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Chapitre 1. Oups !

Chapitre 1. Oups !

Veröffentlicht am 12, Aug., 2024 Aktualisiert am 14, Aug., 2024 New Romance
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Chapitre 1. Oups !

Séléné

(une semaine plus tard)

Je sprinte pour être à l’heure en cours de travaux dirigés d’histoire de l’art antique, le dernier de la semaine, tout en jurant en mon for intérieur. La barbe ! Quelques jours auront suffi avant que les premiers soucis se présentent. Les joies de la SNCF et des transports en commun. Je n’ai pas encore eu l’occasion de le rencontrer, mais je prie pour que le prof soit sympa et compréhensif.

Rouge pivoine, les cheveux coiffés façon brushing en bord d’autoroute et le souffle irrégulier, témoin de ma condition de sportive du dimanche, je n’ai pas vraiment le profil de l’étudiante décontractée. Je me faufile par la porte entrebâillée de la salle de cours et me fige durant quelques instants. Merde ! C’est lui. Le beau brun du tram. C’est officiel, j’ai la poisse !

Je m’excuse aussitôt pour mon retard et il me répond sans même jeter un œil dans ma direction. Sur le coup, je n’entends pas vraiment ses propos, je reconnais surtout sa voix qui m’a quelque peu déstabilisée l’autre fois. Gênée, je m’empresse de m’installer à une place vacante au fond de la salle, à côté d’un jeune homme souriant à qui je marmonne un « salut » avec difficulté. Dès que le prof prend la parole pour se présenter, je constate une certaine euphorie chez les donzelles présentes dans la pièce, toutes captivées par cet Apollon, alias Morgan Conti, étudiant en deuxième année de doctorat en sciences archéologiques. Pas besoin de s’appeler Nostradamus pour prédire un taux d’absentéisme faible, voire inexistant, dans ses cours durant tout le semestre.

Nos regards se croisent un bref instant et je me sens toute chose en me remémorant notre première rencontre, me revoyant quelques jours plus tôt, agrippée à sa chemise et contemplant ses yeux dorés avec le même sourire aux lèvres qu’une bigote en admiration devant un crucifix. Je peine déjà à retrouver mon souffle après mon marathon et ce souvenir ne m’est d’aucun secours. La honte de ma vie ! Un haut-le-cœur me secoue, j’ai besoin d’air, et fissa ! Je me lève donc pour ouvrir la fenêtre avant de faire un malaise. Mieux vaut éviter de me faire remarquer davantage…

Il nous dévoile le programme des séances : chaque semaine, un binôme d’élèves présentera durant trente à quarante minutes ses travaux sur un thème choisi préalablement. Puis le prof développera sur le contexte historique et artistique des œuvres étudiées, afin de compléter les informations données lors des cours magistraux. Malheur ! Tout ce que je déteste. Les exposés, c’est ma hantise.

Un brouhaha s’élève dans la salle tandis que les duos se constituent et prennent connaissance des sujets. Je me tourne vers mon voisin, quelque peu intimidée d’engager la conversation.

— Euh salut, tu veux bosser avec moi ce semestre ? baragouiné-je d’un trait en emprisonnant l’air dans mes poumons.

Plus décontractée que ça, tu meurs.

Mon charmant et possible futur binôme me fixe quelques secondes, semblant me jauger, puis il esquisse un large sourire.

— Allez ! Un sujet t’intéresse plus particulièrement ? Ah, et n’oublie pas de respirer, plaisante-t-il.

Ma poitrine se relâche alors que j’expire aussi sec en piquant un fard.

— Hein ? Euh oui, pardon. Désolée. Le… Le Sanctuaire de Delphes me tente bien.

— Ça me convient aussi, on part là-dessus, valide-t-il en rigolant discrètement.

Je lève la main pour interpeller le prof.

— Oui, mademoiselle ?

— Nous souhaitons travailler ensemble, articulé-je en désignant mon voisin du pouce, et nous avons choisi le Sanctuaire de Delphes.

— Très bien. Vos noms, s’il vous plaît ?

— Séléné Desjardins et euh…

— Aurèle Wolff, ajoute mon binôme avec un sourire en coin.

— C’est noté, je vous remercie.

Ouf, ça, c’est fait.

Après avoir louché sur moi sans vergogne vendredi dernier, c’est tout juste si le prof ose à peine me regarder lorsqu’il me répond, d’un ton assez froid d’ailleurs. À bien y réfléchir, il ne m’a pas paru spécialement agréable l’autre fois non plus, il était même plutôt renfrogné. Et pourtant, adresser un simple sourire poli à une inconnue ne coûte rien, surtout quand on se permet de la considérer comme un poulet rôti un jour de marché. Inutile que je me racle la soupière pour décrypter ses humeurs, au fond je me fiche de ce qu’il pense.

L’épisode gênant du tram ne sera bientôt plus qu’un lointain souvenir. Je suis juste tombée sur le grincheux de service, mais tant que je fais le boulot qu’il demande, il n’y a aucune raison que mon semestre se déroule mal.

