 
                     
                    Premiers jours dans les Backwaters
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Premiers jours dans les Backwaters
Revenir en Inde, 20 ans après mon premier grand voyage sur ce sous continent si vaste et si particulier...
A la fois ça n'a pas bougé, et à la fois c'est sensiblement différent ! Mais attention à ne pas trop comparer les 2 expériences car l'Inde du Nord et l'Inde du Sud sont 2 régions très éloignées et donc très différentes...
Pourtant, très vite je retrouve certaines sensations familières : D'abord cette moiteur ambiante, qu'on ressent dès la sortie de l'air climatisé de l'aéroport, qui donne à l'atmosphère une sensation de pesanteur chaude et humide.
La circulation dense et anarchique ensuite, mêlant camions, bus, auto, rickshaws, mobylettes, vélos et piétons, dans une espèce de hiérarchie où le plus gros a toujours priorité sur le plus petit, qui se doit donc de toujours faire place et s'écarter pour laisser passer le plus imposant au risque sinon de se faire renverser.

Le bruit, incessant et omniprésent, où que l'on aille, dû notamment à l'usage intempestif du klaxon, qui signifie à la fois « attention, je suis là » « regarde, je vais tourner » « fais moi de la place, je veux passer » « ok, je t'ai vu » ou encore « bon sang, mais fais gaffe ! » et tant d'autres nuances encore. Il se mêle à cette foule de gens très dense et aux nombreuses activités pratiquées dans la rue ou à même le trottoir, tels les bruits de moteurs sans catalyseurs extrêmement bruyants, les marteaux piqueurs et autres engins de travaux du BTP ou de la voie publique, la découpe à la disqueuse de plaques ou de tiges métalliques, le bricolage de véhicules à la clef et au marteau, les charges et décharges de produits en tout genre de camions aux alarmes retentissantes, les commerçants tenant boutique à même le trottoir....Tout ceci génère un brouhaha permanent, dont il est toujours très difficile de s'extirper pour trouver un petit espace de quiétude ne serait-ce que quelques instants.
La force des odeurs également, puissante, mêlant à la fois épices et fritures en tout genre, pollution automobile, relents d'eaux usées stagnantes et de détritus entassés...

Oui, je suis donc bien arrivé en Inde, et cela reste un pays toujours assez déroutant et compliqué à appréhender, car tellement différent de notre environnement et de nos repères habituels, et qui nous sort dans tous les cas, quoi qu'on veuille, complètement de notre zone de confort.
Si les jeunes semblent désormais plus à l'aise pour échanger en anglais, il reste toujours très difficile de demander son chemin dans la rue, d'orienter un rickshaw (ces fameux tricycles à moteur) précisément ou d'obtenir le détail du menu proposé dans un restaurant, car la plupart des indiens baragouinent trois mots d'anglais à peine. Et même en se limitant à quelques mots clefs, il est souvent difficile d'interpréter leur fameux dodelinement de la tête, oscillant à droite et à gauche, celui ci pouvant parfois dire « oui, c'est par là » sinon « OK, j'ai rien compris, mais je fais bonne figure quand même, et passe ton chemin ».
Il faut dire aussi que je ne suis pas aidé : ma bible de référence dans ces cas là, celle qui me sauve pour me définir quelques repères et pouvoir m'orienter, est souvent mon guide de voyage, le Routard ou le Lonely ,selon. J'ai pris pour une fois -bien m'en a pris- un Petit Futé, (le seul en fait que j'ai trouvé disponible dans ma librairie à St Denis), qui est d'une profonde médiocrité, ne propose aucun plan, ne localise pas grand-chose, recommande pêle-mêle des hôtels, des restaurants, des activités et quelques lieux à visiter, sans jamais vraiment préciser comment s'y rendre ni à quelle distance cela se situe (parfois c'est complètement en dehors de la ville !). Quant aux adresses et numéros de téléphone indiqués, ils sont régulièrement hors d'usage ou non référencés....Bref.
Je compense donc tant bien que mal avec un fond de carte téléchargé sur mon téléphone, pour tenter de situer les quelques adresses intéressantes que j'ai repérées, et me laisse sinon errer au gré de mon inspiration dans les rues de la ville à la recherche d'un temple, d'un point de vue agréable, ou d'un endroit pas trop sale et pas trop bruyant pour me restaurer, à défaut de pouvoir m'appuyer sur quelques adresses recommandées.

