont dû l'en empêcher.
- Donc il faut la droguer en permanence ? interroge Théodore.
Les regards se croisent. La situation est assez complexe. Sans les tranquillisants, on peut l'interroger mais Iris sera exposée au Fantôme. Avec les tranquillisants, Iris sera en sécurité mais impossible d'interroger Hannah.
- Que voulez-vous faire ? demandais-je. On tente pendant qu'elle est droguée, ou bien on fait quelque chose pour qu'elle soit. . . Normale ?
- Gah, je ne sais pas, ça m'a l'air risqué, rappelle Noémie.
- Faisons-le, lance Iris. Il sait déjà que je suis là. Je ne sais pas pourquoi, mais je pense qu'il essaye d'interagir avec ma marque. Plus on lui laisse le temps de se préparer, plus sa prochaine attaque sera puissante.
- Tu es sûre ? demande Théodore.
- Oui.
- Bon. Dans ce cas, c'est décidé, annonçais-je. Demain, nous faisons en sorte qu'Hannah Fletcher soit privée de ses tranquillisants, et on l'interroge sur le Fantôme.
Le plan parait simple. Nous savons tous que cela va devenir compliqué le moment même où le Fantôme retrouvera ses moyens. En espérant que l'hypothèse soit bonne. Quoi qu'il en coute, nous voulons des réponses.
Stephen a eu des réponses, mais pas celles qu'il espérait. Pas la moindre trace à relever sur les lieux du crime, le tueur est doué pour disparaitre. C'est pour cela que le Journaliste est retourné voir Amy, la Magicienne. Qui est encore bourrée.
- Heeeey, 'tis you again ! lance Amy en se relevant de derrière une poubelle.
- My God, you're drunk this early ? demande Stephen.
- Early ? Oh, fuck, it's already morning. So ! What are we do- burp -ing today ? More questions to ask to people who don't have any answers ?
- No. How do you. . . Like. . . Disappear ?
- Ow. That kind of stuff. Huh. Well, first off, you need the ability to get some idiots around you.
- Is this a joke ?
- I thought too, at first, but when you actually get to the trick. . .
- We are talking about a skilled murderer, chased by a lot of professional policemen.
- Like this one ? demande Amy en montrant un endroit du doigt, accompagné d'un rot.
- Yeah, i hope, réplique Stephen en regardant l'endroit qu'elle a pointé du doigt. Wait, there's no offic-. . .
Et maintenant, il n'y a plus de magicienne. Le journaliste se demande où elle est passée jusqu'à ce qu'il l'entende se cogner contre une poubelle.
- So your plan is to point somewhere, and hope people will look at it ? demande Stephen.
- Aaaaye, 'worked so far, didn't it ? réplique Amy. I'm just too drunk to do it.
- Why do you even drink so much ?!
- Hey, wait 'till you need me to do the. . . The. . . Well i don't remember the name, but the thing where i spit fire.
- You know how to do it ?
- Of course i know, i'm a magician.
- . . . That's it ! I know what to do. Follow me !
Les forces de l'ordre ont échouées à trouver des indices. . . Mais Stephen pense avoir une idée. Il suffit de penser différemment. S'il disparait par magie, alors il faut amener sur la scène de crime quelqu'un qui connait cette magie. Il emmène Amy dans l'une des ruelles où les meurtres se sont produits. Malgré les nettoyages, certains détails sont encore présents, comme du sang séché. La Magicienne ne comprend pas vraiment, elle se contente de reprendre une gorgée de sa bouteille.
- So ! How would you do it ? demande Stephen.
- Do wh- burp -what ?
- How would you disappear if you just killed someone right here ?
Elle en recrache sa gorgée. La question la prend de court, mais elle se reprend vite avec deux gorgées pour compenser.
- Well. . . There's only one way out. . . The cape could be usefull.
- No capes !
- Fine, fine. . . I don't know, a trap door ?
- Good, good ! What else ?
- Euuummm. . . He could've went on the roofs, but i'm waaaay too drunk to go up there. Or not drunk enought, it depends on what day it is.
- Saturday ?
- Dammit, not drunk enought !
- Stephen ! appelle quelqu'un. Stephen !
Larry, l'assistant de Stephen, arrive en courant, essoufflé.
- Larry ? What is going on ? demande Stephen.
- You were right, they're up to something ! I heard that they disturbed someone in their manor, apparently a mirror went through a window.
- Well, that's news ! We need to investigate. Amy ! We're done for today. Thanks for the help, i'll see you again later.
- Well, as long as I get paid. Gotta get myself something to drink.
Stephen inspire, puis expire. Il lui donne de l'argent avant de repartir.
