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🧠De la pensée alternative…

🧠De la pensée alternative…

Published Dec 11, 2022 Updated Dec 11, 2022 Small business and startups
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🧠De la pensée alternative…

… une prise de décision qualitative 🤓

J’espère que vous allez bien.

Je suis ravi, car j’ai eu de nombreux retours sur le dernier article « Conjonctions de décoordination » , avec notamment des demandes d’approfondissement. Je vous en remercie. Je vais travailler sur des dossiers thématiques un peu plus détaillés pour mieux appréhender ces éléments. Je réfléchissais par ailleurs à un format de mini-conférences. 20 minutes pour répondre à certaines questions que vous pourriez avoir et que vous enverriez en amont. Affaire à suivre, et si vous avez des idées, je suis preneur.

« Tout fout le camp », c’est un peu le message de ce dernier article. Et lorsque tout fout le camp, il est assez naturel que nos comportements évoluent en considérant la prise de décision sur du court terme plus que selon les principes de long terme. C’est tout à fait normal, c’est une forme de mécanisme de défense. C’est pourquoi je souhaitais rédiger cet article concernant une suggestion de cheminement de prise à la décision… allons-y !

1️⃣ - Pensez alternativeS

2️⃣ - Une deuxième alternative

3️⃣ - Validez le périmètre

4️⃣ - Prenez votre décision

1️⃣ - Pensez alternativeS

Avant tout, un petit rappel : « J’ai une autre alternative » = pléonasme. Privilégiez « j’ai plusieurs alternatives ». Les alternatives, ce sont les autres possibilités qui s’offrent à nous dans le cadre de la prise de décision. Toutefois, avant de considérer les alternatives, il est important de considérer le cadre de la prise de décision.

« Thinking in the box » (la pensée dans le cadre)

Le principe le plus constaté dans la prise de décision. Nous évoluons tous dans un cadre bien défini par des conventions culturelles, des habitudes sociales, familiales… Ce cadre nous permet d’évoluer dans un environnement connu, une forme de zone de confort. Si penser dans un cadre nous rassure, cela pose toutefois le problème de s’enliser dans une boucle de pensée qui ne change jamais. Le cadre ne permet pas, ou alors très difficilement, la prise de recul sur le processus décisionnel.

« Thinking out of the box » (la pensée en dehors du cadre)

Pour contrer le phénomène d’auto-entretien de la pensée avec le cadre, bien des études ont été faites dans le cadre de la prise de décision. La plupart viennent du monde de l’entreprise, où la conquête du marché à poussé de très nombreux entrepreneurs à s’extraire du cadre pour chercher à innover (1). Ainsi les entreprises ont été poussées à penser en dehors du cadre, pour trouver de nouvelles alternatives et ainsi se démarquer. Seulement, une bonne idée est généralement copiée.Ainsi, presque tous les acteurs se sont retrouvés à vouloir penser en dehors du cadre, quitte à se retrouver tous dans un bazar d’idées qui se voulaient non conventionnelles. Cela était tellement fort que nous pourrions limite avancer que c’est la pensée dans le cadre qui devenait l’exception. Résultat : le chaos total et la situation actuelle.

2️⃣ - Une deuxième alternative

Les deux méthodes de pensée dans le cadre et en dehors du cadre semblent aujourd’hui soit dépassées, soit mises en pratique maladroitement. Cela a pour conséquence de laisser un paysage assez complexe où chacun se plie en 15 pour trouver LA nouvelle idée, sans succès (2). Mais une troisième conception peut être amenée : la pensée sans cadre.

« Thinking without the box » (la pensée sans le cadre)

La pensée sans cadre part du principe que le cadre n’existe tout simplement plus. Les personnes agissant ainsi se sont ainsi débarrassées du cadre comme repère. L’intérêt de la pensée sans cadre, c’est qu’elle permet de sortir clairement des sentiers battus, des schémas de pensée connus pour trouver des idées novatrices. Penser sans cadre exige une certaine prédisposition suivant le principe suivant : changer la logique primaire.

Logique primaire

Nous appellerons ici « logique primaire » la logique avec laquelle nous avons l’habitude de fonctionner au quotidien, celle que nous avons héritée de nos coutumes familiales, sociales, culturelles... C’est cette même logique qui nous fait prendre nos décisions, excepté lorsque nos émotions (3) sont trop puissantes pour que le cerveau soit en mesure de les gérer. Elle cadre tous nos raisonnements, structure nos actions et dessine donc la très grande majorité de nos décisions. Toutefois, des alternatives existent.