Malgré tout, - et c'est bien là la magie de l'Inde ! -, on finit toujours par retomber sur ses pattes : trouver une cantine populaire pour manger un bon Chicken Biryani local ou retrouver les saveurs d'un délicieux chaï (thé noir au lait agrémenté d'épices, dont la cardamone) accompagné de quelques fritures ou pâtisseries locales, toujours une surprise de savoir sur quoi on tombe ; se dégoter une petite guesthouse qui ne paye souvent pas de mine de l'extérieur, rudimentaire mais assez propre et plutôt bien placée ; rencontrer quelqu'un dans la rue ou à la station de bus capable de vous comprendre et de vous orienter ; parvenir à trouver le bon bus dans le dédale d'une gare routière sans aucune indications, pour vous permettre d'aller là où vous souhaitez aller.
Les conditions, c'est de savoir faire preuve de beaucoup de patience, travailler le lâcher-prise vis à vis de ses repères et exigences habituels, et cultiver la confiance dans l'idée qu'une solution, d'une manière ou d'une autre va toujours pouvoir être trouvée ! En somme, et je trouve que ça résume toujours bien l'Inde : On sait pas comment ça fonctionne et il ne sert à rien de chercher à le comprendre, mais ça fonctionne...

Arrivée donc à Cochin, ou Kochi, est donc la ville la plus importante du Kerala, cet état de l'Inde situé à l'extrême sud ouest de l'Inde, sur ce qu'on appelle la côte malabare. Sa localisation ouverte sur la mer d'Arabie en a fait un point stratégique sur la route des épices, convoité et occupé par les Portugais d'abord (Vasco de Gama est mort ici), puis par les Hollandais, avant de passer sous la domination de l'empire Britannique.

Elle se situe à l'entrée des Backwaters, un ensemble d'étendues d'eau se situant en retrait des côtes, confluence de nombreuses rivières dessinant de multiples lagunes et marais, reliés entre eux par une multitude de canaux, formant ainsi un immense complexe de voies navigables sur plusieurs centaines de kilomètres. C'est cet ensemble qui a permis pendant plusieurs siècles la culture et l'acheminement de nombreux produits comme le poivre, la cannelle, la coco, le coton, la soie, les perles, ou l'ivoire... et c'est cet ensemble qui fait la renommée touristique du Kerala aujourd'hui.


Sur ces Backwaters, à Cochin mais surtout au sud, on y circule sur des pirogues ou des longues barques à moteur pour la journée, ou encore mieux sur les fameux houseboats, sorte de péniche habitable traditionnelle où l'on peut faire croisière et y passer une ou plusieurs nuits.




Kochi est donc un ville avant tout portuaire (l'un des plus gros ports du pays), répartie sur plusieurs quartiers dont le plus renommé et authentique est celui de Fort Kochi, construit sur un grand îlot de terre rescapé de ces backwaters.

Je suis frappé par l'aspect historiquement très cosmopolite de la ville, où les églises, nombreuses et d'héritage colonial, côtoient les temples hindous malbars, aux multiples statues très colorées qui me sont si familiers à la Réunion ; mais aussi les mosquées construites par les commerçants arabes se situant de l'autre côté de la mer d'Arabie, et des quartiers juifs implantés depuis plusieurs siècles également. Si l'on se demande pourquoi il y a tant d'Indiens qui viennent faire pèlerinage à Lourdes, je crois savoir d'où ils viennent !



Egalement très renommés, les carrelets chinois, ces espèces de grand filets de pêche maintenu par une armature de bois complexe, qu'on immerge dans l'eau une vingtaine de minutes avant d'en ressortir le contenu, traduisant aussi un héritage et une présence asiatique certains.


Un véritable carrefour d'influences diverses donc, qui semblent avoir cohabité ensemble et commercé pacifiquement pendant des siècles !

C'est donc entre Kochi et Alleppei, au milieu des backwaters, que je passe mes premiers jours, avant de descendre plus au sud....et je dois bien dire que ce sont des endroits calmes, agréables et reposants malgré un trafic certain (plus de 2.000 houseboats circulent rien qu'à Allappei, sans compter les nombreux tours en bateau à la journée !)
Bien qu'on ne soit absolument pas en saison des pluies, il pleut inhabituellement beaucoup (tous les jours), prenant parfois la forme de déluge accompagné de vent violent, ce qui ne simplifie pas les choses... « Climate Change ! » me disent les indiens...
La suite au prochain épisode





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Jackie H vor 4 Minuten
Et voilà donc d'où viennent la "Cochinchine" et les "malabars"... 😆😆😆
Certaines photos semblent contenir un effet spécial qui fait que lorsqu'on les fait défiler sur son smartphone, on voit le mouvement de l'eau et ses vagues... c'est très vivant et très joli 👍🏻🙂