On racontait que la sorcière habitait une maison au fin fond de la montagne et que celui qui s'aventurait était dépecé et jeté en pâture aux animaux sauvages.

Je n'y croyais pas, mais les habitants des villages ne cessaient pas de raconter cette histoire et finalement, un léger doute persistait.

Nous parcourions la vallée à la recherche d'une plante qui pourrait sauver le monde de cette maladie cérébrale lorsque j'aperçus un chemin perdu dans la montagne.

Où menait-il ? Personne ne le savait. Il n'existait pas sur les plans, mais je sentais que je devais le prendre.

Les autres installèrent le campement alors que j'entamais la montée de ce chemin qui me menait vers l'inconnu.

J'aperçus un chalet collé sur le flanc de la montagne juste derrière une épingle sur mon chemin. La nuit commençait à tomber et il me fallait m'abriter, car le brouillard s'installait.

J'étais bien décidé à faire abstraction aux curieuses légendes.

Je frappai deux petits coups discrets sur le carreau et une jeune femme aux yeux verts ouvrit la porte. Sa tenue vestimentaire noire me fit penser à la légende.

"Je suis vraiment désolé de vous déranger, mais je suis avec mes amis à une heure de marche d'ici et nous cherchons une fleur orangée. J'ai pensé que puisque vous habitez ici, vous savez peut-être où cette fleur se trouve".

Elle me regardait dans les yeux fixement comme si elle analysait le moindre de mes gestes.

"Pourquoi voulez-vous cette fleur ?"

"vous vivez en dehors du monde, n'est-ce pas ?"

"Pourquoi voulez-vous cette fleur ?"

"Le monde en bas est touché par une maladie du cerveau. La mort règne en maître. Ils vont tous mourir. Je suis scientifique et cette fleur peut soigner cette maladie. Vous êtes la sorcière ?"

"Sorcière ?

"On raconte que ..."

"On raconte bien des choses sur moi. Je suis la fée des montagnes".

"Une fée, c'est impossible, ça n'existe pas !"

"Vous croyez !"

"Mais..."

Je n'eus pas le temps de continuer ma phrase qu'elle fit apparaître au creux de sa main, la fleur que je recherchais depuis des semaines.

J'avais compris à cet instant qu'il pouvait exister au fin fond des forêts et des montagnes des êtres hors du commun des mortels.

La peur de ces êtres extraordinaires poussait les hommes à inventer des histoires farfelues devenues légendes.

Elle me prit la main et me posa la fleur. Je passais la nuit chez elle et au petit matin, les bordures du chemin s'étaient remplies de cette fleur si rare.

J'aurais voulu rester toute la vie avec elle, mais le devoir m'appelait. Je reviendrai un jour !

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