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Deuxième partie : La remise en question - Chapitre 10 : La migration - Section II : Puis vinrent les années dorées en Europe... - Séquence a : Attirés puis piégés...

Deuxième partie : La remise en question - Chapitre 10 : La migration - Section II : Puis vinrent les années dorées en Europe... - Séquence a : Attirés puis piégés...

Veröffentlicht am 24, Okt., 2024 Aktualisiert am 24, Okt., 2024 Society
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Deuxième partie : La remise en question - Chapitre 10 : La migration - Section II : Puis vinrent les années dorées en Europe... - Séquence a : Attirés puis piégés...

Le phénomène de la migration des campagnes vers les villes a pris un coup d'accélérateur en concernant des pays entiers à l'époque qui a directement suivi la fin de la Seconde Guerre Mondiale, cette période dorée du quasi plein emploi que les Suédois appellent les "Années Record", les Anglo-Saxons les "Golden Sixties" et les francophones les "Trente  Glorieuses". L'Europe se reconstruisait, tout y était à refaire parce que tout avait été détruit, par endroits il ne restait plus pierre sur pierre, la guerre avait fait des dizaines de millions de morts à travers tout le continent et on y avait besoin de bras pour le travail. Si directement après 1945, les combattants qui rentraient du front et les prisonniers de guerre qui rentraient des camps avaient du mal à retrouver du travail dans une société où non seulement il n'y avait plus rien, mais où l'on commençait à croire que la technologie allait résoudre tous les problèmes et remplacer l'humain (hum... ça ne vous évoque rien, ça ? dans une actualité plus proche...) et que ce serait la fin du travail et la société des loisirs (ou, dans le même esprit, que la bombe atomique dispensait les pays d'avoir une armée conventionnelle, ce qui a poussé les armées à réduire leurs effectifs et donc à licencier du monde qui avait pourtant bien besoin d'un emploi rémunéré), on a assez vite changé d'optique. La population a connu un "baby boom" auquel il fallait bien s'attendre (ben oui, hommes et femmes qui étaient restés séparés pendant cinq ans et parfois plus étaient tout contents de pouvoir enfin retomber dans les bras les uns des autres, et à l'époque, la contraception n'était pas encore d'actualité, ni dans la science ni dans les mœurs), il fallait bien fournir tout ce monde et même si la technologie était là, il fallait bien des humains pour la faire fonctionner (et ce n'étaient ni des bébés ni des enfants en bas âge qui allaient pouvoir le faire, d'autant moins qu'à l'époque, l'instruction était devenue obligatoire jusque l'âge de quatorze ans et que le mouvement n'irait qu'en s'accentuant par la suite), de nouveaux métiers se créaient et les besoins étaient immenses. Et il fallait bien du monde pour faire fonctionner tout cela. Pour tout dire, on n'en avait pas assez. Donc il a bien fallu aller en chercher là où il y en avait. 

Un intérêt réciproque

De plus, vu que le rapport de forces, dans un cas pareil, est en faveur des travailleurs, tous les travailleurs autochtones des pays industrialisés se montraient plus exigeants en matière de salaire, de niveau d'emploi et de conditions de travail. Les postes les plus pénibles et les moins bien payés ne trouvaient plus d'amateurs : on n'était plus dans la situation de gens qui étaient bien contents de pouvoir faire n'importe quoi à n'importe quel prix du moment que c'était du travail rémunéré (une situation à laquelle on est certes revenus par la suite et dans laquelle nous sommes encore toujours maintenant, mais chaque chose en son temps). Donc il fallait bien trouver quelque part une main-d'œuvre pas trop difficile sur les salaires ni sur les conditions de travail, ni non plus sur le niveau de l'emploi. 

Et, naturellement, où la trouvait-on ? Dans les pays où la reconstruction était à la traîne, l'économie en plein marasme, où il y avait peut-être très peu à reconstruire, donc très peu de demande en matière de main-d'œuvre et très peu d'emplois, et où les gens étaient bien contents de se voir offrir des opportunités qui, sans être mirobolantes, étaient meilleures (ou moins mauvaises) que ce qu'ils pouvaient trouver chez eux. Entre du chômage même pas indemnisé à l'époque et la possibilité d'avoir un travail rémunéré, même dans les mines ou dans les aciéries, et pour lequel on ne demandait pas au départ de qualifications particulières, le choix était vite fait. Et le fait qu'aucune qualification particulière n'était demandée signifiait que tout le monde, chacun, n'importe qui et le premier venu avait sa chance. Et c'était aussi une véritable aubaine pour les demandeurs d'emploi de ces pays-là. Du moins en apparence.

