CHRONIQUE DU TRAVAIL CONFINÉ (#22)
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CHRONIQUE DU TRAVAIL CONFINÉ (#22)
David, Cadre Marketing dans le secteur du luxe
« Très vite, je me suis dit que je ne tiendrai pas le coup à Paris, et que je devais bouger. J’ai attendu l’allocution d’Emmanuel Macron, et je suis parti en voiture le mardi matin. A midi, j’étais confiné en Bretagne. Dans la voiture, j’ai entendu des experts à la radio, dire qu’en détention, ceux qui s’en sortaient le mieux, étaient ceux qui se tenaient à une vraie discipline dans la durée. J’ai décidé, pour rester physiquement et psychologiquement en forme, d’aller courir tous les matins.
Les premiers jours, il y avait un côté presque euphorisant, une sorte d’entrain à vivre quelque chose d’inédit, à travailler dans un contexte différent.
Mais aux sujets opérationnels immédiats, se sont ajoutés les urgences et les projets au long court. Beaucoup de choses à la fois, dans des délais très courts. J’ai dû notamment mener les entretiens annuels. Il fallait évidemment les préparer, se réunir par Skype entre pairs pour les harmoniser, et puis les mener à distance. Je n’avais pas que des choses simples à dire. Tout cela prend beaucoup de temps, et fait peser une charge psychologique et émotionnelle importante. C’est plus dur, à distance.
Avec mon équipe, on s’était tous retrouvé au bureau la veille du confinement. Je leur ai dit : « Je pars en Bretagne demain. Par contre, on se fait un call en fin de journée, pour savoir où chacun en est, vérifier que les ordi et les connections fonctionnent, voir comment on s’organise. » Depuis, chaque jour, à 17h30, on fait le point tous ensemble. Avant, on faisait des réunions d’équipe mais sous une autre forme, et avec moins de monde. Là, je voulais qu’on y soit tous. Il fonctionne plutôt bien, cet échange quotidien. J’aimerais bien trouver un moyen de le conserver, après le confinement. J’ai le sentiment qu’on a finalement installé à distance une forme de cohésion plus forte que lorsqu’on était tous dans le même open-space.
A la reprise, il y a un enjeu business : faire repartir l’activité. Il faudra aussi vérifier l’état dans lequel sont les gens. A distance, ça a l’air d’aller bien. Mais certains ont vécu des situations difficiles.»