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A Jamais.

A Jamais.

Veröffentlicht am 28, Dez., 2024 Aktualisiert am 28, Dez., 2024 Poetry and Songs
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A Jamais.

j’ai un goût de fer dans la bouche le fluide empoisonné qui dégouline de mon crâne et imprègne mon âme les membres fatigués teintés d’un désir furieux : la caresse froide de l’oubli éternel tandis que je marche dans les brumes de ton amour


*

dernières braises

le grand brasier n’est plus qu’un tas de

cendres fumantes

mais il a brûlé jusqu’aux étoiles si

lointaines

si haut si fort il a englouti chaque bûche

de la forêt commune jour après jour & nuit après nuit

maintenant c’est la brume

     &

         envahit mon

cerveau fatigué

j’ai la Foi : elle s’est encrassée

je m’engage sur un nouveau sentier je ne

sais pas quand il s’est glissé sous mes pas un nouveau sentier sans l’odeur

rassurante de l’âme douce amie un sentier hors de ton sentier il me semble que

j’aimerai tant qu’ils se croisent encore & encore & qu’ils fusionnent

encore & encore & qu’ils vivent ensemble & encore & encore

& le spectre de nos corps de nos esprits

le parfum magnifique de Notre Vie les souvenirs de nos bonheurs

je les garde comme les plus précieux des trésors ancrés à jamais dans les anfractuosités perdues de mon âme éreintée d’aimer mais j’aimerai toujours sans pitié

à jamais


*


Cassiopée

parmi toutes les étoiles embrasant nos

rêveries nocturnes, parkings en couture de nos corps, constellations de nos

mémoires mêlées, tu te rappelles ? 

tu te rappelles de Cassiopée ?

sous son regard, évanouis sur les chemins de

l’extase

Cassiopée veille sur les nuits des amants gardienne

sauvage de leurs amours éphémères si beaux nous nous sommes aimés sous le

regard de Cassiopée, au moins autant qu’Orphée et



Eurydice



(seule dans les Enfers perdu-e-s sous la hache du monde)



Adonis et Aphrodite,

la Lune

et le Soleil,

ou Suffolk et Marguerite,

et tous les amants sublimes depuis l’aube

naissante de la Terre qui nous porte


mais nous, les poètes ne nous raconteront pas : le temps des mythes est révolu, dissous dans le voile morne de la réalité quotidienne

l’éternité n’est bonne que pour les dieux et

les rêveurs – les idiots naïfs


mais qu’importe

qu’importe les poètes et la mémoire des livres

qu’importe, puisque Cassiopée nous a contemplés

& c’est une richesse si précieuse gravée à jamais dans mon corps

avec la lame inébranlable de nos vies qu’elle balaie jusqu’aux mythes les plus

lointains

c’est la lumière extatique de ces souvenirs

et de ceux

avenir

qui m’extirpe des ténèbres et éclaire l’à venir


aujourd’hui les étoiles s’éteignent lentement

mêlées à cet au revoir acide aux effluves aigre-doux

voilà ma maison plongée dans le silence

à jamais.

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