Il y avait donc, du côté des pays d'accueil, un véritable appel d'air en matière d'emploi. D'autant plus que, l'esclavage ayant été aboli et la décolonisation allant bon train, il n'était plus possible d'avoir recours comme autrefois à une main-d'œuvre gratuite et captive, ce qui aurait été commode pour pas mal d'entrepreneurs (il est assez intéressant de remarquer à ce sujet que le mot "robot" vient du tchèque "robota", qui veut dire... "esclave"... serait-ce le développement du machinisme, pourtant si décrié, qui aurait permis l'abolition de l'esclavage ? C'est en tout cas ce que cette étymologie semble suggérer... et c'est aussi ce que beaucoup de sociologues n'hésitent pas à affirmer textuellement et noir sur blanc. L'idée est donc loin d'être nouvelle, et j'irai même jusqu'à dire qu'à l'heure actuelle, elle est très largement acceptée comme une vérité). 

Certes, les travailleurs étrangers candidats à la migration n'y auraient pas répondu s'ils n'y avaient pas vu de leur côté un intérêt pour eux-mêmes. Ils n'y sont pas allés pour les beaux yeux de leurs employeurs, ni non plus parce que le pays d'accueil en soi les attirait à quelque titre que ce fût. Certainement pas, en tout cas, parce qu'ils étaient amoureux de sa culture ou parce qu'ils pensaient qu'il ferait bon y vivre s'ils s'y installaient. Ils pensaient n'y aller au départ qu'à titre provisoire. D'ailleurs, ils y allaient seuls, laissant derrière eux une famille à laquelle ils comptaient bien revenir par la suite.

À vrai dire, la décision restait malgré tout difficile à prendre, parce que ceux qui partaient - en grande majorité des hommes vu l'ordre social de l'époque et vu la nature des emplois proposés (des travaux lourds qui demandaient une grande force physique et dont beaucoup s'exerçaient dans des conditions malsaines) - étaient supposés tout laisser derrière eux, tout et surtout tous, y compris famille et amis, y compris parents, fratrie, conjoint(e) et enfants, pour partir gagner leur vie dans leur pays d'accueil. Mais s'ils y allaient, ce n'était pas simplement pour gagner leur vie - et avec ça leur propre indépendance - à titre personnel. S'ils y allaient, c'était surtout, justement, pour nourrir leur famille - le foyer qu'ils avaient fondé ou leur famille d'origine, parfois même les deux. Pour lui envoyer de l'argent depuis le pays d'accueil, pour lui permettre de mieux vivre. Quand on a toute une famille à nourrir qui compte sur soi pour subsister, qui espère grâce à soi pouvoir améliorer sa vie, et que cette opportunité-là est la seule qu'on ait, on n'a pas vraiment le choix.

La migration moderne se veut temporaire

Mais cela montre bien aussi qu'au départ, que ce soit pour le migrant pauvre (parce qu'il est un travailleur pas ou peu qualifié qui cherche juste un emploi et des opportunités) ou pour le migrant plus aisé (parce qu'il est travailleur détaché de haut niveau), s'installer définitivement dans le pays d'accueil, ce n'était pas le projet. En tout cas pas au départ.

D'ailleurs, pour beaucoup de travailleurs migrants, ce n'est encore toujours pas le cas aujourd'hui.

Les fonctionnaires internationaux et contractants des institutions internationales, les membres des corps diplomatiques, les cadres supérieurs de banques ou de sociétés, les membres des personnels académiques des universités, les chefs de projets divers, les entrepreneurs qui tentent de monter une boîte au Qatar, à Dubaï ou aux Emirats Arabes Unis - tous ces migrants-là n'ont aucune intention de s'installer définitivement dans leur pays d'accueil ni d'y faire souche (et dans certains pays d'accueil comme les derniers que j'ai cités, ils n'auraient même pas la possibilité de le faire, d'ailleurs - même s'ils le voulaient).

La plupart du temps, tout ce que ceux-là font en la matière est se faire une expérience à l'étranger qui constituera un bonus sur leur CV, qu'ils pourront valoriser une fois rentrés au pays d'origine. Ils sont travailleurs détachés, missionnés à l'étranger par leur employeur pour une durée déterminée de quelques années. Et si par hasard la banque ou l'entreprise qui les emploie fait faillite, ils rentrent dans leur pays d'origine au lieu de chercher à toute force à rester dans leur pays d'accueil. Quant aux fonctionnaires étrangers, ils connaissent souvent des rotations d'affectations après quelques années. Même les enfants des uns comme des autres, parfois, ne sont pas scolarisés dans leur pays d'accueil. Ou alors ils le sont dans des écoles spécialisées (écoles européennes ou écoles de leur nationalité quand il en existe). Mais il n'est pas rare qu'ils le soient en internat dans leur pays d'origine