Logiques alternatives

Nous considérerons comme « logiques alternatives » l’ensemble des logiques qui ne correspondent pas à notre logique primaire. Ainsi, les logiques alternatives trouvent leurs fondements à partir d’axiomes (4) différents de ceux que nous utilisons habituellement. Elles peuvent se retrouver :

  • Dans le cadre des langues qui nous sont étrangères : la langue anglaise pose par exemple l’adjectif avant le nom alors que la langue française utilise l’adjectif après le nom.

  • Des principes mathématiques différents : nous avons tous appris en mathématiques, et plus particulièrement en géométrie que deux droites parallèles ne se croisent jamais. Cela est faux dans d’autres branches des mathématiques(5).

  • Dans la spiritualité et l’exercice des différentes religions : un shintoïste (6) verra le monde et l’existence différemment qu’un musulman et tous les deux auront la profonde conviction d’avoir raison.

  • Etc.

Ainsi la « pensée sans cadre » est un exercice aussi déstabilisant que fascinant, puisqu’il nous pousse dans nos propres retranchements et nous invite à modifier notre propre logique. Ce sentiment déstabilisant apparaît très souvent lors des grandes étapes de la vie, où les expériences vécues nous imposent une vision différente de celles avec lesquelles nous avions l’habitude de vivre(7).

Certaines personnes soulignent que dans tous les cas, le cadre existe. C’est vrai. C’est simplement un autre cadre que celui que nous avions l’habitude d’utiliser. Pour autant, le champ des possibles, à savoir les autres cadres, est infini. C’est en ce sens que nous apportons ici une vision « sans cadre ».

Pour le mettre en pratique, il vous suffit de prendre votre propre logique, et d’en inverser par exemple un des axiomes. Un exercice utilisé par certains artistes consiste à prendre un axiome et le changer, pour fonder sa vision artistique à partir de ce changement. Par exemple, imaginez que le ciel que nous voyons n’est pas bleu, mais orange. Imaginez aussi par exemple que le discours des politiciens soit vrai et sincère.

Vos référentiels seront renversés et vous serez plus à même de naviguer dans une pensée différentes et découvrir de nouvelles possibilités.

3️⃣ - Validez le périmètre

Le rôle des pairs

Vous savez désormais modeler votre logique primaire et parvenez à sortir dans un premier temps du cadre, et vous êtes même allé plus loin, en vous débarrassant du cadre (8). Il est temps de valider le périmètre de vos décisions en les confrontant à vos biais habituels pour déterminer une issue parmi les deux suivantes :

  • Rejeter temporairement ou définitivement la décision ;

  • Conforter et appliquer la décision.

Pour cela, le premier réflexe est de partager sa réflexion avec des personnes tierces, avec lesquelles vous avez plus ou moins confiance, ou que vous considérez ayant plus ou moins d’influence sur le thème de la décision et sur vous-même :

  • Vos parents ;

  • Votre conjoint(e) ;

  • Vos amis proches ;

  • Vos amis moins proches ;

  • Des personnes réputées expertes sur le sujet (pas Doctissimo) ;

  • Des personnes lambdas autour de vous ;

  • Jean-Claude du PMU après deux ou trois verres ➡️ généralement les décisions les plus folles que vous prendrez tenant compte de l’expertise hors norme des comptoirs de bar.

Il est absolument naturel de confronter ses intentions et ses idées pour prendre une décision. En revanche, malgré les réponses que vous aurez, vous avez déjà pris votre décision au fond de vous-même. Ces échanges ne sont que des prétextes pour appuyer ou non votre décision.

Car au final, ce qui fera que vous prendrez votre décision, c’est ce merveilleux outil qu’est l’intuition (9).

Attention aux biais

Avant de se lancer dans la prise de décision, il convient de garder une information capitale en tête : nous sommes tous câblés de manières différentes. Ces programmations sont nos biais cognitifs, familiaux, culturels, religieux… Ces biais, même travaillés, restent fermement ancrés en vous. Pire encore, ils le seront encore plus chez les personnes avec lesquelles vous allez confronter votre décision. Toutefois, implicitement, c’est parce que vous savez cela que vous allez confronter votre vision pour accompagner votre prise de décision.

C’est seulement après avoir jaugé les différentes perspectives que vous serez en mesure de passer à l’étape ultime : la prise de décision finale.

4️⃣ - Prenez votre décision

Une fois les possibilités imaginées, les logiques sont adaptées et vous avez validé le périmètre. Il est donc temps de prendre cette décision. C’est à cet instant que l’intuition entre en jeu.

Il faut entendre par intuition une « connaissance immédiate de la vérité sans l’aide du raisonnement ». En d’autres termes, les facultés rationnelles qui vous auront servi lors du sondage de votre entourage ne vous seront plus d’aucune aide. Ici, c’est exclusivement une forme d’instinct, de chose que vous savez sans savoir pourquoi ni comment qui prendra la suite.

