1. This is the end : Fairbanks — Alaska (États-Unis), le 18 août
Auf Panodyssey kannst du bis zu 10 Veröffentlichungen im Monat lesen ohne dich anmelden zu müssen. Viel Spaß mit 9 articles beim Entdecken.
Um unbegrenzten Zugang zu bekommen, logge dich ein oder erstelle kostenlos ein Konto über den Link unten.
Einloggen
1. This is the end : Fairbanks — Alaska (États-Unis), le 18 août
C’est la fin, pensa le géophysicien en relisant la troisième itération de ses calculs. RIP Homo sapiens… tu parles… RIP la planète, oui !
Ce n’est pas tous les jours qu’on découvre que la grande crise biotique de l’ère humaine est pour le mois prochain… Et toutes choses considérées, le chercheur prit la confirmation de manière plutôt seine : il eut juste le temps d’attraper la poubelle de bureau en plastique noir avant de vomir un long trait de bile jaunâtre huileuse.
Il n’avait rien avalé depuis trente-six heures, et son corps ne pouvait rien produire d’autre en réponse au cocktail d’hormones que son cerveau venait de décharger à la terrible révélation.
Il retomba en arrière sur sa chaise de bureau qui recula sous l’impulsion avec un couinement de mécontentement de ses roulettes. L’atmosphère chargée par la chaleur des ordinateurs sentait le renfermé et se mêla au fumet âcre de la bile. Il s’essuya avec un mouchoir en papier extirpé d’une boîte qui trônait sous son écran, et souffla comme s’il pouvait laisser retomber la tension accumulée des derniers jours en une seule longue exhalation. Ses yeux rougis et gonflés ne formaient plus que deux fines fentes qui trahissaient la fatigue. Que faire maintenant ?
Il reprit sa respiration en se prenant la tête entre les mains. Il devait rassembler ses travaux, publier, partager avec la communauté scientifique. Il déglutit à cette idée. Allait-on seulement le prendre au sérieux ? Depuis plus de douze ans et son fiasco sur l’inversion des pôles magnétiques terrestres, ses confrères recevaient les papiers signés « Logan Chow » avec une condescendance souvent teintée d’une vive méfiance.
Pourtant une seconde opinion se révélait nécessaire avant d’avertir les autorités, le public, et essayer de mitiger les dégâts… un vertige le traversa devant l’ampleur de ce qui l’attendait, ses poils se hérissèrent le long des avant-bras et il sombra dans l’apathie, exténué.
Mitiger quoi au juste ? Ce n’est pas comme si l’on allait enrayer la fin du monde en moins d’un mois ! Avec quoi ? Avec qui ?