Je profite du fait que les autres finissent de choisir pour discuter avec Aurèle. Nous échangeons nos numéros de téléphone et je me surprends à me trouver très vite à l’aise en sa compagnie. Il est plutôt drôle et je pense que je vais aimer travailler avec lui. Sous ses airs de blagueur sûr de lui, il paraît tout de même sérieux.

À la fin du cours, je suis déjà bien plus détendue, en majeure partie grâce à Aurèle. Monsieur Conti nous libère et je sors de la salle en saluant mon binôme. J’ai un coup de barre et grand besoin d’un remontant.

Je n’ai pas vu défiler la semaine. Installée à la terrasse de la cafétéria, je décompresse et envoie un message à Mia, mon crush amical rencontré le jour de la rentrée. Ce cours est le seul que nous n’avons pas en commun.

  • S. : Salut Mia ! Ça va ?
  • Mia : J’ai fait la grasse matinée ! Et toi, ça roule ? Alors ce TD ?
  • S. : Avec Morgan Conti, charmant, mais pas spécialement sympathique. Tant pis, je ferai avec.
  • Mia : Ne t’inquiète pas. Il se décoincera peut-être avec le temps.
  • S. : On verra bien.
  • Mia : Ne t’en fais pas pour ça et passe un bon week-end !
  • S. : Merci, toi aussi !

Si l’on m’avait dit que je me ferais une copine si vite, je n’y aurais pas cru et pourtant Mia est une chouette nana super cool. Je suis contente que le destin l’ait mis sur ma route. C’est une vraie pile électrique, elle dégage plein d’ondes positives et nous avons eu un très bon feeling toutes les deux, promesse d’une année sympa à venir.

***

Après avoir bossé tout l’après-midi à la bibliothèque, j’arrive tard à la maison, rincée de ma semaine. Nyx, mon gros chat, vient se frotter dans mes jambes pour réclamer un câlin et très certainement aussi des croquettes, tant qu’à faire.

Mes parents m’ont laissé un mot sur le comptoir de la cuisine pour me prévenir qu’ils passent la soirée en tête-à-tête à l’extérieur et que Tomy, mon petit frère, dort chez son meilleur ami. Je me prépare un frichti que j’engloutis en deux coups de fourchette puis je me fais couler un bain, avec, en bonus, musique et bougie parfumée. En avant la relaxation, je l’ai bien méritée.

I was standing, you were here, two worlds collided… La voix de Bishop Briggs résonne contre les murs de la pièce. Deux personnes qui se heurtent. Tiens donc, Spotify me trolle. Mes pensées dérapent et je gamberge au sujet du beau brun, plus si inconnu que ça maintenant que j’ai découvert qu’il est l’un de mes profs pour le semestre. Mais je ne suis pas revenue à la fac pour fantasmer comme une adolescente. Ce qui s’est passé vendredi dernier n’était qu’un malheureux incident sans conséquence, dû à ma maladresse congénitale. Pourvu qu’il ne s’imagine pas que je l’ai fait exprès. Le dévisager, plus ou moins discrètement, était une chose, mais je n’avais pas l’intention de tenter une approche pour le draguer non plus.

« Concentre-toi sur tes études, ne te laisse pas distraire », me chuchote ma raison.

Elle dit vrai, je vais enfouir ce petit secret dans un coin de ma tête, jusqu’à l’oublier. Hors de question que je m’éloigne de mon objectif premier, à savoir obtenir mon diplôme.

***

Miaouu, Miaouuuuu…

— Ça suffit, Nyxou.

Miaou, Miaouu, Miaouuuu…

Les miaulements désespérés de mon compagnon poilu qui gratte à la porte me tirent de ma torpeur. J’étais bien dans mon bain, mais cette fripouille est contrariée de ne pas pouvoir entrer. Une véritable offense envers son Altesse Glouton Ier, roi des paupiettes. Où avais-je la tête ? C’est pourtant bien connu que les chats n’aiment pas les portes fermées.

Son pouvoir de persuasion étant de loin supérieur à celui de n’importe quelle autre créature, je finis par sortir de l’eau pour lui ouvrir. Souvent, je songe qu’il a été une petite mère-grand dans l’une de ses neuf vies, avec ses habitudes et ses rituels bien rodés, et que ça lui est resté. Mais en le voyant me toiser alors que je suis à poil, je pense surtout qu’il a dû être un gros pervers. Néanmoins, je ne peux pas lui en vouloir, dans cette vie-ci, c’est un fidèle compagnon qui ne me quitte jamais.

J’enfile mon pyjama et nous nous installons tous les deux confortablement dans mon lit devant un documentaire d’ARTE au sujet des grandes constructions romaines qui s’annonce captivant. Enfin, surtout pour moi, parce que lui, les vieilles pierres, il en a rien à talquer, tout ce qui l’intéresse, c’est que je le câline pendant qu’il patoune mon ventre.

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