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Le Coussin

Le Coussin

Veröffentlicht am 13, Feb., 2025 Aktualisiert am 13, Feb., 2025 Young Adult
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Le Coussin

Le thème de ce concours était "la mémoire"


« Le Corbeau et le Renard » commença une petite voix hésitante. En butant sur quelques mots dont le sens lui échappait, Léonie déclama lentement sa poésie. Elle avait bien appris chaque vers, comme l’avait demandé la maîtresse, en faisant les pauses et les liaisons. Elle la récitait maintenant devant sa grand-mère, dans la grande maison vide où elle habitait.


La fable terminée, elle exécuta une petite révérence sous les applaudissements de ses parents. Ils venaient tous les weekends pour voir mamie Louise, lui tenir compagnie, lui parler et manger avec elle. Le weekend, il n’y avait pas de dame pour lui tenir compagnie, et mamie Louise se sentait seule. Les parents de Léonie disaient qu’elle ne savait plus faire à manger toute seule car elle oubliait soit l’eau, soit les pâtes, et parfois même d’allumer le feu. Alors ils venaient pour s’occuper d’elle. Il y avait des sécurités sur les placards et les tiroirs, comme à la maison depuis que Thomas savait marcher. C’était drôle, mais un peu bizarre chez mamie Louise.


Thomas avait appris quelques mots d’une comptine et la chantonnait à son tour, montrant les différentes parties de son corps avec l’aide de sa maman qui mimait lentement en l’accompagnant. Mamie Louise ne réagit pas plus à la comptine qu’à la fable. Elle regardait, les yeux tristes, chaque divertissement qu’on lui proposait, puis elle tournait la tête vers le jardin en pinçant les lèvres, le regard perdu. Léonie n’aimait pas trop venir chez mamie Louise. Quand elle était petite, elle pouvait courir partout, chanter, et même jouer avec sa grand-mère, mais maintenant tout était gris et triste dans la maison. Il y avait une drôle d’odeur, et même les pièces semblaient plus sombres.


C’était le tour des parents de raconter leur semaine à mamie Louise, aussi Léonie en profita pour s’éclipser du salon. Elle alla à la cuisine, mais il n’y avait plus de petits gâteaux ni de bonbons depuis longtemps dans les placards. Elle regarda le poulet qui rôtissait lentement dans le four et huma l’air avec gourmandise. Il n’était pas encore prêt, mais cela ne saurait tarder !

Elle déambula dans le couloir, regarda les cadres accrochés au mur. Ils étaient tous fait avec du fil, blanc la plupart du temps, qui faisait de jolis dessins. Ici plein de triangles, là des carrés, ici des étoiles. Léonie aimait beaucoup regarder ces tableaux de fils, qui avaient de très jolis motifs. Une petite maison, un cœur, une église, un arbre, un chat… Il y en avait pour tous les goûts !

Léonie continua d’avancer au milieu des tableaux et se demanda où était passé le petit coussin sur lequel sa grand-mère réalisait tous ces tableaux. Elle se mit en tête d’aller chercher dans la chambre d’amis, où ses parents avaient rangé tous les objets que mamie Louise n’avait plus le droit de toucher pour éviter de se blesser. La porte était fermée à clef et Léonie pesta, les mains sur les hanches, comme le faisait sa maman lorsqu’elle était contrariée. Elle regarda autour d’elle en cherchant la clef, mais rien n’y fit : elle n’était pas là. Elle eut soudain une idée : mamie Louise ne se déplaçait plus très loin, les clefs étaient peut-être dans le cabanon du jardin !


Elle se chaussa et prévint ses parents qu’elle allait dans le jardin faire un petit tour, puis elle sortit. Le cabanon était ouvert, et elle commença à chercher. Il n’y avait pas grand-chose d’autre que des outils ou des toiles d’araignées. Elle grimaça de dégoût et sortit du cabanon. Elle fit le tour du petit jardin en réfléchissant. A la maison, depuis que Thomas savait marcher et ouvrait les portes, on avait fermé à clef la porte qui menait à la cave. La clef était pendue à un crochet à la cuisine. Peut-être que les parents avaient fait la même chose chez mamie Louise.


Elle retourna à l’intérieur de la maison, enleva ses chaussures et son manteau, et courut à la cuisine.

« Léonie, cesse de courir et range tes chaussures ! Elles trainent par terre et ça risque de faire tomber mamie », pesta sa mère depuis le salon. Léonie s’exécuta et retourna à la cuisine. Le poulet n’était toujours pas cuit mais ce n’est pas ce qui l’intéressait cette fois. Elle regardait autour d’elle, cherchant la clef. Elle ne la voyait nulle part, mais en y réfléchissant, c’était normal. Thomas était trop petit pour attraper la clef, mais pas mamie Louise. Donc ils avaient dû la cacher là où elle ne la voyait pas. Elle chercha alors plus précisément, ouvrit les placards qui avaient une sécurité, mais ne trouva rien dedans à part des mixeurs et des couteaux de cuisine. Elle referma en prenant garde à bien remettre les sécurités. Son œil fut alors attiré par une chose brillante sur la fenêtre. Elle s’en approcha et vit une petite boîte en métal fixée au mur, en hauteur. Elle ouvrit la fenêtre, grimpa sur une chaise et décrocha la petite boîte. Elle tenait dans sa main d’enfant sans souci, et Léonie la regarda sous toutes ses coutures. Lorsqu’elle l’ouvrit, elle trouva la vieille clef ronde qu’elle avait toujours vue sur la porte de la chambre d’amis. Elle descendit de sa chaise et referma la fenêtre, puis elle reprit le chemin de la chambre d’amis calmement, pour ne pas contrarier sa maman. La clef tourna sans problème dans la serrure et Léonie sautilla de joie. Elle tendit l’oreille, mais ses parents parlaient toujours de leur semaine et du mauvais temps qui les empêchaient d’aller au travail à vélo.