Comme précisé plus haut, une décision est souvent prise avant même que ne vous la manifestiez par oral en disant « je vais faire ça ». C’est là toute la magie de la décision. Malgré tout ce que vous pouvez faire pour vous aider dans la prise de décision, ce qui vous lancera ne sera que votre intuition, motivée par vos convictions profondes et vos expérimentations. Car quand on y pense bien, la vie n’est-elle pas une grande expérimentation ?

Et c’est ici que vous êtes le seul maître à bord. Comment expérimentez-vous la vie ? Comment allez-vous créer votre existence au fil des décisions qui ont été, sont, et seront les vôtres ? A ce stade, il n’est plus aucune suggestion possible excepté votre propre façon d’expérimenter les choses, sous couvert de deux indicateurs capitaux : votre intégrité physique et votre intégrité psychique.

Intégrités physique et psychique

Ce sont vos derniers référentiels. Ces indicateurs constituent vos limites acceptables une fois que vous avez travaillé la prise de décision. Que ce soit pour un exploit sportif ou une demande de service d’un de vos amis, vos indicateurs physiques comme psychiques vont aller défier vos limites à l’aide de votre intuition qui délimitera votre champ d’expérience sans compromettre vos intégrités physique et psychique.

Nous pouvons lire autant de livres que nous voulons, écouter autant de personnes que nous voulons, imaginer autant de choses que nous voulons, il est très rare sinon impossible de se contenter de ces ressources pour prendre nos décisions. C’est en ce sens que le cheminement de vie se construit au fil des expérimentations et des conséquences de ces dernières, pouvant apporter son lot de surprises, bonnes comme mauvaises.

Ce qui m’invite à avancer cela, c’est tout simplement la volonté d’expérimentation de l’enfant, prévenu du fait que la plaque du four est chaude est qu’il ne faut pas la toucher. Qui d’entre vous n’a jamais touché au moins une fois la plaque du four pour le comprendre ?

Annexe :

Voici une proposition d’illustration reprenant l’article. Cette illustration pourra être amenée à changer :

 

 

1 - Vous pouvez à cet effet aller faire un tour sur les articles de la Harvard Business Review, dont les contenus abordent toutes les questions managériales dans le monde des affaires. Une branche Harvard Business Review France existe pour les personnes moins à l’aise avec l’anglais.

2 - Une des principales causes de ce manque de pertinence dans la nouveauté est le fait que nombre de personnes pensent « quoi » avant de penser « pourquoi ». Plus d’éléments ici : « Le commencement par la fin ».

3 - Vous trouverez dans le paragraphe « J’aime les fraises » des éléments reprenant l’importance de se laisser guider plus souvent par nos émotions et aussi notre intuition.

4 - Les axiomes correspondent à des propositions admises par tout le monde et ne nécessitant aucune démonstration. Le terme provient du latin « axioma » signifiant « proposition évidente. La racine grecque « aksiōma » présente la même signification « proposition logique ou évidente. Par exemple, « le ciel existe » est une proposition axiomatique. Aucune preuve n’est nécessaire dans l’inconscient et le conscient collectif pour le prouver, cela est admis par tout le monde.

5 - Le monde dans lequel nous vison est fondé sur la géométrie dite euclidienne, stipulant des principes mathématiques selon lesquels, entre autres, deux droites parallèles ne se croisent jamais. Ces éléments sont fondamentaux, car c’est à partir de ces axiomes que nous sommes en mesure de faire voler des avions. Toutefois, il existe d’autres branches de géométrie où ces propos ne sont pas vérifiés, notamment la branche de la géométrie dite de la relativité générale. Plus d’information sur cet excellent article Wikipédia Géométrie euclidienne.

6 - Plus d’informations sur la page Wikipédia du Shintoïsme.

7 - À titre d’exemple, c’est vers l’âge de 6/7 ans que l’enfant prend conscience du caractère irréversible de la mort. Avant, la mort n’est pas perçue comme un non-retour définitif tel que nous le concevons en France par exemple. Plus d’éléments sur l’aperçu du CAIRN L’enfant et la mort, un tabou pour l’adulte.

8 - Comme évoqué plus haut dans l’article, les puristes souligneront que partir d’une logique pour en construire une autre constitue une forme de cadre. Aussi, parce que cet article n’a pas vocation à constituer une thèse et veut rester simple, je laisse le soin à ces puristes de me contacter pour échanger sur les subtilités épistémologiques sur sujet.

9 - Je vous renvoie de nouveau vers l’article « Simple » et le paragraphe sur les éléments reprenant les émotions et aussi l’intuition.

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