Glückwunsch! Deine Unterstützung wurde an den Autor gesendet
Chapitre 2

Chapitre 2

Veröffentlicht am 17, März, 2025 Aktualisiert am 17, März, 2025 Tale
time 4 min
0
Liebe ich
0
Solidarität
0
Wow
thumb Kommentar
lecture Lesezeit
1
Reaktion

Auf Panodyssey kannst du bis zu 10 Veröffentlichungen im Monat lesen ohne dich anmelden zu müssen. Viel Spaß mit 9 articles beim Entdecken.

Um unbegrenzten Zugang zu bekommen, logge dich ein oder erstelle kostenlos ein Konto über den Link unten. Einloggen

Chapitre 2

Safira resta figée sur le seuil, son cerveau tentant désespérément de traiter l’information. Une forêt qui vole l’énergie des vivants, c’était une chose. Mais ça… Ça dépassait tout ce qu’elle avait imaginé.

L’enfant – car c’était bien un enfant, elle ne rêvait pas – la fixait toujours, un air ravi et innocent accroché au visage, comme si elle venait de retrouver une vieille amie. Ses cheveux en bataille étaient couverts de pétales de fleurs. D’où venaient-ils ? Il n’y avait pas une seule fleur ici ! Sa tunique trop large était constellée de taches de miel et de farine, et ses doigts poisseux trahissaient une récente expédition culinaire.

Safira déglutit. Un long silence s’installa.

La femme ouvrit la bouche… puis la referma. Elle voulut protester, exiger des explications, hurler à l’injustice, mais chaque tentative se coinçait dans sa gorge. Les maudites règles de L’Ordre lui interdisaient d’élever la voix. Elle devait rester douce et bienveillante. Même quand un diablotin s’introduisait chez elle pour transformer sa hutte en champ de bataille.

Ses doigts tremblaient sous l’effort qu’elle faisait pour se contenir.

— Je… Tu… Mais…

Elle inspira profondément par le nez. Ne pas exploser. Ne pas exploser.

L’enfant, elle, l’observait avec un mélange d’amusement et d’incompréhension. Puis, haussant les épaules, elle se leva et trottina jusqu’à une malle dans un coin de la pièce. Sans la moindre hésitation, elle souleva le couvercle et entreprit d’en fouiller le contenu, rejetant joyeusement parchemins et fioles sur le sol.

Un spasme parcourut la paupière de Safira.

— ÇA SUFFIT !

Sa voix claqua comme un coup de fouet. L’enfant sursauta, ses grands yeux ronds reflétant une surprise absolue.

Safira sentit immédiatement la culpabilité la ronger. Elle n’aurait pas dû crier. Merveilleux. Maintenant, la gamine allait se mettre à pleurer, et elle allait devoir la consoler, et

Mais non. La fillette ne pleura pas. Elle se contenta de fixer Safira, perplexe.

La sorcière ferma brièvement les yeux et passa une main sur son visage. Elle s’efforça d’adopter un ton plus calme.

— Qui es-tu ? Comment es-tu arrivée ici ?

Aucune réponse. L’enfant inclina légèrement la tête, visiblement fascinée par le mouvement des lèvres de Safira.

— Tu me comprends ?

Silence.

— Est-ce que tu peux parler ?

Rien.

Safira pinça l’arête de son nez.

— Génial.

Ce n’était pas le moment. Pas maintenant. Le mal des marais gagnait du terrain. Elle n’avait pas le temps pour ça.

Elle tendit à l’enfant un de ses châles, referma son manteau (toujours par-dessus son pyjama) et lui fit signe de la suivre.

— Allez, viens.

Elle savait exactement où elle allait l’emmener.

✽ ✽ ✽

Le village grouillait d'activités à cette heure de la journée. Les rires d’enfants résonnaient sur la place, mêlés aux appels des marchands et aux discussions animées des habitants.

Dès qu’elle aperçut un groupe d’enfants en train de jouer, Safira sentit une lueur d’espoir. Parfait.

Elle guida la fillette jusqu’au groupe. L’enfant, intriguée, les observa quelques secondes, puis s’approcha timidement. Safira n’attendit pas plus longtemps : elle recula de quelques pas et pivota discrètement pour disparaître.