Elle ouvrit lentement la porte de la chambre et se faufila à l’intérieur. Les volets étaient fermés mais les espaces entres les lames de bois laissaient filtrer un timide rayon de lumière, qui illuminait les poussières en suspension. Léonie trouva l’interrupteur et la lumière envahit la pièce. Elle sentait mauvais, mais Léonie avait une idée en tête et elle comptait bien trouver ce qu’elle cherchait. Elle commença à ouvrir les portes de la grande armoire, rien. Elle ouvrit les tiroirs, rien non plus, à part de vieux vêtements et quelques bijoux. Elle regarda sous les draps, dans un coin de la pièce, mais ce n’étaient que de vieux bibelots entassés. Contrariée de ne rien trouver elle regarda autour d’elle. Elle avait cherché partout. A part l’armoire, la commode et le tas sous le drap, il ne restait que le lit. Et le couvre-lit ne cachait rien sur le matelas, elle n’avait pas besoin de le soulever pour le voir. Elle sortit, dépitée. Elle n’avait plus d’idée.


Ses parents étaient maintenant à la cuisine, ils parlaient de la cuisson du poulet. Léonie se dirigea lentement vers le salon. Mamie Louise était toujours dans son fauteuil, et Thomas jouait avec ses figurines de pompiers. Il en fit tomber une qui roula sous le fauteuil de sa grand-mère, et Léonie eut un éclair de génie. Elle n’avait pas regardé sous le lit !

Elle courut à la chambre, sans écouter ses parents qui la grondaient, souleva le couvre-lit et se coucha par terre. Il était là ! Le gros coussin tout dur, caché sous un torchon à carreaux. Elle tendit le bras et le ramena vers elle. Il y avait encore les petits bouts de bois et les fils enroulés autour. Elle le souleva avec peine. Il était grand, et en plus d’être dur, il était lourd ! Elle sortit de la chambre sans la refermer et se précipita au salon, manquant de renverser son père qui portait les assiettes. Elle porta le coussin à sa grand-mère, le posa sur la table à roulettes qui était près de son fauteuil et le fit pivoter devant elle.


« Léonie, regarde où tu vas ! Tu as failli me faire tomber et casser la vaisselle, enfin ! » pestait son papa. Léonie ne répondit pas, elle regardait mamie Louise. La vieille dame avait baissé les yeux sur le coussin, et le regardait sans un mot. Elle leva doucement la main et caressa le tissu, passa un doigt ridé sur les bouts de bois, et un sourire vint se dessiner sur son visage. Elle posa une deuxième main sur le coussin, souleva le torchon, et se pencha pour regarder le motif qui était déjà dessiné. Elle choisit quatre bouts de bois et commença à les déplacer, à droite, à gauche, sans aucun souci de dextérité. Léonie sautillait de joie et alla chercher son papa, le traîna par la main jusqu’à sa grand-mère et attendit. Il était étonné, elle pouvait le voir sur son visage.


« Où as-tu trouvé le carreau ? » lui demanda-t-il. Elle raconta alors toute l’histoire, fière d’elle. Mamie Louise continuait à bouger les bouts de bois dans un cliquetis régulier. Elle leva alors la tête, et ses yeux avaient retrouvé leur petit éclat rieur. Elle tourna le carreau vers Léonie et lui fit signe d’approcher.

« Tu prends les quatre fuseaux, là. Deux sur trois. Deux sur un et quatre sur trois. Encore. » La voix de mamie Louise était toute cassée, comme si elle n’avait pas servi depuis longtemps. Elle se souvenait de tous les gestes, et disait à Léonie ce qu’elle devait faire. Léonie obéissait et regardait le dessin se former. C’était très long de faire une ligne ! Elle entendait ses parents derrière elle qui commentaient, étonnés de voir la grand-mère aussi vive, alors qu’elle ne réagissait plus depuis des mois, qu’elle ne parlait qu’en de rares occasions et principalement avec des monosyllabes.


Léonie continua quelques minutes, toute fière, mais elle s’arrêta car elle avait mal aux doigts. Elle rendit le carreau à mamie Louise, qui lui caressa gentiment le bras en la remerciant. Léonie se tourna vers ses parents, et ils la serrèrent dans leurs bras. Elle avait le sentiment d’avoir fait quelque chose de très important et était satisfaite. Son ventre gronda alors, et sa maman se redressa en vitesse et courut à la cuisine. Ils l’entendirent pester et elle arriva avec le poulet, un peu trop grillé. Mamie Louise repoussa doucement la table où il y avait son carreau et s’installa à table avec sa famille, et ils dégustèrent ensemble leur poulet grillé.

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