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Chapitre 7

Chapitre 7

Veröffentlicht am 30, März, 2025 Aktualisiert am 30, März, 2025 Tale
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Chapitre 7

— Mais je te connais ! Ça me revient : c’est toi qui m’as emmenée à la hutte de Safira ce matin-là !

Le souffle de Safira se suspendit un instant. Kaya, impassible, posa un doigt sur ses lèvres, un sourire énigmatique flottant sur son visage.


Une voix enfantine s’éleva dans l’air glacé du matin :


— Regardez ma mère ! Elle va mieux ! Ça a marché ! On a réussi ! La malédiction est partie !


Un garçon aux joues rouges sautillait de joie, attirant l’attention sur une femme à ses côtés. Celle-ci scrutait son entourage comme si elle venait de se réveiller d’un long sommeil, un sourire rayonnant sur son visage. Elle semblait soulagée de retrouver tous ces proches autour d’elle.


La foule explosa de joie. Des acclamations, des rires, et des félicitations fusèrent de toutes parts. Les villageois se rassemblèrent autour des magiciennes, les entourant de gratitude et d’admiration. Dans l'euphorie générale, tout le monde prit le chemin du village, où une grande tablée attendait sur la place centrale pour célébrer l’événement. Les festivités se poursuivirent toute la journée.


Safira, Gwael et Kaya étaient les héroïnes du jour. Il ne fut pas facile d’esquiver les villageois, qui souhaitaient tous leur parler, les serrer dans leurs bras ou simplement leur dire merci.

***

Lorsque le soir tomba, les trois héroïnes retournèrent à la hutte. Gwael, épuisée par cette journée, dormait paisiblement, emmitouflée dans une couverture moelleuse. Safira, assise face à Kaya, la fixa d’un regard interrogateur.


— Pourquoi n’étiez-vous pas aux dernières Assises de l’Ordre ? demanda-t-elle finalement.

Kaya posa sa tasse de thé et croisa son regard avec gravité :


— J’ai vu les effets de ce maléfice s’étendre jusque sur les membres de l’Ordre. J’ai décidé de mener ma propre enquête. Le jour des Assises était le moment idéal pour agir sans attirer leur attention.


Safira hocha la tête, comprenant enfin l’absence de sa tutrice.


— Je ne sais comment vous remercier de votre aide. Si vous n’aviez pas été là…


Kaya leva une main pour l’interrompre :


— Tu aurais réussi malgré tout. Tu es forte, Safira. Mais tu l’oublies. Je n’ai fait que te le rappeler, là, au bord du fleuve.


Les yeux de Safira brillèrent d’une profonde gratitude.


— Et ce qu’elle a dit, Gwael, tout à l’heure… c’est vrai ?


Kaya sourit, un sourire sans malice, sincère.


— Oui. C’est moi qui l’ai emmenée vers toi.


— Mais alors… qui est-elle ? Pourquoi l’avoir fait ?


Kaya inspira profondément, son regard se faisant plus doux mais chargé d’émotion.


— Toujours pour la même raison : te rappeler à quel point tu es puissante. Je me prépare à quitter ce monde pour celui des esprits, Safira. Il fallait que je sois sûre que tu pourrais prendre ma relève. Pour cela, il fallait te faire surmonter tes peurs et, surtout, tes doutes. Te montrer ta véritable force. Cet enfant, Safira… c’est toi. Ce chaos que tu t’obstines à renier fait partie de toi.


Safira resta sans voix. Kaya poursuivit, sa voix empreinte d’une sagesse ancienne :


— J’ai usé de magie très ancienne pour lui donner vie. Les règles existent pour poser un cadre, et ce cadre est essentiel pour la sécurité de tous. Mais tu ne dois pas brider ta puissance par peur de dépasser ce cadre.


Kaya marqua une pause, laissant ses paroles résonner.


— Le chaos en toi est une force. C’est un moteur puissant pour la transformation, un terreau fertile pour toute création. Il ne t’a jamais quittée. Et maintenant, tu sais comment l’éveiller.

***

Safira ne trouvait pas le sommeil, digérant les paroles de Kaya. "Cet enfant, c’est toi. Ce Chaos que tu t’obstines à renier fait partie de toi." Les mots tourbillonnaient dans son esprit, comme des feuilles emportées par un vent capricieux. Gwael… ce petit tourbillon de spontanéité et de désordre. Tant de fois elle avait levé les yeux au ciel devant ses escapades imprévisibles et ses transgressions des règles établies. Et pourtant…


Les souvenirs déferlèrent, comme des éclats d’une mosaïque qui prenait enfin forme.