— Oh, Safira !

Elle se figea.

Non. Pas elle.

Mme Clarks surgit devant elle, un grand panier dans les bras, son éternel sourire bienveillant plaqué sur le visage.

— Comme c’est drôle de vous croiser ici ! Vous avez un moment ? J’aimerais vous parler de quelque chose d’important !

Pourquoi moi ?!

Dix longues minutes. Dix minutes de supplice. Pendant que Mme Clarks détaillait ses dernières réflexions sur la qualité du pain de seigle et l’attitude scandaleuse de la boulangère, Safira jetait des coups d’œil furtifs vers le groupe d’enfants.

Et ce qu’elle vit lui serra le cœur.

Les gamins s’étaient éloignés de la fillette. Ils chuchotaient entre eux en la dévisageant avec méfiance. Son apparence délabrée et son mutisme en faisaient une cible facile. L’un d’eux ricana, un autre l’imita. La petite, les lèvres tremblantes, chercha désespérément du regard une présence familière. Puis, quand ses yeux croisèrent ceux de Safira, elle courut vers elle et s’accrocha à sa robe comme à une bouée de sauvetage.

Mme Clarks haussa un sourcil.

— C’est donc pour ça que je voulais justement vous demander… d’où vient cet enfant ?

Safira jeta un regard noir aux enfants moqueurs et lâcha un soupir.

— Je vous expliquerai plus tard.

Puis, sans attendre de réponse, elle tourna les talons et se dirigea vers le marché.

✽ ✽ ✽

Le marché était bondé. C’était une chance. Une belle foule rendrait les adieux plus simples.

Safira manœuvra habilement entre les étals, ralentit imperceptiblement à l’approche d’un carrefour, puis bifurqua brusquement dans une ruelle étroite. Un coup d’œil rapide derrière elle lui confirma que l’enfant avait disparu dans la foule.

Elle expira lentement.

C’était mieux ainsi.


créée avec Microsoft Bing


Elle devait se concentrer sur l’essentiel. Ce n’était pas son rôle de s’occuper d’une inconnue. Et puis… quand elle pensait à l’état de sa hutte, elle sentait de la fumée sortir de ses narines plus dense que celle d’un dragon. Elle sentait la colère lui chauffer les veines, malgré tout ce que pouvait prêcher l’Ordre sur la patience et la bienveillance.

De retour chez elle, elle entreprit de tout ranger, usant d’un soupçon de magie pour accélérer la tâche. Lorsqu’elle posa enfin son balai et contempla son intérieur impeccable, une satisfaction tranquille l’envahit.

Puis, on toqua à la porte. Et la voix bien familière lui scia les oreilles.

Mais qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça?!

Safira ouvrit lentement, et son faux sourire poli (si bien maîtrisé d’habitude) s’évapora instantanément.

Mme Clarks se tenait sur le seuil. Et à côté d’elle, cramponnée à sa main, l’enfant la fixait avec un large sourire, la bouche encore barbouillée de confiture.

— Je l’ai trouvée au marché ! Près du stand des confiseries. Elle avait les yeux qui brillaient, je n’ai pas pu lui refuser ce petit plaisir.

Safira, les mâchoires crispées, darda un regard accusateur sur la gamine.

— Et puis j’ai réalisé qu’elle vous avait perdue ! Par chance, je savais où vous trouver !

Safira força un sourire crispé.

— C’est vrai, murmura-t-elle sans desserrer les dents. Quelle chance inouïe!

Pendant ce temps, la fillette retrouvait son regard malicieux et espiègle.

Elle était de retour.

Et ce n’était que le début.


lecture 13 Aufrufe
thumb Kommentar
1
Reaktion

Kommentar (0)

Du musst dich einloggen, um kommentieren zu können. Einloggen

Du kannst deine Lieblingsautoren mit einer Spende unterstützen

Die Reise durch dieses Themengebiet verlängern Tale
Chapitre 1
Chapitre 1

Les sorcières… En connaissez-vous beaucoup ?Non, pas celles au ne...

Inna Grim
7 min

donate Du kannst deine Lieblingsautoren unterstützen

promo

Download the Panodyssey mobile app