Depuis que j’ai commencé mon livre j’écris partout. Littéralement. 

Dans mon petit calepin qui reste dans mon sac à mains, sur les feuilles de brouillon que je réutilise à la maison, dans des fichiers word, dans mon calepin qui reste à côté de mon lit, dans mon téléphone … 

J’ai même imaginé transformer le mur de ma chambre façon Minority Report !

Pas sur que mon homme apprécierait de retrouver Tom Cruise dans la chambre mais bon ... c'est pour la bonne cause ;)

Ecrire un livre c’est un peu le bazar …

Un bazar utile, un bazar qui répond aux besoins de ma capricieuse créativité, mais un bazar quand même. C’est très simple, je ne sais jamais quand est-ce que je vais avoir une idée.

Pas plus tard que vendredi dernier je lisais paisiblement sur les remparts du bord de mer, quand mes yeux se sont portés sur les rochers en contrebas. C’est à l'instant précis où mes yeux ses sont posés sur ces cailloux escarpés qu’une image s’est créée dans ma tête et que trois pages se sont couchées sur le papier. Pourquoi est-ce que des cailloux m’ont fait cet effet-là, à cet instant précis, alors que je les avais vus une heure plus tôt, je n’en ai aucune idée. Mais le fait est que j’étais très heureuse d’avoir mon calepin avec moi. Si tu écris toi aussi tu as du remarquer que les idées qui surgissent à l’improviste disparaissent presque aussitôt, sans espoir de les retrouver un jour.

On pourrait presque présenter les choses ainsi : pour un écrivant, sortir avec un calepin et un stylo, c’est à peu près la même chose que de sortir avec des préservatifs quand t’es célibataire et en soirée. Tu sais jamais si ça te servira ou pas, mais tu ne peux pas ne pas les avoir au moment clé 😉

I know, I know... j'avoue avoir un peu hésité avant de le poster ce dernier paragraphe ;) 

Et Excel dans tout ça ?

A cause des trames très cher·e ! 

Les trames c’est le squelette de ton livre. Les scènes, leur signification, leurs ramifications pour le lecteur, pour la narratrice, pour les autres personnages. C’est ce qui va faire qu’au moment d’écrire tu n’auras plus qu’à suivre ton fil conducteur, sans avoir de panique de la feuille blanche.

L'objectif : être dans le flow et le plaisir !

 Pour moi Excel c’était pour la compta, les prévisionnels, les analyses de coûts, les cours d’informatique du lycée … mais pas pour l’écriture d’un livre. Et pourtant… c’est le premier outil auquel j’ai pensé, justement parce que pour les trames j’avais besoin non pas de créativité, mais d’organisation.

Et laisse-moi te dire qu’Excel s’est révélé être à la hauteur du challenge ! 

A ce jour, j’en suis à deux fois 80 colonnes, et 7 lignes par colonne. Si toi aussi tu gardes à l’égard des maths une sensation proche de la nausée, je te simplifie la vie, ça fait 560 cases de contenu détaillé.

Autant te dire que si je perds ce fichier je ne serai jamais capable de tout reprendre à zéro.

Et la magie de ce fichier, c’est que je peux faire ce que je veux avec mes scènes. Les déplacer, les enlever, en rajouter, retravailler certains détails, tout cela en l’espace de quelques clics. En gros Excel c’est mon Minority Report à moi.

Une question d’équilibre

Tu l’auras compris, ce logiciel m’a donné un sacré coup de pouce pour cette phase de mon écriture qui nécessitait beaucoup d’organisation. Pour autant, j’essaie de ne pas y passer trop de temps car j'ai réalisé qu'il bride ma créativité.

Excel m’oblige à penser de manière linéaire, alors que je fais plutôt partie des gens qui ont une pensée en arborescence. En général je pars d’un sujet tout simple, genre la poussière qui revient sans cesse sur mon maudit meuble TV noir, et je finis dix minutes plus tard par m’interroger sur l’existence ou non des chemtrails. Peut-être te reconnais-tu toi aussi dans ce mode de fonctionnement ?

Cette pensée en arborescence adore l’écriture intuitive, celle dont je t'ai parlé au début d'article. Elle adore être LIBRE. Elle n’est donc pas compatible avec Excel (même s'il reste un formidable outil, avec parcimonie). 

Si je devais à ce jour tirer une leçon positive de mon aventure d’écrivante, c’est qu’elle m’oblige plus que jamais à m’écouter, me comprendre et me respecter.

C'est une expérience de vie que je t'invite à t'approprier.