Tous ces travailleurs que l'on peut considérer comme détachés restent en fait fidèles au projet d'origine de la migration à l'ère moderne, qui est de ne passer dans leur pays d'accueil que les quelques années qu'est censé durer leur contrat à l'étranger et de rentrer à un moment donné dans leur pays d'origine. Ils peuvent connaître plusieurs détachements et plusieurs affectations au cours de leur carrière, parfois même dans plusieurs pays d'accueil différents, mais tous ces séjours n'ont qu'un but strictement professionnel et l'objectif final, au-delà d'évoluer dans leur carrière, de gravir les échelons de la hiérarchie et de toucher de plus gros salaires, est de rentrer tôt ou tard dans leur pays d'origine et d'y passer le reste de leur existence et leur retraite jusqu'à leur mort, et certainement pas de s'établir dans l'un ou l'autre de leurs pays d'accueil. Au fond, même s'ils s'y attardent un peu plus longtemps que des touristes - quelques années là où les touristes ne restent que quelques jours où quelques semaines mais rarement tout un mois - malgré tout, ils ne font qu'y passer.

Une main-d'œuvre bon marché, ignorante et docile

Les migrants moins qualifiés et de condition plus modeste pensaient bien faire pareil au départ : se faire une expérience à l'étranger valorisable dans leur pays d'origine, voire faire fortune et pouvoir rentrer au pays d'origine sans plus avoir besoin de travailler ou alors en ayant les moyens de monter leur propre entreprise - d'ailleurs au début, je le rappelle, ils venaient seuls sans leurs familles - mais, recrutés directement par un employeur du pays d'accueil, moins bien informés et aussi moins instruits, et souvent pas même au courant de leurs droits en tant que travailleurs - même si ces droits étaient certes stipulés noir sur blanc dans leur contrat, mais rédigés dans une langue étrangère qu'ils ne comprenaient pas et dans un langage juridique abscons que de toute façon pas grand monde ne comprend - ils se sont souvent retrouvés piégés par le différentiel de niveau de vie entre leur pays d'accueil et leur pays d'origine. 

Piégés par le différentiel de niveau de vie

Certes, le but originel de l'opération était de leur part de vivre aussi sobrement que possible dans le pays d'accueil pour envoyer un maximum de leurs gains à leur famille restée au pays d'origine. Mais ce qu'ils n'ont réalisé qu'une fois sur place dans le pays d'accueil, c'est que si les salaires y étaient beaucoup plus élevés que dans leur pays d'origine - jusqu'à leur apparaître parfois mirobolants - les prix de tout, même des articles les plus basiques et les plus indispensables, y étaient aussi beaucoup plus élevés... à tel point que ce qui leur paraissait être une fortune dans leur pays d'origine se révélait être une véritable misère dans le pays d'accueil

Or, en attendant de pouvoir rentrer au pays d'origine une fois fortune faite, ou une fois l'expérience acquise, il fallait bien commencer par vivre, et d'abord survivre, dans le pays d'accueil...

Bien sûr, cela rendait de fait leur retour au pays d'origine beaucoup plus lointain et beaucoup plus incertain... 

Et c'est ainsi que toute réflexion faite, une fois surmontée la honte de "s'être fait avoir" - et qui interdisait pendant longtemps de parler clairement de la déception que la migration pouvait constituer - le regroupement familial, au lieu de se faire par leur propre retour au pays d'origine, s'est fait en sens inverse par l'arrivée de leur famille au pays d'accueil où ils ont fini par faire souche. Parce qu'après avoir fait tous les calculs qui s'imposaient, mais cette fois-ci en toute connaissance de cause, ils ont trouvé que c'était la solution qui avait le plus de sens économiquement parlant. Et pas seulement au point de vue économique, d'ailleurs.

Ce qui, bien entendu, changeait à nouveau toute la donne, et cela pour tout le monde

Une migration à grande échelle 

Certes, ce n'était pas la première fois dans l'histoire du monde que des étrangers migraient vers un pays d'accueil avec famille, armes et bagages et y faisaient souche loin du pays qui les avait vus naître. 

Tout comme ce n'était pas la première fois dans l'histoire du monde que des individus, des familles, des tribus et des communautés se déplaçaient à la recherche d'une vie meilleure et de meilleures conditions de vie. 

Comme déjà dit, ce sont là des choses qui se passaient depuis la nuit des temps.

Mais c'était la première fois que cela se faisait à cette échelle-là. 

Et comme je l'ai déjà dit en parlant de tourisme, et encore avant en parlant d'énergie et de ressources en général, l'échelle, ça change tout...

 

Crédit image : © tableau d'élocution Rossignol 1462194157

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