Enfin de retour. L'endroit est aussi charmant que la dernière fois, même la boue est restée la même. Comme d'habitude, nous observons la splendeur du manoir avant d'y entrer. Après tout, le dernier fut réduit en cendres, donc autant profiter de la vue avant que l'histoire ne se répète. Noémie ouvre la porte et entre la première. Les autres suivent. J'ai l'impression d'entendre un râle derrière nous. . . J'observe l'allée en face du manoir. . . Rien. Bizarre.
- Hey, n'oublie pas de fermer la porte, rappelle Théodore.
- Oh, oui, tu as raison, réalisais-je.
Je retourne fermer la porte. En me retournant vers les autres, ils ne sont plus là. Il se met à faire froid.
- Eum. . . Théodore ? appelais-je.
Tout idiot que je suis, je me dis que rouvrir la porte arrangera le problème. En me retournant vers la porte, je remarque qu'elle se met à pourrir, tout comme les murs.
- Ooooh, merde, réalisais-je. Théodooore ? Iriiiiis ?
Un râle. Plus fort que le précédent. Je tente d'ouvrir la porte, mais elle est fermée à clé ! La pourriture s'intensifie sur les murs du couloir Est. Je recule donc vers les couloirs Ouest ! En passant devant les fenêtres, je remarque qu'il fait nuit, dehors. Je ne rêve donc pas, il se passe quelque chose de très louche. Une minute. Fenêtres ! Je ramasse le premier objet contondant qui vient et me prépare à briser la vitre ! L'objet s'arrête de lui même juste avant le coup. Pire encore, je ne peux plus le déplacer.
- Qu-Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?
Je lâche prise, l'objet flotte. C'est là toute la motivation qu'il me fallait pour me remettre à courir. Le râle se rapproche ! J'aperçois une silhouette indescriptible flotter dans les airs. Et là, je comprend. Le râle vient de là. C'est lui, le fantôme. C'est lui qui déclenche tout ça.
- Qu'est-ce que tu nous veux ?! hurlais-je.
Soudain, en guise d'une brutale réponse, un immense pentagramme inversé s'enflamme sur le mur derrière lui. Le mur se brise en deux, un râle suit. Mais ce n'est pas la seule chose qui se fait entendre. Des paroles apportent de la lumière à cet endroit. Je reconnais cette voix !
Je reviens à moi en prenant une grande inspiration !! Noémie me prend dans ses bras, Théodore fait de même. J'entend Marie-Anne réciter des passages. C'est grâce à elle que je m'en suis sortit. Je remarque qu'Iris resserre ses bandages à s'en couper la circulation sanguine.
- Bon sang, à partir de maintenant, tu ne ferme plus aucune porte, lance Théodore, ok ? Que s'est-il passé ?
- J-Je ne sais pas, répliquais-je. J'ai fermé la porte, et quand je me suis retourné, vous n'étiez plus là. Il faisait froid, et nuit.
- C'est ça ! confirme Iris. Il a essayé de s'en prendre à toi aussi !
- Nous n'étions pas sûr que ce soit ça ou bien un malaise, mais Marie-Anne a préféré rester prudente, explique Noémie.
- Oh, Marie-Anne, tu es la meilleure, répliquais-je en la prenant dans mes bras. C'est grâce à elle que je me suis réveillé.
- Tu. . . As vu le Fantôme ?
- Je. . . Je crois, oui. On aurait dit une espèce de silhouette.
- Que voulait-il ? demande Iris.
- Je ne sais pas, il. . .
Soudain, je remarque une tâche de sang sur les bandages d'Iris. Il ne m'en faut pas plus pour comprendre. Le pentagramme inversé en feu, la fissure sur le mur. Cela représente la marque sur la main droite d'Iris, et la cicatrice faite par la dague.
- Oh mon Dieu, réalisais-je. C'est toi. C'est toi qu'il veut.
- M-Moi ? demande Iris.
- Mais. . . Ce Fantôme est déjà lié à Hannah Fletcher, fait remarquer Marie-Anne. Pourquoi donc s'en prendre à Iris ?
- Pour ça. . . Cela va être compliqué à savoir, lance Théodore.
- Que se passe-t-il, ici ? lance le médecin depuis les escaliers. Vu ce qu'il s'est passé la dernière fois, je ne suis pas sûr de vouloir de votre présence ici !
- Nous sommes envoyés par le Pape, lance Noémie sans le moindre détour, cela va être compliqué de refuser notre présence.
- Qu-. . . Pardon ?
- Le Pape nous a envoyé enquêter sur le cas Hannah Fletcher, nous pensons qu'un Fantôme, ou un esprit, est ce qui cause sa folie. Cette entité est dangereuse, il nous faut des réponses. Et cela inclue de parler à Hannah. Peu importe votre avis sur la question. Il y a déjà eu un mort, je refuse qu'il y en ait un deuxième.
