

Le ballet du cratérope écaillé
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Le ballet du cratérope écaillé
La revue 1PPEC publie de la poésie mais d'une manière originale...
Pour son n°8, la revue attendait des poèmes sur le thème des oiseaux, alors j'ai écrit un poème sur un volatile au nom et au comportement étrange, le cratérope écaillé...
Ce poème est un clin d'œil à l'étude de la philosophe Vinciane DESPRET qui a écrit un livre 'La danse du cratérope écaillé - naissance d'une théorie éthologique' aux éditions La découverte.
Je n'ai pas souhaité utiliser exactement le même titre.
Voici la pensée de l'éthologiste israélien Amotz Zahavi au sujet de la danse de ces oiseaux, pensée rapportée dans son livre par Vinciane DESPRET :
'En l'occurrence, Zahavi pense que les cratéropes défient leurs prédateurs habituels sur le thème : « Regarde-moi, je suis particulièrement faible et pourtant je n 'ai pas peur de toi, qui plus est, si tu m 'attaques, mesure quels efforts tu devras livrer pour m 'attraper. » Les volatiles se font en effet un malin plaisir à danser dans un lieu et à des heures des plus dangereux pour eux – l'exécution de cette danse se fait sur une surface sans relief, loin des abris offerts par les niches habituelles et le matin alors qu'ils sont affaiblis par la faim.
Autre incidence d'une telle fanfaronnade, toujours selon Zahavi, cette initiative logiquement absurde confère au plus opiniâtre des cratéropes le statut de chef de tribu, ses compères se disant que s'il est capable d'une si grande folie, c'est sans doute qu'il doit être le plus fort d'entre eux.'
J'ai pensé que cette théorie valait bien qu'on lui consacre quelques rimes !
Le résultat est normalement accessible depuis le QR code ci-dessus généré par la revue sinon voilà le texte original :
Le ballet du cratérope écaillé
Avez-vous déjà vu ces petits passereaux
Au bec tout pointu se livrer à leurs sauts
A la vue et au su de tous leurs prédateurs
Au risque qu'ils les tuent, dans leur folle gageure ?
Cédant à leurs pulsions, ces graines de héros
Se défient dans des bonds, grimpant toujours plus haut,
Ils jouent les fanfarons, le matin de bonne heure
Et vivent avec passion, faisant fi de leur peur.
Leurs femmes veulent des maris qui soient de vrais casse-cou,
Qui protègent leur nid et chassent les voyous,
Pour être alors choisis, ces véloces danseurs
Mettent en péril leur vie afin d'être vainqueurs.
Serions-nous nés oiseaux, nous sauterions en chœur,
Jouerions les machos et les petits seigneurs,
Mais nous sommes nés humains, une race supérieure,
Nous sommes bien plus malins dans nos affaires de cœur…

