Chapitre 4 -De fil en aiguille
Auf Panodyssey kannst du bis zu 10 Veröffentlichungen im Monat lesen ohne dich anmelden zu müssen. Viel Spaß mit 9 articles beim Entdecken.
Um unbegrenzten Zugang zu bekommen, logge dich ein oder erstelle kostenlos ein Konto über den Link unten.
Einloggen
Chapitre 4 -De fil en aiguille
J'entends quelqu'un m'appeler plusieurs fois. Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Mon corps est chaud comme si j'étais dans mon lit. J'essaie d'ouvrir les yeux mais je n'y arrive pas. Je sens maintenant que la personne qui répète mon nom en boucle me remue légèrement. Comme si elle cherchait à me réveiller. J'espère qu'elle a une bonne raison de faire ça. Quand j'arrive enfin à rouvrir les yeux, je vois un homme au-dessus de moi. Je suis allongée par terre, dans le local que Jacob m'a prêté/donné. Je mets quelques secondes avant de me rappeler de tout ce qu'il s'est passé. Je me souviens m'être assise sur la chaise de bureau, j'avais un verre d'eau devant moi et ensuite plus rien. Derrière moi, la chaise est allongée par terre, comme si elle dormait à mes côtés. Je regarde autour de moi, incrédule, je dois avoir les sourcils froncés puisque l'homme devant moi arrête de répéter mon prénom et me parle vraiment.
- Vous allez bien mademoiselle ? Je passais devant et je vous ai vue tomber par terre. Vous étiez inconsciente. Je n'ai pas appelé de secours puisque vous respiriez encore.
- Euh oui ça va. Je vous remercie. J'ai dû faire un petit malaise.
- Vous feriez mieux d'aller voir Jacob, il en a vu des cas de médecine. Il pourra peut-être vous aider sur cet incident.
- C'est une bonne idée, je vais aller le voir.
- Je vous laisse alors, je pense que ça va aller. Vous n'avez pas l'air trop étourdie. A bientôt peut-être.
- D'accord, merci.
Je me relève doucement. J'ai quand même un peu mal à la tête. Je ferme boutique et me dépêche d'aller voir Jacob. Le soleil commence à partir, il faut que j'arrive au bar avant la nuit pour être sûre de pouvoir lui parler.
- Salut.
- Salut, quelque chose ne va pas ?
Je dois vraiment avoir une mine bizarre pour qu'il me demande ça avec un air inquiet.
- Euh je ne sais pas trop. J'ai fait un malaise juste avant de venir. Un homme m'a réveillé et m'a conseillé de venir te voir.
- Tu as bien fait. Viens derrière dans la réserve, qu'on discute en paix.
Je le suis jusqu'à a réserve et il me fait asseoir sur une sorte d'établie. Je ne sais pas s'il sert vraiment puisqu'il est impeccable. Il me regarde fixement, toujours avec son sourire aux lèvres.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Pourquoi tu me regardes comme ça ?
- Tu ne fais que d'attirer les hommes depuis que tu es ici.
- Quoi ? Qu'est-ce que tu veux dire ?
- D'abord il y a le charmeur au bar, ensuite l'homme que tu ne faisais que percuter et maintenant l'homme qui t'a réveillé.
- Alors déjà le premier je ne l'ai pas cherché, ensuire pour le deuxième c'est lui qui m'a percuté la seconde fois qu'on s'est vue. Et celui de tout-à-l'heure était marié et beaucoup trop vieux.
- Alors moi aussi je suis trop vieux ?
- Non, fin toi c'est différent.
- C'est-à-dire ?
- Bah tu es bien conservé.
Je lui lance ce dernier petit pique en lu donnant un petit coup de bras en rigolant. Il en rigole aussi.
- Tant mieux alors si je suis bien conservé.
Nous continuons à rigoler pendant qu'il m'osculte. Il surveille mes yeux, ma tête, et me pose différentes questions.
- Je pense que c'est le stress qui t'a épuisée.
- Le stress ? Comment ça ?
- C'est l'une des premières réactions des phobiques sociales.
- Tu penses que je l'étais avant d'arriver ici ?
- C'est possible.
Un blanc s'installe entre nous. On entend derrière la porte les gens qui commencent à entrer dans le bar pour la fête de ce soir. Je n'en prête pas vraiment attention. Je réfléchis longuement, essayant de me souvenir de ma vie d'avant. Ou du moins de quelques instants qui m'auraient marqué par cette phobie. Rien ne me vient.
- Hum il faut que j'y retourne. Tu peux rester ou aller te reposer chez toi.
- Ah oui, pardon. Je vais y aller.
