A l'extrême Sud de l'Inde
A l'extrême Sud de l'Inde
Ma cure ayurvédique étant terminée, et fort de ces 15 jours de retraite très paisibles entouré de personnes très sympathiques, je reprends le cours de mon voyage, direction le sud.
Allez, un peu de tourisme !!
Première étape à Kovalam, au sud de Trivandrum, village de pêcheurs établi dans une jolie petite baie. Cet endroit est devenu un endroit très prisé des touristes, indiens comme étrangers, et de nombreux établissements proposant des soins ayurvédiques se sont établis ici.
Associé, tout le cortège de restaurants, boutiques, vendeurs de rue... Cela reste néanmoins un endroit agréable pour passer quelques jours, loin du bruit de la circulation (pas de voitures ni de rickshaws dans les ruelles) notamment pour celui qui souhaite se reposer un peu de toute cette frénésie indienne permanente... Mais ce n'est pas vraiment l'Inde.


Cela me rappelle le village de Varkala, dont nous étions distants de seulement 30min en rickshaw à Maithri Mandir ; petit village avec une plage de sable fin où tous les touristes indiens viennent admirer la mer, faire trempette tout habillés et se prendre en photo, et vénérer Vishnu dans un temple très ancien, tandis que les occidentaux flânent dans les nombreuses boutiques attenantes.. deux incontournables de la côte keralaise


Je franchis ensuite la frontière avec le Tamil Nadu, et m'arrête quelques heures au magnifique Padmanabhapuram Palace, l'ancienne résidence du prince de Travancore, tout de bois sculpté. Le Travancore était un état princier resté indépendant sous le joug britannique, tout comme l'état de Cochin qui ont formé après l'indépendance avec le Malabare le Kerala.


Et arrivée à Kânyâkumâri, à l'extrême sud de l'Inde. Quand je dis extrême sud, c'est vraiment la partie la plus australe de l'Inde, à la pointe, au cap Comorin, où l'on admire le soleil levant du côté du golfe du Bengale le matin, le soleil couchant du côté de la mer d'Arabie le soir, l'océan Indien juste en face de nous !



Lieu évidemment sacré pour les indiens (comme tellement d'endroits !), où un imposant temple a été érigé en l'honneur de la déeesse Kumari qui a vaincu jadis les démons et rendu au monde sa liberté. Clos par un imposant mur rayé de rouge et de blanc, il n'attire pas spécialement l'oeil de prime abord... Mais on fait pourtant une très longue queue pour pouvoir pénétrer à l'intérieur, afin de voir, le temps de quelques secondes à peine, la déesse, et obtenir le darshan, sa bénédiction !
Il faut imaginer pénétrer ce lieu ancien composé d'imposants blocs de pierre taillés et sculptés, noirs, ne présentant aucune ouverture, totalement à l'abri du jour, éclairé uniquement par de nombreuses bougies à huile. Il faut se représenter franchir une succession de pièces, emboitée les unes dans les autres, pénétrant de plus en plus au cœur du temple, tel Indiana Jones, pour parvenir à trouver, au fond d'une petite loge exigüe, tel un trésor extrêmement bien protégé, la fameuse statue de la déesse, pas même un mètre de hauteur, parée de tissus et d'offrandes, devant laquelle des milliers d'indiens viennent chaque jour se prosterner et invoquer la protection.
Il se dégage, du fond de ce temple, une ambiance très spéciale, mystique, que la dévotion indienne ne fait que renforcer... Photos interdites évidemment.

Sur l'esplanade devant, en face de l'Océan Indien donc, les indiens viennent en masse admirer le coucher et le lever de soleil, et s'immerger dans l'eau de piscines naturellement formées par les ultimes rochers du sous-continent. Une ambiance joyeuse et festive qui me rappelle un peu (en beaucoup plus modéré!) celle des ghâts de Bénarès, ces marches donnant sur le Gange dans le nord de l'Inde !

Ultimes rochers... pas tout à fait. Au milieu de l'océan, à peine quelques centaines de mètres plus loin, siègent 2 rochers émergés, derniers vestiges de Terre résistant et faisant face à la mer. C'est ici qu'en décembre 1892, le grand Swami (maître)Vivekananda est venu méditer pendant 3 jours, avant de devenir le grand porte-parole de l'hindouisme qu'il est devenu.

Né près de Calcutta d'une riche famille brahmane, il délaisse les honneurs et le confort de sa caste pour chercher un maître qu'il trouvera en la personne de Râmakrishna, dont il devient le disciple puis le successeur à seulement 23 ans.
Attristé de voir la pauvreté matérielle et spirituelle des indiens, perdus dans des cultes des idoles sans fin, il parcourt pendant quelques années l'Inde du nord au sud en tant que simple moine, où il échange et tente d'instruire les indiens sur les trésors philosophiques que recèlent les textes fondateurs de leur religion. C'est durant ces périples qu'il viendra voir le temple de Kumari et ira ensuite méditer sur les rochers en face.

Il part ensuite à Chicago, à l'Exposition Universelle, où se tient le premier Parlement des religions. Là, il expose le 11 septembre 1893 une présentation de l'hindouisme dans l'esprit de l'enseignement de son maître Râmakrishna, qui fera date, associé à un discours universaliste prônant l'importance de la spiritualité et de la tolérance entre toutes les religions, discours qui sera ovationné par les 7000 personnes présentes et qui fera sa renommée internationale.
Il parcourt alors l'Occident, Etats-Unis comme Europe, où il fait connaître les enseignements de l'hindouisme grâce à la Râmakrishna Mission qu'il a fondé, et parvient à séduire et fidéliser de nombreux disciples à la philosophie hindoue. Il diffuse également son interprétation des Yoga-Sutrâs de Patandjali, la bible de l'école du Yoga, qui participera de l'intérêt et de l'essor des occidentaux pour cette discipline.

Bien que non engagé politiquement, il œuvre avant tout pour le respect et la reconnaissance de l'Inde et de sa sagesse multi-millénaire, qui est alors piétinée par l'occupant britannique, ce qui fera de lui l'un des grands précurseurs et inspirateurs des mouvements d'émancipation indiens, auquel les grands sages et grands politiciens engagés comme Gandhi feront régulièrement référence.
Il meurt très jeune, à l'âge de 39 ans, mais son œuvre pour faire connaître la philosophie et la religion hindoue dans le monde sera considérable, faisant de ce personnage un maître très respecté et honoré en Inde.

En témoigne donc le grand mémorial construit depuis sur l'un des deux fameux rochers en face de Kânyâkumâri, l'autre accueillant une énorme statue du poète tamoul Thiruvalluvar. Depuis peu, un pont relie les deux rochers. On accède « rapidement » au site en ferry, exceptée la très longue file d'attente pour aller et revenir. Egalement présent ici l'un des nombreux ashrams de la Râmakrishna Mission qui diffuse ses enseignements.



Je vais remonter désormais via Madurai dans les montagnes, appelées les Ghâts Occidentaux, qui séparent le sud de l'Inde et donc le Kerala du Tamil Nadu du nord au sud, avant de rejoindre ma tante Brigitte et ses amis indiens (qui vivent à Toulouse) à Madurai, pour le fameux mariage de Siva...
Le 2ème temps fort de ce voyage pour bientôt ! A très vite !



Beitragen
Du kannst deine Lieblingsautoren unterstützen

