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Chapitre 5- A la place d'une autre.

Chapitre 5- A la place d'une autre.

Veröffentlicht am 4, Sept., 2022 Aktualisiert am 4, Sept., 2022 Reisen
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Chapitre 5- A la place d'une autre.

Voilà déjà une heure que je discute au bar avec Jacob. On parle de tout et de rien. Il me raconte la vie avec ses deux enfants. Comment ils ont pu s’adapter à la situation sur l’île en comprenant que la vie ailleurs était différente et qu’ils sont à l’écart du monde. Son premier enfant, un fils de 15 ans, a dû supporter le décès de sa mère. Il a pu rejeter la faute sur son petit frère, qui a 13 ans maintenant, mais il a vite compris que ça ne menait à rien mais surtout qu’il n’était en aucun cas fautif de cette perte. Leur relation n’avait pas débuté sur une base durable, entre Jacob et Myriam. Ils ne pensaient pas fonder une famille à l’origine et ne s’était jamais vraiment dit qu’ils s’aimaient. Ils se sont seulement habitués à la présence de l’autre au fil des années. C’est quelque chose de plus facile à faire lorsqu’on vit reclus sur une île non-habitée (à l’origine). Il me dit aussi que s’il devait se remettre avec quelqu’un maintenant il chercherait davantage à construire quelque chose. Autant pour son épanouissement personnel que pour celui de sa femme. Il a tendance à les préférer plus jeune et il est conscient qu’il partira avant elle, alors il ne veut pas la laisser toute seule à son départ.

- Pourquoi préfères-tu les plus jeunes ? Tu ne t’es pas fait à l’idée ton côté papi ?

Il me lance un sourire franc. Ses yeux pétillent à chaque fois que je lui pose une question. J’aime lui en poser. A chaque fois que je le fais il cherche une réponse et en même temps, il bouge un peu sur ses appuis, ses coudes posés sur le bar. Il est penché, son visage tendu droit vers moi. Il me regarde de ses yeux doux et tendres.

- Je ne sais pas vraiment. Les femmes de mon âge ne m’attirent pas. C’est peut-être la fougue des jeunes filles et l’impression de redevenir jeune encore une fois qui m’attire.

Je n’ai pas le temps de lui reposer une question qu’une femme sortie tout droit d’un magazine osé intervient entre nous deux.

- Salut Jacob.

Elle dit ça avec une voix fine tellement fausse que s’en est pathétique. Jacob la regarde en souriant comme il fait avec tout le monde. Il a l’air de l’écouter simplement par politesse. Il n’en veut pas plus. Puis elle continue.

- Ça te dirait de venir à une petite soirée chez moi ce soir ? Je serais avec quelques amies de mon âge.

Elle a l’air tellement fière de lui dire que ses amies ont son âge. Elle doit savoir qu’il s’intéresse à des filles plus jeunes. Peut-être a-t-elle écouté notre conversation. Ça ne m’étonnerait pas qu’elle soit emprunt à ce genre d’indiscrétions malpolies.

- Non merci. Je préfère passer la soirée avec Mina.

Le large sourire que j’affiche en me retournant vivement vers lui n’a pas l’air de le surprendre. Au contraire il est tellement fier de lui qu’il m’adresse un sourire séducteur digne de tomber à la renverse dès qu’il le dégaine. Il n’est pas de ces gars qui dès lors qu’il vous adresse un sourire vous avez envie de partir en courant à toute vitesse parce que - nous connaissons déjà la suite. Pour lui vous avez simplement envie de rester. Vous ne comprenez pas comment mais comme un flux magnétique qui parcours vos veines tout le long de votre corps vous fait rester immobile sur place. Vous sentez que c’est agréable mais ne saurez jamais expliquer comment et pourquoi c’est arrivé. Par quelle magie il fait ça. Mais vous savez que c’est lui alors vous souhaitez seulement rester avec lui aussi longtemps que vous le pourrez. La fille finie par partir, sans oublier de me dévisager de la tête aux pieds. On s’est regardé avec jacob et on a éclaté de rire. Il vient de rembarrer une fille et toutes ses copines juste pour moi.

- Alors on passe la soirée ensemble ?

Je lui demande préférant m’en assurer plutôt que de me poser la question toute la soirée et risquer d’être déçue au dernier moment.

- J’aimerais beaucoup en effet.

- On va chez toi ou chez moi ? Ici il y a trop de bruits pour passer une soirée tranquille.

J’ai l’impression d’avoir enclenchée la seconde dans une mission de séduction.

- Chez moi. Comme ça je pourrais te présenter ma magnifique demeure.

- Allons-y.

Nous avons marché bien 20 minutes au bord de l’eau avant d’arriver devant sa villa gigantesque. Sans parler de son jardin. Enfin ce qu’il appelle un jardin qui fait la taille de 3 champs bien compté. Il m’explique que ce sont des jardiniers qui viennent s’en occuper. Ce serait trop long et fatiguant pour lui de faire ça en même temps que son travail et toutes ses autres responsabilités. Après tout il accueille lui-même chaque personne qui débarque sur l’île.

- Ah, j’aurais espéré être une exception ?

- Tu ne veux pas me partager peut-être ?

- On peut dire ça comme ça. Et tes enfants, que font-ils s’ils ne sont pas ici ?

- Ils trainent avec leurs amis. Je sais qu’ils ne risquent pas de faire beaucoup de bêtise sur cette île. Ils dorment chez d’autres petits jeunes ce soir.

Le temps se rafraichissant, nous sommes partis nous installer dans la maison. Le silence régnait, nous n’avions pas besoin de parler pour apprécier le moment. Nous sommes tous les deux face à une énorme baie-vitrée qui longe toute sa pièce à vivre. Donnant vue sur tout le jardin et un magnifique couché de soleil. Sur ces mots il se place si près de moi que je sens sa respiration. Je n’ose pas me retourner et être aussi proche de lui. Ce n’est pas que je n’ai pas envie mais je crois que je suis un peu intimidée par autant d’intimité d’un coup. Je tourne légèrement la tête de manière à sentir sa respiration encore plus proche. Je ne peux m’empêcher de fermer les yeux quelques secondes. C’est si reposant d’accompagner sa respiration. Nous respirons en même temps, en parfaite symbiose s’en est presque envoutant.

- Tu restes dormir avec moi ?

- Oui.

La réponse m’a parue simplement évidente. Nous sommes partis nous coucher dans son immense lit. Je n’avais pas vraiment réalisé jusqu’à maintenant à quel point j’étais fatiguée. Il m’a accompagnée par la main jusqu’au lit. Nous sommes allés chacun de notre côté. Comme si tout était habituel. Nous nous sommes mis à l’aise. Je n’ai gardé que ma culotte et un débardeur. Nous nous sommes tous les deux allongés pour nous réunir au centre du lit. Collés, ma tête sur son torse nu. Son bras autour de moi. Nos jambes emmêlées. Nous nous sommes endormis tous les deux en même temps bercés par nos propres respirations.

 

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