Les Vacances d'Emma : Chapitre 4
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Les Vacances d'Emma : Chapitre 4
De retour chez elle, Emma se changea rapidement et commença à faire ses valises. Elle décida de mettre de la lecture et ses dossiers, qu’elle avait récupérés avant de partir du bureau, dans la valise en cabine avec elle. Dans celle qui partait en soute, elle y rangea ses vêtements et son nécessaire de toilette. Comme ça, si le bagage avait le malheur de se perdre, elle pourra toujours travailler. Au besoin, Callie trouverait bien quelques chiffons à lui prêter ou elles iraient faire les boutiques ensemble. De toute façon, elles iront faire les boutiques et peut-être même que la grande sœur de Callie se joindra à elles. Quelle chance pour elle d’avoir été aux Etats Unis l’année dernière ! Son ESTA était encore valide. Autrement, elle n’aurait pas pu partir le soir même et aurait dû attendre une décision qui prend généralement 72 heures. (1).
Elle vérifia une dernière fois le contenu de ses valises avant de les boucler. Elle prit soin de mettre tous ses papiers dans son sac à main. Elle avait même imprimé le billet offert par Calli, reçu par mail. Sait-on jamais ! On n’est pas à l'abri d’une panne réseau ou des caprices d’un téléphone. Elle avait justement pris soin de le mettre en charge le temps de faire ses valises. Maintenant, il ne faudrait pas oublier de mettre le chargeur dans son bagage à main.
L’heure du call avec Robert approchait. Susanne avait pris soin de le prendre le plus tôt possible. Tant mieux, elle avait quand même pas mal de route avant de se rendre à l’aéroport.
Son patron, Robert Dupuis, avait deux ans de plus qu’elle. C’était un homme assez charismatique. Toujours coiffé impeccablement, sauf par temps de mistral, mais là c’est tout le monde qui avait la coupe “mistral”, à moins de mettre une tonne de gel. Il avait une barbe un peu grisonnante bien taillée. Un jour sa femme lui avait demandé de la raser complètement, pour se faire une idée. Ça n'a pas duré longtemps ; elle lui a vite demandé de la laisser pousser. Il venait travailler en costume trois pièces , contrairement à Mickaël qui venait en t-shirt, jean et baskets. Ah, ces jeunes ! Ils ne respectent plus rien.
Son ordinateur émit un signal pour notifier un appel en visio. Elle répondit à l'invitation de connexion et se retrouva face à Robert, en costume. “Même pendant ses vacances il met des costumes ? Si ça trouve il est en short”. Elle se retint de rire. Il fallait qu’elle reprenne son sérieux, c’était une discussion délicate.
– Bonjour Emma, comment allez-vous ?
– Bonjour Robert. J’ai connu pire et j’ai connu mieux. Et vous?
– Je m’ennuie un peu, mais ça va.
– Je suis vraiment désolée de vous déranger pendant vos vacances.
– Ne vous inquiétez pas Emma, je vous ai toujours dit de m’appeler en cas de problèmes. Et je sais que vous gérez très bien les difficultés, alors si vous m’appelez cela veut dire que c’est très important.
– Effectivement, je suis dans une situation très compliquée à cause…
Il ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase.
— Laissez-moi deviner : Mickaël.
– Lui-même.
– Bon qu’est ce qu’il a fait encore.
– Il m’a recommandé à un de ses clients.
– C’est nouveau ça. Quelle mouche l'a piqué pour qu’il fasse cela ?
– Le client, Monsieur Green, m’a répété ce que Mickaël lui aurait dit. Que vous lui aviez demandé de déléguer un peu et que j’étais dans l’obligation d’accepter sinon je risquais des conséquences.
– Je n’ai jamais dit à Mickaël de déléguer. Je lui ai simplement dit qu’il ne devait pas prendre une trop grande charge de travail. Il en fait trop et bâcle certains dossiers. Et ne vous inquiétez pas Emma, c’est votre droit de refuser un client. Il n’y aura aucune conséquence à cela. Par contre il y a bien une personne qui risque d’avoir des répercussions sur son emploi, c’est lui. Que vous a demandé exactement ce Green ?
– Il m’a demandé de falsifier des factures, s’exclama-t-elle indignée !
– Je m’en doutais. Il a été assez bête pour vous envoyer ce client. Je ne sais pas ce qu’il avait en tête quand il a fait cela. Je vous rassure encore une fois, je suis bien d’accord avec vous, vous allez refuser ce client.
– Robert…Elle hésitait. Je suis désolée de devoir vous lâcher au dernier moment. Je souhaite prendre des vacances. Je préfère mettre un peu de distance entre ce Monsieur Green et moi. Il me fait peur.
– Je vois… Bon très bien. Prenez ces vacances ; elles sont bien méritées. Passez moi les coordonnées de ce Mister Green, je vais lui dire que notre cabinet ne traitera pas avec lui. Je prend la suite de cette histoire en main. Je rentrerai demain, je ne veux pas que le cabinet tourne seul avec Mickael pour seul responsable. Par sécurité, je ne vous demande pas où vous allez, mais la police voudra sûrement vous entendre comme témoin.
— Merci Robert, je suis vraiment désolée de gâcher vos vacances.
– Pas d’inquiétude Emma, ma femme voulait rentrer de toute façon. Le beau temps n’est pas au rendez vous, ses articulations la font souffrir.
– Pourtant je vois un beau ciel bleu derrière vous.
– Effectivement , c’est notre premier jour de grand soleil en 7 jours. On partira demain matin. Je vais faire plaisir à mon épouse en lui proposant une petite balade sur la plage. Autant profiter du soleil. Vous partez pour vos vacances ?
– Oui, je m’éloigne. Je vais rejoindre une amie. J’appellerai Suzanne pour vous dire où je suis.
– Non, pas la peine. Si ce Green vous fait peur, autant que personne ne sache où vous vous trouvez.
– Comme vous voulez, Robert. J’emporte mes dossiers de toute façon, pour travailler à distance. Je ne vais pas laisser mes clients sans nouvelles.
– Vous êtes une excellente personne Emma. Passez de bonnes vacances. Et ne vous inquiétez pas, je m’occupe de ce Green.
– Merci Robert et soyez prudent, il a deux colosses avec lui. Au revoir.
Il hocha la tête.
– Au revoir Emma.
Ils mirent fin à la communication.
Emma regarda l’heure. Il était temps pour elle de prendre la route. Elle préférait arriver à l’avance à l’aéroport. Avec l’autoroute, c’est quitte ou double. Elle installa son ordinateur dans sa sacoche et le rangea avec ses dossiers. Elle attrapa un petit paquet de biscuit, « pour les petits creux ». Elle verrouilla sa porte, rangea ses affaires dans le coffre de sa voiture et s’installa au volant.
Illustrations générée par IA.
Jackie H vor 3 Monaten
Cette illustration générée par IA ressemble furieusement à un ancien chef de service à moi (bon, enfin, tel qu'il était il y a une trentaine d'années...)