Je n'avais pas pensé qu'il était là tout le temps de ma réflexion. Peut-être cela l'a-t-il gêné. De mon souvenir il me regardait avec un regard doux et compréhensif.
- Alors tu restes ou tu rentres chez toi ?
- Je pense que je ferais mieux de rentrer me reposer. A moins que tu ne veuilles que je reste ?
- Oh non, fin je voudrais bien mais c'est ton repos et ta santé avant tout. Je passerais demain matin chez toi pour voir si tout va bien.
- D'accord. Bon bai j'y vais.
Il m'embrasse sur le front, me caresse la joue et me laisse partir. En me retournant je vis toutes les filles agglutinées au bar. Elles nous regardent avec un regard tendre pour Jacob et un regard énervé pour moi. Elles m'ont fixé jusqu'à la sortie en me reliquant de la tête aux pieds. Elles doivent se demander ce que j'ai de plus qu'elles. Moi je dirais un cerveau, de toute évidence ce ne sont que des pimbêches qui ne réfléchissent pas à plus loin que le bout de leur nez.
* * *
Je me réveille pour la troisième fois en sursaut. Il n'est que 1H00 du matin d'après le placement de la lune et le petit calendrier méthodique qui était caché dans un tiroir de la cuisine, alors que je me suis couché à 22h30. Depuis 2H30 je ne fais que des cauchemars. Enfin, je ne sais pas trop si on peut les appeler comme ça. Ce sont plus des rêves qui me font peur, pour une raison que j'ignore. Je me vois dans un immeuble, d'un grand groupe je pense, ça doit être mon lieu de travail et devant moi se tient une dame de la moyenne d'âge. Je dirais 50 ans. Je l'appelais maman donc ça devrait bien être-elle. Même si je ne m'en souviens plus. C'est quand même assez bizarre de ne pas se souvenir de sa mère, c'est quand même la femme qui nous a donné la vie et qui nous a élevé. Elle me hurlait dessus. Elle me disait que je faisais exprès d'avoir des problèmes, que je devais avoir honte de mon comportement et qu'elle en tout cas avait honte de moi. A ces derniers mots, ça ne m'étonne pas que je l'aie omis de mes pensées. Elle n'avait pas l'air de m'aimer non plus. Au contredire, je semblais toujours vouloir me rapprocher d'elle et être douce avec cette femme atroce qui me criait dessus sans arrêt. Le reste de la nuit ne fût pas une nuit de sommeil. Je me suis levée à 2H00 du matin après avoir réfléchis sur le sens de ce cauchemar. J'ai surtout tout remis dans l'ordre. Notamment, au cas oú je voudrais en parler à quelqu'un pour être sûre de ne rien oublier. Puis je me suis fait une assiette de fruits et suit partie sur la terrasse. J'ai lu un livre parmi les nombreux de la bibliothèque qui ornent mon salon. C'était un grand roman d'amour. De l'amour, je n'en ai pas besoin, mais il était quand même assez beau et émouvant. Une bonne lecture. Jusqu'à ce que je me rende compte qu'il devait être aux alentours de 9H00. C'est à ce moment que j'ai entendu les carillons à l'entrée de la maison. Enfin, la villa. Ici, les carillons remplacent les sonnettes. Je dois dire que ça fait moins brusque et c'est plus doux à l'oreille. Je vais ouvrir et c'est Jacob qui reste devant ma porte, un grand sourire aux lèvres. Je savais qu'il devait venir ce matin mais je ne pensais pas aussi tôt. Il a apporté un panier avec lui.
- Salut, j'ai apporté quelques boissons aux fruits. Je pense que ça va te plaire.
- Ah merci, vas-y rentre. On peut s'installer sur le canapé.
Il s'installe et sort les bouteilles du panier. Je le regarde en me disant que je n'avais pas vraiment remarqué à quel point il est musclé. Quand il ne contracte pas ses muscles c'est assez discret. Pas de quoi arriver les yeux au premier coup d'œil. Quand il a fini, il se redresse et se retourne vers moi. Son visage est vraiment bien fait. Ses cheveux sont de couleur châtain par endroit mais un peu gris par d'autres endroits, en fait poivre et sel. Mais ses cheveux ont l'air vraiment doux. Et le plus surprenant c'est qu'il n'a pas de calvitie. Il est un peu bronzé à force de traîner à moitié nu sur cette île. Et ses heures sont d'un vert/bleu intense.
- J'ai toute ma matinée devant moi. J'ai demandé à un ami de me remplacer. Comme ça, on va pouvoir passer tout ce temps ensemble.