Elle revoyait cette nuit de pleine lune, lorsqu'elles avaient conjuré les esprits pour le rituel. Gwael, avec sa manière désinvolte de bafouer les conventions, avait osé chanter une mélodie qu’elle semblait inventer sur le moment. Et contre toute attente, cette dissonance avait amplifié la puissance du rituel, réveillant des esprits d’une intensité qu’aucune formule parfaite n’aurait pu égaler. Ce soir-là, le chaos de Gwael avait transcendé les limites de l’Ordre.


Elle se rappela aussi les fois où Gwael, avec l’innocence d’un écureuil hyperactif, avait tripoté des artefacts magiques aussi sûrs qu’un nid de guêpes en plein été. Ou cette fois où, en renversant une jarre d’ingrédients rares, elle avait déclenché une réaction alchimique improbable—pas d’explosion, pas de catastrophe, juste une potion miraculeusement parfaite. Safira avait d’abord eu envie de s’arracher les cheveux, puis de prendre des notes. Pendant que Safira digérait l’absurdité de la situation, Gwael, elle, soufflait sur les bulles dorées qui s’élevaient du chaudron, totalement enchantée par son propre chaos.


La dernière phrase de Kaya se grava dans son esprit à jamais:


— Tu vois, Safira ? Gwael n’a rien inventé. Elle t’a juste montré ce qui sommeillait en toi depuis toujours.


Le lendemain matin, Safira se réveilla dans un silence étrange. La hutte semblait plus grande, plus vide. Ni Kaya, ni Gwael n’étaient là.


Elle aurait pu penser qu’elles étaient parties se promener, mais son instinct lui soufflait autre chose. Un pincement au cœur, elle comprit qu’elle ne les reverrait jamais.


Elle resta un moment figée au milieu de la cuisine, des souvenirs de Gwael et de son chaos joyeux défilant dans son esprit. Une douce mélancolie l’envahit, mais les mots de Kaya lui revinrent : “Ton chaos vit en toi, c’est ton essence-même. Tu sais comment le réveiller.”


Son regard tomba sur le collant multicolore abandonné sur le fauteuil. Un sourire en coin illumina son visage. Elle le prit dans ses mains, l’entoura autour de sa tête comme un turban, et rit doucement.

La présence de Gwael allait lui manquer, mais Safira savait désormais qu’elle n’avait besoin de personne d’autre pour invoquer ce chaos créateur.

***

Quelqu’un frappa à la porte.


Safira roula les yeux, déjà certaine de qui se tenait sur le seuil. “Mme Clarks… Évidemment”. Contrairement à Kaya et Gwael, elle, elle n’avait pas disparu. Toujours fidèle à son timing impeccable – ou plutôt, parfaitement mal choisi.


Un éclat espiègle illumina le regard de Safira. “Ah, cette fois, les choses vont être… différentes”. Elle ajusta son turban, prit une profonde inspiration, et s’avança vers la porte avec une expression mi-sévère, mi-satisfaite, comme un chat prêt à jouer avec sa proie.


En ouvrant la porte, elle découvrit Mme Clarks, un sourire radieux et un panier débordant de viennoiseries. Safira haussa un sourcil, son visage empreint d’une froideur polie.


Mme Clarks ouvrit la bouche pour parler, mais Safira fut plus rapide.


Sans un mot, elle plongea une main dans le panier, attrapa une brioche encore tiède, et en croqua une bouchée avec un enthousiasme calculé. Les yeux de Mme Clarks s’arrondirent comme des soucoupes.


Puis, d’un geste théâtral, et sans une once de remords, elle referma la porte au nez de Mme Clarks.


Safira s’appuya contre la porte, le sourire aux lèvres. Elle savourait autant la brioche que le moment. “Ah, qu’est-ce que ça fait du bien de ne pas jouer la parfaite sorcière polie pour une fois…” Pendant des années, elle avait maintenu une façade impeccable, encaissant les visites incessantes de Mme Clarks. Mais aujourd’hui, pour la première fois, elle s’était autorisée un peu de chaos, juste pour elle.


Elle attendit quelques instants avant d'ouvrir de nouveau la porte. Mme Clarks se tenait toujours là, immobile, son visage figé dans une expression de stupeur. Elle ouvrait et refermait la bouche comme un poisson hors de l’eau.


— Respirez, Karen ! lança Safira, amusée. Et entrez donc boire un thé. Vos brioches sont délicieuses, comme toujours.


Mme Clarks resta bouche bée un instant, puis hocha lentement la tête, encore sous le choc. La porte au nez, ça l’avait vexée. Mais être soudainement invitée à entrer pour un thé ? Voilà qui sortait de l’ordinaire. Un mélange de confusion et d’émerveillement passa sur son visage alors qu’elle suivait Safira à l’intérieur. Décidément, cette journée n’était pas banale. Et étrangement, les deux femmes en étaient ravies.


créée avec Microsoft Bing


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