Il ne trouve pas grand chose à répliquer. Après tout, qui aurait une réponse toute faite à cela ? Si ce n'est une moquerie. Chose qu'il ne peut se permettre vu les cas sérieux qu'il rencontre. L'information met du temps à faire le tour.
- Le Pape ? demande-t-il, pour vérifier.
- Avez vous donné ses tranquillisants à Hannah ? demande Théodore en m'aidant à me relever.
- N-Non, mais nous le ferons dans moins d'une heure.
- Cela explique donc l'attaque. Moins les tranquillisants font effet, plus il est libre d'agir.
- Il va falloir l'interroger sans ses médicaments, lançais-je.
- Mais vous êtes fous ! s'insurge le médecin. Elle devient complètement folle ! Elle va tout saccager !
- Nous allons la surveiller. Et, honnêtement, nous ne demandons pas votre avis.
- Ce qui me chiffonne, c'est qu'il ait attaqué Adam plutôt qu'Iris, explique Noémie. S'il veut Iris, pourquoi ne pas s'en prendre à elle directement tant qu'il peut agir ?
- Peut-être le même système de défense que l'autre ordure. . . Il élimine ceux qui voudraient faire du mal à son hôte ?
- Bon sang, ce plan de lui parler sans les tranquillisants me parait de plus en plus risqué au fur-et-à mesure que la situation évolue.
- Il faut que l'on essaye. Peut-être qu'elle connait un moyen de s'en débarrasser.
Encore une heure à attendre avant de pouvoir essayer de discuter avec Hannah Fletcher. Il nous faut des réponses. La situation devient dangereuse et je n'ai pas envie de rester ici plus longtemps que nécessaire. Je prie pour qu'elle soit en état de parler.
De nouveau seule et sans personne à qui parler, Amy se balade dans les ruelles, bouteille en main.
- "Ow, Stephen, Stephen", imite Amy. "What is going on ? Ow, right, something that has nothing to do with the -burp- murders ! We better check this out !". . . Yeah, yeah, and leave this poor Amy alone, like she always is, right next to a fuckin' trash and-..
Passant devant une ruelle sans issue, elle aperçoit une chose. Elle s'arrête aussitôt de bouger et même de boire, observant seulement du coin de l'œil. Cela ressemble à un animal. Un grand animal. D'après les bruits et la quantité de sang présente sur les lieux, tout indique que cette bête est en train de se nourrir. Encore bourrée, elle laisse tomber l'une de ses bouteilles vides, le bruit alerte aussitôt la créature. Cette dernière se retourne lentement, le manque de lumière la rendant encore plus terrifiante. Amy ne parvient pas à identifier l'animal, et son manque de sobriété n'aide pas.
Ne pouvant retenir sa panique plus longtemps, la magicienne lui recrache son alcool à la figure ! Surprise, la créature recule ! Pendant ce temps là, Amy cherche de manière désespérée son briquet ! Après l'avoir trouvé, elle l'allume et le jette dans la gueule de l'animal, mettant le feu à l'alcool !! C'est lorsque la bête hurle de manière terrifiante qu'Amy prend la fuite ! Sans personne pour la voir, cette bête tente de retrouver celle qui a osé lui cracher à la figure. Une cape et un chapeau dépassant de derrière un recoin attirent l'attention de l'animal. Un coup de griffe déchire les vêtements tout en laissant une profonde marque dans les briques. Personne. C'est un balais qui faisait tenir l'ensemble. Enervée, la bête laisse sortir un hurlement de haine avant d'être interrompue par plusieurs éclairs.
Amy, retenant son souffle en regardant dans la direction opposée, ne bouge pas d'un cil. Elle s'est cachée derrière des caisses de marchandise. Ce n'est qu'après une quinzaine de minutes qu'elle ose jeter un coup d'œil. Elle avance avec la plus grande prudence. Cette chose n'est plus là. Amy récupère son chapeau et sa cape, observant au passage la profonde griffure laissée dans le mur, accompagnée d'une trainée de sang encore frais. Elle vomit avant de réfléchir à quoi faire. Du bruit, des gens approchent. Paniquée, elle ne trouve qu'une seule solution : Foncer chez Stephen. Elle laisse tomber sa cape en passant devant l'allée couverte de rouge. Un membre des forces de l'ordre l'aperçoit s'enfuir, et remarque la cape ainsi que la bouteille vide qu'elle avait laissé tomber.
Pour lui, le lien devient évident. La Magicienne bourrée de Londres est la meurtrière en série.