Je ne sais pas pourquoi mais cette nouvelle me fait vraiment plaisir. Je pense aussi à mon travail. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée que je perde une matinée, notamment pour mon deuxième jour de travail. Mais si lui le fait, pourquoi pas moi. Puis j'irais cet après-midi.
Nous avons discuté toute la matinée. Nous sommes restés principalement sur le canapé. En y réfléchissant je pense qu'on s'est beaucoup rapproché. Il m'a parlé de sa vie d'avant et de ce qu'il ressentait lors de grands événements. Il m'a posé des questions sur ma vie et ce dont je me souviens. Pour l'instant à part mon cauchemar et mon arrivée en tenue de "cocktail sur un yacht", montre ayant perdu mon sac, sur la plage je n'ai rien pu lui dire de vraiment intéressant. Puis j'ai eu le temps de manger en vitesse et de partir travailler. Je ne voulais pas perdre trop de temps de ma journée. En plus je n'ai ouvert que depuis hier, je ne vais tout de même pas lâcher prise dès le deuxième jour. En arrivant devant le local, certains des employés que j'ai embauché hier m'attendaient. Ils m'expliquent qu'ils sont passés ce matin mais voyant que je n'étais pas là, ils se sont dit que j'avais besoin de repos après mon malaise.
- Vous êtes au courant pour mon malaise ?
- Bien-sûr. C'est une petite ville, ici tout le monde sait tout de tout le monde. On était beaucoup à s'inquiéter.
- Beaucoup ? Mais je ne connais pas grand monde ici.
- Peut-être mais nous avons l'habitude de prendre soin des autres puis comme tu es très proche de Jacob...
- Comment ça très proche de Jacob ? Qu'est-ce que tu insinues ?
- Eh bien ça se voit que tu lui as tapé dans l'œil. On l'a tous remarqué. Et comme tu ne prêtes pas attention aux autres gars, alors que beaucoup te regardent, on pense tous que toi aussi tu es intéressée.
A ces mots je ne sais pas quoi répondre. C'est vrai qu'il me plaît bien mais je n'avais jamais réellement envisagé cette possibilité. De plus, je n'aime pas dire ce que je ressens aux gens, surtout lorsque ce n'est pas la personne en question. Mais en même temps, je ne peux pas totalement nier. Les informations vont si vite ici. Je ne peux pas répondre une connerie sans craindre que ça reviendra aux oreilles de Jacob, que ça lui fasse de la peine et que tout soit fermé entre lui et moi. On s'est bien rapproche et je ne veux pas que ça s'arrête.
- On est assez proche oui. Mais pour le moment il n'y a rien du tout.
- Pour le moment ?
- Ben on ne sait pas de quoi demain sera fait. Alors peut-être qu'il se passera quelque chose comme peut-être qu'il ne se passera rien.
- Mmh tu sais qu'il est très demandé sur l'île ?
- J'ai vue qu'il plaisait aux femmes mais de là à être très demandé... il y a bien d'autres hommes pour satisfaire ces femmes, non ?
- Oui, mais elles ne veulent que lui. Elles veulent être la personne sur laquelle il pourra compter et qui lui fera oublier son ancienne femme.
Je la coupe avant qu'elle n'ait pu terminer.
- Personne ne peut lui faire oublier son ancienne femme. Un décès est un évènement traumatique dans la vie de chacun. Pour lui c'est la même chose, alors il peut retomber amoureux et refaire sa vie mais il ne pourra jamais l'oublier.
- Oui c'est vrai... il serait très content d'apprendre que tu as dit ça.
Elle me lance cette remarque en me lâchant un coup d'œil accompagné d'un petit sourire en coin. Je ne lui réponds pas un sourire, puis nous retournons chacune à nos occupations. L'après-midi a été très rentable. Nous avons bien avancé dans une collection pour enfants. On commence par les enfants puisqu'il y en a beaucoup sur l'île et que j'ai remarqué que les parents achetaient davantage pour leurs enfants que pour eux-mêmes. Ainsi on compte leur montrer que nos vêtements sont d'une bonne qualité et beau à porter pour les fidéliser et qu'enseigne ils achètent pour eux nos collections adultes.
Nous pouvons dire que nous n'avons pas procrastiné et j'en suis assez fière. L'heure de rentrer est arrivée. Je dis aurevoir aux derniers employés et je pars direction le bar. Je pense faire un petit coucou à Jacob. En même temps je verrais si d'autres nouvelles lui sont arrivées à l'oreille. Et par la même occasion je ferais plus attention aux gens autour pour voir s'ils nous regardent bizarrement, tâter un peu l'ambiance quoi.