Une boîte de sardines,
Seule dans une cuisine.
Voici mon seul repas.
À midi, j'y crois pas.

Maman au foyer
Repas chez nounou
Seule à table sans doudou,
J'me sens abandonnée.

Elle avait un amant,
Lui distant depuis des années
Maintenant, j'les comprends mes parents.
À cinq ans, qu'éprouver ?

En c'temps-là, on se mariait.
Pas de divorcés.
En c'temps-là, perdre sa fleur,
c'était le déshonneur.

Maman aimante tant qu'elle a pu,
elle a décroché.
Papa a pris le relais,
Maladroit comme il pu.

Souvent se disputaient,
Je n'existais plus.
Souvent ils m'oubliaient,
Jusqu'à ce que je n'en puisse plus.

Jamais ne s'occupait de moi.
Seule le dimanche jusqu'après-midi,
Levée de mon lit,
premiers oeufs au plat.

Première cuisine, ces oeufs au plat,
sans beurre, sans poêle.
Ils étaient brouillés là,
dans une simple gamelle.

Un jour sonne le divorce
Avec qui veux-tu vivre ?
Moi l'enfant de 5 ans, prise au dépourvu,
la pensée disait papa, le coeur disait maman.

Question biaisée,
papa la posait :
À cinq ans, dans l'escalier torse :
Avec toi papa - réponse ivre.

Aurora Vitalys

Ce poème évoque la solitude d'une enfant qui se retrouve seule avec une simple boîte de sardines pour repas. Les vers soulignent l'absence d'attention et d'affection, mettant en lumière la détresse d'un enfant qui ne comprend pas les complexités des relations adultères. Finalement, la situation culmine avec un divorce où le choix du parent avec qui vivre est posé à une enfant de cinq ans, témoignant des décisions difficiles qu'elle est amenée à prendre à un si jeune âge.

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