Je pense à la mort tous les jours, voici pourquoi :
On Panodyssey, you can read up to 30 publications per month without being logged in. Enjoy28 articles to discover this month.
To gain unlimited access, log in or create an account by clicking below. It's free!
Log in
Je pense à la mort tous les jours, voici pourquoi :
« Aujourd'hui est mon dernier jour sur terre, et je compte en profiter. Demain, je ne vivrai plus. À partir d'aujourd'hui il n'y a plus de lendemain pour moi. Alors qu'est-ce que je souhaite vraiment faire ?
Je ne souhaite pas faire ce que je fais parfois : me perdre inlassablement dans des contenus médiocres que j'oublierai quelques heures après les avoir consommés.
Ce que je veux faire, c'est écrire, lire voir ma famille et faire du sport. Je veux me sentir en vie, une dernière fois avant ce soir. Avec de la chance, une autre journée me sera accordée, mais je ne peux pas compter là-dessus. À la place, je dois vivre maintenant. »
Voici un extrait du journal que j'essaie de remplir tous les matins.
Ce que je fais c'est me rappeler de ma condition d'humain, celle de mortelle.
Le but de cet article n'est pas de vous parler de ma vie, mais de voir pourquoi il est intéressant de penser au point commun de tous les hommes : la mort.
Memento mori
Memento mori signifie « rappelle-toi que tu vas mourir ». On oublie souvent ce fait dans la vie quotidienne. On me rétorquera que se rappelle au moins une fois par jour que l'on va mourir est un comportement suicidaire. Mais ce n'est absolument pas le cas.
Se rappeler que l'on va mourir nous rappelle la valeur de notre vie.
En tant qu'humain, notre temps est limité, c'est pourquoi il faut bien l'utiliser.
L'idée n'est pas de se tatouer, de tromper sa femme, d'abandonner sa famille et de partir faire une overdose au brésil.
Non.
Vivre ce n'est pas ça. Vivre c'est avoir une vie selon nos termes, une vie dont on est fier.
Et se rappeler que l'on va mourir est une excellente façon de mener cette vie.
Faire son memento mori permet aussi de relativiser ses problèmes. Nos problèmes sont si dérisoires quand on les met en rapport à la mort…
On ne fera certainement rien de très important de nos vies à l'échelle cosmique. Mais ce n'est pas parce que nous ne ferons rien d'important dans ce monde que nous devons arrêter de vivre.
En fait c'est même l'inverse, nous devons vivre pour cette fugacité, c'est ça qui fait la valeur de la vie, le fait qu'elle ne tienne qu'à un fil.
Nous n'avons pas besoin de plan sur 15 ans pour relancer la croissance d'une boite dans laquelle nous ne sommes qu'une pièce interchangeable. Nous avons besoin de vivre.
Chaque jour est le dernier, et si un bonus arrive, c'est tant mieux, mais chaque jour se suffit à lui même.
Le memento mori comme sauveur
Nous vivons comme si nous devions vivre éternellement.
On remet à plus tard ce qui est important, on fait maintenant ce qu'on ne devrait même pas faire, on bosse pour gagner de l'argent sans autre finalité que celle de gagner de l'argent. Mais si notre vie devait s'arrêter ce soir, ferait-on ça ?
Penser que l’on vivra éternellement est certainement le mal de notre espèce. Car pour penser que l'on vivra éternellement, il faut être aveugle.
Se rappeler de sa mort permet d'ouvrir les yeux :
La vie est non seulement courte, mais surtout, nous n’en avons qu’une.
Il faut chérir la vie. Se rappeler que l'on va mourir nous rappelle de vivre.
Chaque jour est une nouvelle leçon
Si on vit chaque jour comme le dernier, on apprend très vite à ne plus regretter ce que l'on fait. On ne procrastine plus sur ce qui est important, on ne fait plus rien qui ne nous rende pas fiers. Et le soir, quand on observe ce que l'on vient de vivre, on sait si notre dernière journée a été bonne ou si nous avons fait des erreurs. Si on nous accorde une nouvelle journée, on les corrigera.
On ne choisit pas le jour de sa mort
Marc Aurèle disait : aborde chaque tache comme si c'était ta dernière.
Il se peut en effet que la tache que vous fassiez soit la dernière, alors soyez sûr que c'est la bonne chose à faire. Ensuite, faites-la bien, car il se pourrait que ce soit effectivement votre dernière tâche.
On nous a tous déjà demandé ce que l'on ferait si on devait mourir demain.
Mais la réalité, c'est qu'on ne choisit pas le jour de sa mort. Chaque jour peut être le dernier. En temps normal, on remet au lendemain ce que l’on souhaite faire en espérant que l’on aura du temps plus tard. Mais on oublie que ce temps ne sera pas forcément disponible.
En faisant de chaque jour le dernier, on est sûr de mener la vie que l'on veut, car tous les jours nous vivons nos derniers instants.
Voici pourquoi je trouve la mort apaisante :
La mort agit comme une boussole. Seul un fou continuerait de mener une vie qui ne le convient pas en face de la mort. La mort remet en perspective tous nos problèmes, et nous montre quelle est la bonne route à suivre.
Je suis persuadé que penser à la mort tous les jours fait de nous de meilleurs êtres humains.
Voici pourquoi je pense à la mort tous les jours.
Younes B, Copywriter et écrivain
Photo by Luke Southern on Unsplash
Stéphane Hoegel 3 years ago
Votre texte me fait penser à une phrase issue d'un de mes films-cultes, Les Évadés (The Shawshank Redemption en VO) : "Dépêche-toi de vivre, ou dépêche-toi de mourir..."